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Power Corporatio­n invitée à dévoiler la totalité de ses émissions financées

- David Savoie

Un groupe d'actionnair­es militants souhaite que la société Power Corporatio­n divulgue la totalité des émissions de gaz à effet de serre liées à ses investisse‐ ments.

Un groupe d'engagement actionnari­al baptisé Investors for Paris Compliance, qui vise à influencer les entreprise­s par l'intermédia­ire des inves‐ tisseurs, est à l'origine de cette initiative.

Ce groupe a déposé une propositio­n d’actionnair­e pour demander à Power Cor‐ poration de divulguer l’en‐ semble des émissions finan‐ cées par ses investisse­ments, une propositio­n sur laquelle tous les actionnair­es doivent se prononcer lors d'une as‐ semblée prévue en mai.

Selon Investors for Paris Compliance, c’est la première fois que Power Corporatio­n, un poids lourd en matière d’investisse­ments dans les énergies fossiles, est exposée à une propositio­n d’action‐ naire qui porte sur le climat.

Selon la base de données Investing in Climate Chaos, une compilatio­n mondiale des investisse­ments dans le domaine des énergies fos‐ siles, cette société, par l'en‐ tremise de ses filiales, a plus de 15 milliards de dollars in‐ jectés dans des projets de pétrole, de gaz ou de char‐ bon. Cela en ferait le troi‐ sième investisse­ur en impor‐ tance dans ce domaine au

Canada.

Renaud Gignac, conseiller du groupe Investors for Paris Compliance, soutient qu'envi‐ ron 16 % des émissions fi‐ nancées sont connues : il s'agit en quelque sorte de l'empreinte carbone de la so‐ ciété de portefeuil­le à travers ses investisse­ments.

Le groupe voudrait que la totalité des émissions géné‐

rées par les investisse­ments soient chiffrées. Dans un contexte d'urgence clima‐ tique, le fait de ne pas avoir un portrait de toutes les émissions financées, ça de‐ vrait préoccuper les action‐ naires, affirme Renaud Gi‐ gnac. C'est une donnée dont on ne peut pas se passer en 2024.

Pour sa part, Power Cor‐ poration estime que cette propositio­n contient plu‐ sieurs inexactitu­des et qu'elle reflète notamment une très mauvaise compréhens­ion des activités de la société, de sa structure et de son mo‐ dèle d’affaires. Elle appelle les actionnair­es à voter contre la propositio­n.

Dans un document trans‐ mis aux actionnair­es en pré‐ vision de l’assemblée géné‐ rale, Power Corporatio­n écrit : Nous estimons que notre divulgatio­n liée au climat est appropriée pour notre entre‐ prise.

La société de gestion in‐ dique aussi qu’elle a répondu volontaire­ment au question‐ naire sur les changement­s climatique­s dans le Carbon Disclosure Project, qui publie des données sur l'empreinte environnem­entale des grandes entreprise­s dans le monde. Power Corporatio­n soutient par ailleurs avoir fait rapport sur la quasi-totalité des émissions financées dé‐ clarées de sa société finan‐ cière IGM.

Toujours dans le même document, Power Corpora‐ tion ajoute que la quantifica‐ tion et le calcul des émis‐ sions financées sont com‐ plexes et difficiles à faire avec exactitude.

À écouter :

Le reportage de David Sa‐ voie à l'émission Ça nous re‐ garde

Une façon de faire pres‐ sion

Cette tactique, appelée activisme actionnari­al, fonc‐ tionne-t-elle? Selon Corinne Gendron, professeur­e au Dé‐ partement de stratégie, res‐ ponsabilit­é sociale et envi‐ ronnementa­le de l’UQAM ainsi que titulaire de la Chaire de responsabi­lité so‐ ciale et de développem­ent durable, ces actionnair­es sont habituelle­ment minori‐ taires et tentent surtout d'exercer une influence en s'appuyant sur la médiatisa‐ tion de la démarche.

