Radio-Canada Info

Blâmé pour des entorses au Code de la profession, Mathieu Arseneault admet ses torts

-

Le comité de discipline de l’Organisme d’autorégle‐ mentation du courtage im‐ mobilier du Québec (OA‐ CIQ) rendra sa décision cet été dans les dossiers du courtier immobilier Ma‐ thieu Arseneault et de sa femme, Catherine Gosselin, blâmés pour des entorses au Code de la profession. Ils ont été entendus jeudi dans le cadre de leur au‐ dience sur sanction.

Le couple avait été blâmé au mois de janvier pour avoir fabriqué de faux documents et pour ne pas avoir vérifié l’identité de promettant acheteurs, contrairem­ent aux exigences de la loi.

Tour à tour, ils ont dit avoir appris de l’incident.

J’ai des regrets. Je ne signe plus jamais au nom de Ma‐ thieu. Je fais mes propres vé‐ rification­s. J’ai longuement ré‐ fléchi aux répercussi­ons. Je ne veux plus avoir à revenir ici, a expliqué Mme Gosselin.

Chaque vendredi soir, je passe environ deux heures au bureau pour regarder chaque dossier, chaque feuille, pour être sûr que le dossier est parfait, a expliqué Mathieu Arseneault.

Le comité de discipline avait mis de l’avant que ni l’intimée Gosselin ni l’intimé Arseneault n’ont pris le soin de rencontrer en personne les acheteurs dans le cadre d’une transactio­n.

Les impacts de la média‐ tisation du dossier

Au cours de leur interro‐ gatoire, Mathieu Arseneault et Catherine Gosselin ont abordé sensibleme­nt de la même façon les impacts de la médiatisat­ion du dossier. La cause a intéressé la grande majorité des médias en Outaouais, et quelquesun­s en dehors de la région.

Il n’y a pas une personne sur Terre qui est parfaite. J’admets mes torts. Je fais tout en mon pouvoir pour ne plus que ça se reproduise. La médiatisat­ion a été 50 fois pire que [si ça avait été] un courtier standard [qui est] moins connu sur la place pu‐ blique.

Mathieu Arseneault, cour‐ tier immobilier

Je suis resté à la maison plusieurs jours sans même sortir. J’étais stressé, anxieux [et] j’avais de la misère à dor‐ mir. Encore aujourd’hui, ce n’est pas évident pour ma santé. Je m’en fais parler par le Québec en entier, a expli‐ qué le populaire courtier.

J’avais honte, j’étais gênée.

J’avais peur du regard des autres. Les gens pensaient que j’étais une criminelle. Je sentais qu’on me jugeait, a lancé Mme Gosselin. J’ai perdu des cheveux en raison du stress, du choc émotion‐ nel et de l’anxiété plus in‐ tense. J’ai aussi perdu beau‐ coup de sommeil.

Le couple dit s’être fait po‐ ser des questions par leurs proches, des membres de leur famille, par leurs clients, ou encore par d’autres pa‐ rents lorsqu’ils allaient voir leurs trois fils jouer au ho‐ ckey.

Les deux courtiers sont devenus très émotifs lors‐ qu’ils ont parlé des répercus‐ sions sur leurs quatre en‐ fants. Ma fille m’a demandé pourquoi je ne sortais plus [de ma voiture] pour la re‐ conduire à l’école, a dit Ca‐ therine Gosselin.

Mathieu Arseneault a ra‐ conté que son aîné a subi de nombreuses moqueries sur la patinoire lors d’un match à Trois-Rivières. Selon leur té‐ moignage, on lui aurait dit : tu n’auras pas de vacances à Noël, tu vas aller les voir en prison.

C’est ça qui est dur. Mes enfants ne méritent pas ça. Les quatre y ont eu droit, à l’école ou au hockey, a dit leur père, qui a précisé avoir passé de nombreuses heures au téléphone afin de rassurer ses clients.

On peut m’attaquer, mais mes enfants, c’est non.

Catherine Gosselin, cour‐ tière immobilièr­e

À la fin du mois de dé‐ cembre 2023, M. Arseneault avait aussi comparu devant le comité de discipline de l’OACIQ pour un autre dos‐ sier où on lui reprochait d’avoir porté atteinte à la di‐ gnité de la profession, no‐ tamment en raison de vidéos publiées sur les réseaux so‐ ciaux. Il avait assuré que son objectif était « d’inspirer ».

L’OACIQ avait même de‐ mandé que son permis de courtier immobilier soit sus‐ pendu, mais le principal inté‐ ressé a finalement pu le conserver.

Avec les informatio­ns de Charles Lalande

 ?? ??

Newspapers in French

Newspapers from Canada