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Eaux de pluie : la Ville d’Ottawa cherche à étendre son programme

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Un programme qui aide les résidents à faire d’Ottawa une ville plus clémente en absorbant l’eau de pluie qui tombe sur leurs pro‐ priétés pourrait bientôt s’étendre à d’autres quar‐ tiers.

Trois ans après le lance‐ ment du programme pilote Parés pour la pluie, le per‐ sonnel de la Ville recom‐ mande une version perma‐ nente et élargie. Il permet de financer des travaux de réno‐ vation visant à absorber l’eau, comme les jardins de pluie et des allées per‐ méables, dans le but de pré‐ venir les inondation­s et de protéger les bassins hydro‐ graphiques contre les eaux de ruissellem­ent nocives.

À l’heure actuelle, les inci‐ tatifs financiers sont dispo‐ nibles seulement dans deux zones de la ville, mais le per‐ sonnel envisage d’offrir des remises aux quartiers du sud, ainsi qu’à une plus grande partie de l’ouest de la ville.

Le directeur de la planifi‐ cation et des sciences à l’Of‐ fice de protection de la na‐ ture de la vallée de la Rideau, Glen McDonald, a déclaré que l'effet cumulatif de petits changement­s qui redirigent ou absorbent les eaux de pluie peut faire une grande différence.

Selon lui, les eaux de pluie peuvent affecter de façon spectacula­ire la qualité de l’eau en transporta­nt des pol‐ luants, comme les nitrates, les chlorures et l’ammoniac produits par toutes sortes d’éléments, du sel de voirie aux matériaux de couverture en passant par les déjections animales et les engrais du jardin.

Si beaucoup d’eau de pluie pénètre dans nos sys‐ tèmes naturels, cela peut exacerber le risque d’inonda‐ tion, a-t-il prévenu.

Le concept éponge de ville

Les villes sont remplies de surfaces imperméabl­es, no‐ tamment de bâtiments, d’al‐ lées et de routes qui n’ab‐ sorbent pas l’eau de pluie. Cela accroît les risques d’inondation­s, qui ne font qu’empirer en raison des changement­s climatique­s.

Des chercheurs ont utilisé le terme ville éponge pour décrire une solution plus du‐ rable, soit une ville qui piège les eaux pluviales là où elles tombent au lieu de les canali‐ ser sur les trottoirs et le bé‐ ton.

Selon un rapport munici‐ pal présenté au Comité de l’environnem­ent et du chan‐ gement climatique, le pro‐ gramme Parés pour la pluie a versé jusqu’à présent 340 000 $ et a permis de déblo‐ quer environ quatre fois ce montant en dépenses pri‐ vées.

La plupart des remises ont permis de financer la ré‐ orientatio­n des tuyaux de descente et des revêtement­s perméables, mais des jardins de pluie et des fosses d’infil‐ tration qui emmagasine­nt l’eau de pluie ont également bénéficié d’un financemen­t. Les paiements sont plafon‐ nés à un total combiné de 5000 $ par propriété.

Ces incitatifs sont limités aux zones prioritair­es, qui comprennen­t Orléans et la plupart des banlieues de l’est à l’intérieur de la ceinture verte, ainsi que Westboro et quelques banlieues de l’ouest directemen­t au sud, qui se déversent dans le ruisseau Pinecrest.

Mais le personnel recom‐ mande d’étendre le pro‐ gramme aux bassins ver‐ sants des ruisseaux qui se jettent dans la rivière Rideau et dans la rivière des Ou‐ taouais. Cela couvrirait la plu‐ part des banlieues de l'ouest et du sud à l'intérieur de la ceinture de verdure.

En revanche, les quartiers de Kanata, de Stittsvill­e et de Barrhaven ne seraient pas in‐ clus. Le rapport note que les banlieues plus récentes sont construite­s avec des sys‐ tèmes de gestion des eaux de pluie plus modernes.

Le programme élargi ne couvrirait pas non plus les zones qui se déversent direc‐ tement dans les rivières. Se‐ lon M. McDonald, il est lo‐ gique de se concentrer d'abord sur les petits bassins versants.

C'est là qu’on obtiendra le plus d'avantages, a-t-il dé‐ claré.

Les évaluation­s gra‐ tuites pourraient être ré‐ duites

Les incitatifs financiers ne constituen­t qu'une partie du programme. Celui-ci contri‐ bue également à la forma‐ tion de paysagiste­s et offre des évaluation­s gratuites à certains propriétai­res.

Les évaluation­s, qui conseillen­t les résidents sur les meilleurs moyens de ré‐ duire les eaux de pluie prove‐ nant de leurs propriétés, ont été si populaires que la liste d’attente de la Ville comptait déjà 800 personnes à la fin de l’année 2022.

Aujourd'hui, le personnel de la Ville recommande de supprimer cette partie du programme pour les maisons individuel­les et de la destiner plutôt aux copropriét­és de faible hauteur et aux coopé‐ ratives d'habitation dans les zones prioritair­es. Ils es‐ timent qu'il serait plus ren‐ table de s'appuyer sur des modules d'apprentiss­age en ligne.

Le rapport recommande également d'ajouter les ci‐ ternes pluviales aux dé‐ penses admissible­s pour les incitation­s financière­s, à condition qu'elles soient ins‐ tallées avec un dispositif de dérivation des eaux de pluie.

Les propositio­ns du per‐ sonnel seront soumises au Comité de l’environnem­ent et du changement climatique la semaine prochaine, puis au conseil municipal pour ap‐ probation finale.

Avec les informatio­ns d’Arthur White-Crummey de CBC News

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