Power Corporation invitée à dévoiler la totalité de ses émissions financées
Un groupe d'actionnaires militants souhaite que la société Power Corporation divulgue la totalité des émissions de gaz à effet de serre liées à ses investisse‐ ments.
Un groupe d'engagement actionnarial baptisé Investors for Paris Compliance, qui vise à influencer les entreprises par l'intermédiaire des inves‐ tisseurs, est à l'origine de cette initiative.
Ce groupe a déposé une proposition d’actionnaire pour demander à Power Cor‐ poration de divulguer l’en‐ semble des émissions finan‐ cées par ses investissements, une proposition sur laquelle tous les actionnaires doivent se prononcer lors d'une as‐ semblée prévue en mai.
Selon Investors for Paris Compliance, c’est la première fois que Power Corporation, un poids lourd en matière d’investissements dans les énergies fossiles, est exposée à une proposition d’action‐ naire qui porte sur le climat.
Selon la base de données Investing in Climate Chaos, une compilation mondiale des investissements dans le domaine des énergies fos‐ siles, cette société, par l'en‐ tremise de ses filiales, a plus de 15 milliards de dollars in‐ jectés dans des projets de pétrole, de gaz ou de char‐ bon. Cela en ferait le troi‐ sième investisseur en impor‐ tance dans ce domaine au
Canada.
Renaud Gignac, conseiller du groupe Investors for Paris Compliance, soutient qu'envi‐ ron 16 % des émissions fi‐ nancées sont connues : il s'agit en quelque sorte de l'empreinte carbone de la so‐ ciété de portefeuille à travers ses investissements.
Le groupe voudrait que la totalité des émissions géné‐
rées par les investissements soient chiffrées. Dans un contexte d'urgence clima‐ tique, le fait de ne pas avoir un portrait de toutes les émissions financées, ça de‐ vrait préoccuper les action‐ naires, affirme Renaud Gi‐ gnac. C'est une donnée dont on ne peut pas se passer en 2024.
Pour sa part, Power Cor‐ poration estime que cette proposition contient plu‐ sieurs inexactitudes et qu'elle reflète notamment une très mauvaise compréhension des activités de la société, de sa structure et de son mo‐ dèle d’affaires. Elle appelle les actionnaires à voter contre la proposition.
Dans un document trans‐ mis aux actionnaires en pré‐ vision de l’assemblée géné‐ rale, Power Corporation écrit : Nous estimons que notre divulgation liée au climat est appropriée pour notre entre‐ prise.
La société de gestion in‐ dique aussi qu’elle a répondu volontairement au question‐ naire sur les changements climatiques dans le Carbon Disclosure Project, qui publie des données sur l'empreinte environnementale des grandes entreprises dans le monde. Power Corporation soutient par ailleurs avoir fait rapport sur la quasi-totalité des émissions financées dé‐ clarées de sa société finan‐ cière IGM.
Toujours dans le même document, Power Corpora‐ tion ajoute que la quantifica‐ tion et le calcul des émis‐ sions financées sont com‐ plexes et difficiles à faire avec exactitude.
À écouter :
Le reportage de David Sa‐ voie à l'émission Ça nous re‐ garde
Une façon de faire pres‐ sion
Cette tactique, appelée activisme actionnarial, fonc‐ tionne-t-elle? Selon Corinne Gendron, professeure au Dé‐ partement de stratégie, res‐ ponsabilité sociale et envi‐ ronnementale de l’UQAM ainsi que titulaire de la Chaire de responsabilité so‐ ciale et de développement durable, ces actionnaires sont habituellement minori‐ taires et tentent surtout d'exercer une influence en s'appuyant sur la médiatisa‐ tion de la démarche.
C'est surtout un succès par l'exposition que ça donne à l'enjeu et le blâme public que ça représente pour l'en‐ treprise, explique la cher‐ cheuse.
La différence, dans le cas des questions climatiques, c'est qu'il y a de plus en plus de réglementations avec des obligations sanctionnables, explique Mme Gendron.
Il n’existe actuellement au Canada aucun cadre juri‐ dique établi ni aucune exi‐ gence pour la divulgation des émissions financées. Le groupe Environmental De‐ fence voudrait que cela change et milite pour davan‐ tage d’encadrement dans le domaine de la finance du‐ rable.
Avec les résolutions d'ac‐ tionnaires, il y a des compa‐ gnies qui entreprennent des actions concrètes, un peu de façon volontaire et avec un peu de pression d'investis‐ seurs, note la responsable du programme des finances du‐ rables, Julie Segal.
Elle donne comme exemple la Banque Royale du Canada, qui a récemment an‐ noncé qu'elle allait désormais publier un indicateur qui comparera ses investisse‐ ments en énergie propre et en énergie fossile, un chan‐ gement survenu après des demandes de la part d'inves‐ tisseurs. Mais avec la gravité de la crise climatique et son impact sur notre économie, c'est vraiment important que nos politiciens agissent pour moderniser notre système fi‐ nancier, affirme Mme Segal.
Corinne Gendron ajoute une nuance : les efforts à fournir sont importants, pour les compagnies ou pour les sociétés, en matière de cri‐ tères environnementaux, so‐ ciaux ou de gouvernance, communément appelés ESG.
On ne le dit pas assez : c'est un gros défi, la compta‐ bilité environnementale et la reddition de comptes en ma‐ tière d'ESG, estime la cher‐ cheuse. Je ne veux pas dire qu'elles font pitié. Mais ce n'est jamais dit à quel point les entreprises doivent mettre en place des sys‐ tèmes d'information qui n'existent souvent pas et que ça demande du temps.
de deux à trois maisons par année, parfois une de plus, ça ne va pas assez vite pour nos besoins, indique Chantal Kistabish.
Le conseil de la Première Nation Abitibiwinni fait aussi sa part pour les mises de fonds, avec les moyens dont il dispose.
C’est un gros soutien parce que la SCHL et les Ser‐ vices aux autochtones Ca‐ nada ne couvrent jamais 100 % d’une unité. Je dois deman‐ der au conseil de payer le surplus, et chaque fois, c’est toujours oui. J’ai un grand support du conseil, souligne Martine Bruneau.
En raison d’une erreur de calcul, le palmarès des pro‐ duits gagnants a été modifié. Nous nous en excusons.
Pour Aurore Courtieux Boinot, l'idée est de briser cette culture du tout jetable.
On vous conseille tout sim‐ plement de mettre ce produit dans le placard avec le WD40 plutôt que sur le comptoir avec l'huile d'olive. Comme ça, vous serez moins tentés de l'attraper pour n'importe quel type de dégât, puis vous irez le chercher si vraiment c'est nécessaire, explique-telle.
Elle recommande plutôt l’usage de vieux tissus. On n'a pas besoin d'acheter des es‐ suie-tout chers, faits de je ne sais quelle fibre magique. Prenez tout simplement ce que vous avez à la maison.
On a tous des camisoles qui arrivent en fin de vie et qui n'ont pas vraiment d'espoir d’avoir une deuxième vie sa‐ tisfaisante.
Et malheureusement, on ne sait pas encore recycler correctement la fibre textile, souligne Mme Courtieux Boi‐ not. Donc, puisque ce produit était pour finir à la poubelle, allez-y fort, découpez vos ca‐ misoles, puis utilisez-les. C'est une façon simple et économique de réduire notre empreinte écologique.