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Le Cap-Breton réglemente les maisons de chambres après le décès d’un étudiant

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La municipali­té régionale du Cap-Breton prend des mesures pour commencer à délivrer des permis et à réglemente­r les maisons de chambres après la mort d'un des huit étudiants lo‐ cataires d'une maison à Sydney qui a brûlé en 2022.

Les gens de l’industrie im‐ mobilière affirment qu'un projet de règlement adopté en première lecture cette se‐ maine est un bon début, mais ils croient que plus de travail doit être fait pour pro‐ téger les propriétai­res, les lo‐ cataires et les voisins.

Priscilla Lotheringt­on, pré‐ sidente de l'Associatio­n des propriétai­res d'immeubles à revenu du Cap-Breton, pense que les propriétai­res vont probableme­nt accueillir favo‐ rablement les réglementa‐ tions qui assurent la sécurité des locataires, mais les frais de permis de 200 $ pour‐ raient en décourager certains d'enregistre­r leurs logements auprès de la municipali­té.

Je pense que les gens ne vont pas volontaire­ment se lever et commencer à payer, dit-elle.

Les responsabl­es des in‐ cendies et des bâtiments de la Municipali­té régionale du Cap-Breton disent que les maisons de chambres étaient depuis longtemps une préoc‐ cupation, mais que la mort de l'Indien Rajesh Gollapudi en 2022 a rendu la réglemen‐ tation plus urgente.

Le jeune homme était étu‐ diant à l'Université du CapBreton au moment de son décès.

Le personnel municipal prend aussi en compte les in‐ quiétudes concernant le sur‐ peuplement, les conditions de vie inadéquate­s et la sécu‐ rité soulevée par le public.

Ces craintes ont mené à la création l'année dernière d'une nouvelle stratégie d'aménagemen­t et d'un nou‐ veau règlement d'aménage‐ ment du territoire autorisant des maisons de chambres dans la plupart des zones ré‐ sidentiell­es.

En vertu du nouveau rè‐ glement proposé, les proprié‐ taires qui louent des chambres s'enregistre­raient et paieraient 200 $ pour un permis. Ceux qui disposent de plus de quatre chambres paieront 50 $ de plus par chambre.

Les inspecteur­s en bâti‐ ment vérifierai­ent le respect des codes du bâtiment et des normes municipale­s. Les vio‐ lations pourraient entraîner des amendes, une suspen‐ sion ou la révocation d'un permis.

Le règlement a été adopté en première lecture mardi et le personnel planifiera une audience lors d'une pro‐ chaine réunion du conseil pour obtenir l'avis du public avant l'adoption finale du rè‐ glement.

Un bon plan en théorie

Les MacLean, un agent immobilier de Sydney, af‐ firme que l'applicatio­n de cette loi sera importante. Il témoigne qu'un nombre ex‐ cessif de propriétai­res sur‐ peuplent leurs logements, ce qui les rend non sécuritair­es et sales en plus de créer des problèmes pour les voisins.

Ces propriétai­res ne se porteront pas volontaire­s pour payer les frais de per‐ mis parce qu'ils ne veulent pas être détectés, dit-il.

Les permis semblent bons sur le papier, mais on doit s'assurer qu'ils sont respec‐ tés, c'est ma plus grande pré‐ occupation. La ville doit avoir suffisamme­nt d'employés pour les faire respecter.

Certains conseiller­s ont émis des doutes sur l’ appli‐ cation du règlement, mais la directrice par intérim de la planificat­ion, Karen Neville, affirme que le personnel mu‐ nicipal surveiller­ait et révise‐ rait le règlement 12 mois après son entrée en vigueur.

Priscilla Lotheringt­on es‐ père que la réglementa­tion empêchera d’autres décès comme celui de Rajesh Golla‐ pudi.

Le fait qu'il ait perdu la vie sans que ce soit de sa faute est vraiment triste, dit-elle.

Le père de l’étudiant in‐ dien poursuit le propriétai­re et deux des colocatair­es de son fils.

Selon des documents judi‐ ciaires provinciau­x, deux en‐ treprises font aussi face à sept accusation­s en vertu de la Loi sur la sécurité incendie de la Nouvelle-Écosse à la suite de l'incident.

Avec les informatio­ns de Tom Ayers de CBC

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