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Le directeur de Point de rue s’attend à une crise de l’itinérance cet été à TroisRiviè­res

- Linda Corbo

Le directeur général de l’or‐ ganisme Point de Rue, Phi‐ lippe Malcheloss­e, s'attend à une crise de l’itinérance sans précédent cet été, au centre-ville de Trois-Ri‐ vières, et croit qu’il existe actuelleme­nt une incom‐ préhension face à cet en‐ jeu.

M. Malcheloss­e a com‐ menté la situation de l’itiné‐ rance au centre-ville triflu‐ vien en réaction à la pétition qui a été déposée, jeudi, par un groupe de citoyens et de commerçant­s qui de‐ mandent la tenue d’un réfé‐ rendum sur l’emplacemen­t de la halte-douceur, sise de‐ puis quatre mois sur la rue Royale.

Le directeur général de Point de rue souligne qu’il est en faveur d’un débat public sain sur cette question et qu’il sera particuliè­rement at‐ tentif à la réception que fe‐ ront les élus au référendum demandé, réflexion qui sera faite mardi, à la séance du conseil de Trois-Rivières.

Il croit toutefois que les si‐ gnataires de cette pétition ont une fausse perception de la situation.

Philippe Malcheloss­e considère que la halte-dou‐ ceur est une solution à l'itiné‐ rance alors que, selon lui, les signataire­s de la pétition sug‐ gèrent que les problèmes de l’itinérance seraient issus de la présence de cette haltedouce­ur.

Si on envoie des médecins en zone de guerre en Ukraine, ce n'est pas pour créer la guerre, c'est pour gé‐ rer une guerre. Si nous, on est présent au centre ville, c'est parce qu'il y a une crise en itinérance au centre-ville. La halte-douceur n'a pas créé l'itinérance, raisonne-t-il.

Cela dit, il note que les problèmes de cohabitati­on avec les personnes en itiné‐ rance sont présents un peu partout au Québec.

Pour moi, le retrait de la halte-douceur ne sera pas une solution. Je suis désolé de le mentionner, mais mon avis est plutôt à l'inverse

Philippe Malcheloss­e, di‐ recteur général de l'orga‐ nisme Point de rue

Il considère d’ailleurs qu’une réflexion devra se faire sur ce type de service car, à son avis, il devrait être offert à l’année, et non pas juste en mesure hivernale.

Une crise sous-estimée

Philippe Malcheloss­e considère que les citoyens sous-estiment la crise en iti‐ nérance et qu’ils pourront en mesurer la portée car au cours des prochains mois, puisque la halte-douceur a fermé ses portes vendredi matin pour une durée de sept mois. On vient de vivre quatre mois avec la haltedouce­ur, on va vivre sept mois sans et on verra ce que ça donnera, dit-il.

Pour sa part, il entrevoit un été passableme­nt occupé pour son organisme commu‐ nautaire. Je prépare mon équipe à faire face à la plus grande crise sociale du centre-ville de Trois-Rivières parce que les enjeux de co‐ habitation vont être menses, dit-il.

Cette compréhens­ion de la situation provient de ce qu'il voit sur le terrain. Il in‐ dique que depuis quatre

im‐ mois, la halte a accueilli entre 20 et 33 personnes par nuit et que cette période a dé‐ montré une recrudesce­nce des gens qui se retrouvent à la rue.

Ces gens-là ne sont pas décédés dans nos rues, ça aussi, il faut y penser, dit-il, précisant que les gens de la rue y ont plutôt été nourris et qu’ils ont pu y profiter des toilettes et de douches.

Philippe Malcheloss­e sou‐ ligne par ailleurs que le centre-ville demeure le meilleur endroit pour prendre soin des itinérants et qu’un lieu qui serait localisé dans le secteur Pointe-duLac, par exemple, pourrait être passableme­nt moins achalandé par cette clientèle.

Je pense qu'il faut amener les services au lieu d'infec‐ tion de la crise

Philippe Malcheloss­e, di‐ recteur général de l'orga‐ nisme Point de rue

Selon une entrevue de l'émission Toujours le matin

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