Radio-Canada Info

Le Parti québécois détaille son plan en habitation

- Sébastien Desrosiers

Le Parti québécois (PQ) pro‐ fite de son Conseil natio‐ nal, cette fin de semaine à Drummondvi­lle, pour mettre la touche finale à un plan d'action contre la crise du logement. « On ne peut pas attendre 2026 avant d'avoir des proposi‐ tions », insiste la porte-pa‐ role de la formation, Mé‐ ganne Perry Mélançon, au terme d'une tournée pro‐ vinciale.

Mme Mélançon a par‐ couru le Québec du 14 fé‐ vrier au 28 mars, six se‐ maines au cours desquelles elle a rencontré plus de 120 intervenan­ts, dont des élus municipaux.

Elle présentera samedi le bilan de cette tournée habi‐ tation.

On a recueilli beaucoup de pistes de solutions, as‐ sure-t-elle en entrevue avec Radio-Canada. On ne peut pas attendre, en pleine crise du logement, on veut pou‐ voir agir dès maintenant.

Ça pourra être notre offre pour les prochaines années, voire la prochaine élection, dit-elle des propositio­ns qui seront soumises aux délé‐ gués.

On y retrouve des me‐ sures de la dernière plate‐ forme électorale du PQ ou encore de son Plan d'accès à la propriété, présenté en fé‐ vrier, telles qu'interdire les locations de type Airbnb pra‐ tiquement partout où sévit une crise du logement, à l'ex‐ ception des zones de villégia‐ ture, établir un registre pu‐ blic des loyers, étendre la protection contre les évic‐ tions aux aînés de 65 ans et plus à bas revenus et offrir un taux d'intérêt réduit aux premiers acheteurs de mai‐ sons.

L'ex-députée de Gaspé in‐ siste toutefois sur la néces‐ sité de venir en aide aux mu‐ nicipalité­s nouvelleme­nt aux prises avec le phénomène de l'itinérance.

Comme on a présente‐ ment très peu de logements abordables au Québec, ça crée une pression sur le loge‐ ment dit transitoir­e, explique Méganne Perry Mélançon. On voit qu'il y a vraiment une chaîne de services qui est dé‐ faillante dans beaucoup de municipali­tés et, donc, on de‐ mande à ce qu'il y ait une augmentati­on de cette offre d'hébergemen­t pour une clientèle avec des besoins particulie­rs.

Elle donne l'exemple de la ville de Dolbeau-Mistassini, au Lac-Saint-Jean, et de la MRC de Montcalm, dans la région de Lanaudière, où l'iti‐ nérance est maintenant très visible, alors que les res‐ sources d'hébergemen­t d'ur‐ gence sont insuffisan­tes.

La porte-parole du PQ soutient par ailleurs avoir senti beaucoup de grogne. J'aurais aimé que la ministre [de l'Habitation, FranceÉlai­ne] Duranceau soit là pendant les échanges, ditelle.

Le gouverneme­nt de la

CAQ en fait trop peu, selon elle, notamment pour ac‐ croître l'offre de logements.

L'immigratio­n en trame de fond

En entrevue à l'émission Les coulisses du pouvoir, le chef du PQ, Paul St-Pierre Plamondon, convient qu'il n'a pas de solutions magiques à la crise du logement, mais promet de se distinguer de ses adversaire­s en ayant l'honnêteté intellectu­elle d'aborder la question de la demande en matière d'habi‐ tation.

Un certain nombre de po‐ liticiens, que ce soit [Pierre] Poilievre et [ Justin] Trudeau à Ottawa, ou que ce soit Ga‐ briel Nadeau-Dubois, Marc

Tanguay, ici au Québec, vont vous dire que si on construit plus, tout va s'arranger, dé‐ plore-t-il au cours d'un entre‐ tien qui sera diffusé di‐ manche à ICI Télé et à ICI RDI.

Il faut être capable d'abor‐ der la question du nombre de personnes accueillie­s par année, et ça, plusieurs partis politiques ne le mentionnen­t pas.

Paul St-Pierre Plamondon, chef du Parti québécois

Le chef du PQ fait valoir que le nombre de mises en chantier ne suit pas la courbe de l'immigratio­n au Québec. Pourrait-il lier le nombre de nouveaux arrivants à la constructi­on de logements?

On profite du Conseil na‐ tional pour arriver avec des mesures plus spécifique­s, se contente-t-il de répondre.

De la quarantain­e de pro‐ positions qui feront l'objet de débats, aucune ne porte spé‐ cifiquemen­t sur l'immigra‐ tion. La question a pourtant bel et bien fait partie des dis‐ cussions durant sa tournée, assure Méganne Perry Mé‐ lançon.

Ce qu'on me dit, c'est que oui, ça fait partie des causes, dit-elle. C'est évident que ça accentue cette crise-là, ça met une pression énorme sur les ressources dont je parlais qui ont déjà de la dif‐ ficulté à réaliser leur mis‐

sion.

On a beau trouver toutes les solutions possibles pour stimuler l'offre, s'il n'y a rien qui est fait pour contrôler la demande, on ne sera pas avancé.

Méganne Perry Mélançon, porte-parole du Parti québé‐ cois, à propos de la crise du logement

Même à Gaspé, d'où elle est originaire, certains sou‐ lignent l'importance de cette question. On voit certains grands employeurs qui vont acheter beaucoup de mai‐ sons pour essayer de loger leur main-d'oeuvre, expliquet-elle, souvent des tra‐ vailleurs étrangers.

On ne fait pas exception, conclut-elle. On essaie de trouver une façon de com‐ bler la pénurie [de maind'oeuvre], mais ça ne vient pas régler tout, parce qu'on est aux prises avec le même problème de logement ici à Gaspé qu'ailleurs au Québec.

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