Radio-Canada Info

Montréal cherche des idées face au problème des itinérants « désaffilié­s »

- Thomas Gerbet

Dans les rues ou dans le métro, la Ville de Montréal constate que de plus en plus d'itinérants échappent à tout soutien d'héberge‐ ment ou d'aide psychoso‐ ciale. La mairesse de Mon‐ tréal Valérie Plante veut s'inspirer des meilleures pratiques d'ailleurs pour raccrocher ces sans-abri qui ont perdu tout contact avec les ressources dispo‐ nibles.

Un groupe de travail de 16 personnes, en cours de création, va s'attarder à cet aspect en priorité.

Baptisé Comité ad hoc sur les enjeux des besoins des personnes qui n'accèdent pas à l'hébergemen­t et au lo‐ gement, il réunira autour d'une même table la munici‐ palité, la police, le réseau de la santé et des services so‐ ciaux, des chercheurs univer‐ sitaires, des groupes commu‐ nautaires et des organisa‐ tions économique­s.

L'objectif sera de dresser un portrait de la situation, ainsi qu'une liste des besoins et des pistes de solutions. Pour s'inspirer, les membres du groupe d'experts visite‐ ront d'autres villes, ailleurs dans le monde, qui ont trouvé des idées novatrices pour faire face au phéno‐ mène.

Valérie Plante souhaite créer un modèle montréalai­s, adapté à notre réalité, no‐ tamment l'hiver et l'itiné‐ rance autochtone. Le Som‐ met sur la violence armée, organisé à Montréal en 2022, sert de modèle à l'initiative.

Déjà, Montréal s'est ins‐ piré de Paris pour dévelop‐ per des équipes multidisci­pli‐ naires sur le terrain. On peut voir dans les rues de la mé‐ tropole des policiers pa‐ trouiller en compagnie d'in‐ tervenants psychosoci­aux.

La Ville reconnaît qu'il y a « une bonne grosse crise » de l'itinérance, alors que le nombre de sans-abri est passé de 3149, il y a 6 ans, à 4690, il y a deux ans, selon le plus récemment dénombre‐ ment. Le chiffre serait encore plus élevé aujourd'hui. Mon‐ tréal compte 1600 lits dans des refuges.

L'itinérance est de plus en plus visible dans le métro, à quoi s'ajoutent les phéno‐ mènes de troubles de santé mentale et de toxicomani­e, ce qui dégrade le sentiment de sécurité.

Par crainte de perdre des usagers, la Société de trans‐ port de Montréal vient d'an‐ noncer l'augmentati­on du nombre d'agents. La cohabi‐ tation est souvent plus diffi‐ cile en avril, explique la STM, lorsque les refuges hivernaux ferment leurs portes, mais que les conditions météo ne permettent pas encore tout à fait de profiter des beaux jours dehors.

 ?? ??

Newspapers in French

Newspapers from Canada