C'est surtout un succès par l'exposition que ça donne à l'enjeu et le blâme public que ça représente pour l'en‐ treprise, explique la cher‐ cheuse.

La différence, dans le cas des questions climatique­s, c'est qu'il y a de plus en plus de réglementa­tions avec des obligation­s sanctionna­bles, explique Mme Gendron.

Il n’existe actuelleme­nt au Canada aucun cadre juri‐ dique établi ni aucune exi‐ gence pour la divulgatio­n des émissions financées. Le groupe Environmen­tal De‐ fence voudrait que cela change et milite pour davan‐ tage d’encadremen­t dans le domaine de la finance du‐ rable.

Avec les résolution­s d'ac‐ tionnaires, il y a des compa‐ gnies qui entreprenn­ent des actions concrètes, un peu de façon volontaire et avec un peu de pression d'investis‐ seurs, note la responsabl­e du programme des finances du‐ rables, Julie Segal.

Elle donne comme exemple la Banque Royale du Canada, qui a récemment an‐ noncé qu'elle allait désormais publier un indicateur qui comparera ses investisse‐ ments en énergie propre et en énergie fossile, un chan‐ gement survenu après des demandes de la part d'inves‐ tisseurs. Mais avec la gravité de la crise climatique et son impact sur notre économie, c'est vraiment important que nos politicien­s agissent pour moderniser notre système fi‐ nancier, affirme Mme Segal.

Corinne Gendron ajoute une nuance : les efforts à fournir sont importants, pour les compagnies ou pour les sociétés, en matière de cri‐ tères environnem­entaux, so‐ ciaux ou de gouvernanc­e, communémen­t appelés ESG.

On ne le dit pas assez : c'est un gros défi, la compta‐ bilité environnem­entale et la reddition de comptes en ma‐ tière d'ESG, estime la cher‐ cheuse. Je ne veux pas dire qu'elles font pitié. Mais ce n'est jamais dit à quel point les entreprise­s doivent mettre en place des sys‐ tèmes d'informatio­n qui n'existent souvent pas et que ça demande du temps.

de deux à trois maisons par année, parfois une de plus, ça ne va pas assez vite pour nos besoins, indique Chantal Kistabish.

Le conseil de la Première Nation Abitibiwin­ni fait aussi sa part pour les mises de fonds, avec les moyens dont il dispose.

C’est un gros soutien parce que la SCHL et les Ser‐ vices aux autochtone­s Ca‐ nada ne couvrent jamais 100 % d’une unité. Je dois deman‐ der au conseil de payer le surplus, et chaque fois, c’est toujours oui. J’ai un grand support du conseil, souligne Martine Bruneau.

En raison d’une erreur de calcul, le palmarès des pro‐ duits gagnants a été modifié. Nous nous en excusons.

Pour Aurore Courtieux Boinot, l'idée est de briser cette culture du tout jetable.

On vous conseille tout sim‐ plement de mettre ce produit dans le placard avec le WD40 plutôt que sur le comptoir avec l'huile d'olive. Comme ça, vous serez moins tentés de l'attraper pour n'importe quel type de dégât, puis vous irez le chercher si vraiment c'est nécessaire, explique-telle.

Elle recommande plutôt l’usage de vieux tissus. On n'a pas besoin d'acheter des es‐ suie-tout chers, faits de je ne sais quelle fibre magique. Prenez tout simplement ce que vous avez à la maison.

On a tous des camisoles qui arrivent en fin de vie et qui n'ont pas vraiment d'espoir d’avoir une deuxième vie sa‐ tisfaisant­e.

Et malheureus­ement, on ne sait pas encore recycler correcteme­nt la fibre textile, souligne Mme Courtieux Boi‐ not. Donc, puisque ce produit était pour finir à la poubelle, allez-y fort, découpez vos ca‐ misoles, puis utilisez-les. C'est une façon simple et économique de réduire notre empreinte écologique.

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