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Une résidence pour aînés autonomes à faibles revenus peine à trouver des locataires

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Au Nouveau-Brunswick, près de 1000 aînés at‐ tendent une place dans un foyer de soins. À GrandeAnse, une résidence pour aînés à moyens et faibles revenus offre aux per‐ sonnes âgées autonomes une transition entre l’isole‐ ment de la maison et le foyer de soins. Pourtant, elle peine à remplir ses chambres.

En janvier dernier, 935 personnes attendaien­t une place dans un foyer de soins, dont 472 dans la commu‐ nauté, le reste d’entre eux sé‐ journant dans un hôpital.

À Grande-Anse, la direc‐ trice de la Résidence Mgr Doucet, Karine Godin, est in‐ quiète du peu d’options qui s’offrent aux aînés dans la province, lorsque la maison devient trop grande, ou trop vide.

Son établissem­ent franco‐ phone est destiné aux per‐ sonnes âgées de 65 ans et plus, autonomes. Les rési‐ dents y louent des chambres avec salles de bain et ont ac‐ cès à un service de repas complet. Des employés sont présents 24 heures sur 24, mais l’établissem­ent n’offre pas de soins médicaux aux résidents.

Des chambres vides

Malgré cela, la résidence peine à attirer de nouveaux locataires. Seules 6 de ses 10 chambres sont occupées.

La Résidence Mgr Doucet a pignon sur rue dans l’an‐ cien presbytère de GrandeAnse,

qui a été transformé en établissem­ent pour per‐ sonnes âgées autonomes en 1975.

Karine Godin croit que cela explique peut-être le fait qu’elle soit à la recherche de locataires.

Beaucoup de gens de la région pensent que nous sommes encore un presby‐ tère, précise-t-elle dans un courriel.

Une résidence pour les gens à moyens et faibles revenus

Pourtant, la résidence se distingue. Elle est destinée aux personnes à moyens et faibles revenus.

Elle n’offre pas d’apparte‐ ments à louer, mais plutôt des chambres. Elle est sub‐ ventionnée par la Société d’habitation du NouveauBru­nswick, qui s’occupe de la location des chambres et de l'entretien du bâtiment. Ka‐ rine Godin gère les services aux résidents, comme la nourriture, le lavage et le mé‐ nage.

La directrice ajoute que les locataires bénéficien­t donc de repas équilibrés et d’aires communes pour man‐ ger et socialiser, tout en pou‐ vant sortir comme bon leur semble.

Je trouve qu’on est un mo‐ dèle parce qu’on est vraiment un endroit, pour moi, idéal pour la transition entre l’in‐ dépendance à la maison et les foyers de soins où tu n’as plus d’indépendan­ce, ajoutet-elle.

Briser l’isolement

Plusieurs résidents de l’établissem­ent y séjournent parce qu’ils ne voulaient plus être seuls dans leur maison.

C’est le cas de Basilite Cor‐ mier. Âgé de 77 ans, il appré‐ cie son nouveau chez lui, sur‐ tout la nourriture et le per‐ sonnel.

Le monde qui est ici, le monde qui travaille ici, vrai‐ ment gentil, la nourriture est vraiment bonne. On est bien nourri, je veux dire d’autres foyers, c’est pas de même.

Basilite Cormier

J’étais seul. Ma femme m’avait gâté. Je voulais pas me faire à manger. Trois, quatre jours sans manger. J’étais déprimé. J’ai regardé partout et c’est ici le meilleur.

Âge de 91 ans, Gilberte Lanteigne loue une chambre à la Résidence Mgr Doucet depuis 15 ans, elle aussi, pour briser la solitude.

Vieillir, c’est beau, mais des fois, c’est compliqué. Gilberte Lanteigne

J’aime tout, c’est tran‐ quille, on est bien nourri et un bon personnel, dit-elle en souriant. Je ne sais pas quand ils vont m’envoyer, mais pour le moment, je suis bien ici.

Si la santé d’un résident vient à se détériorer, la direc‐ trice fait appel à un tra‐ vailleur social qui vient éva‐ luer le résident pour voir si un transfert à l’hôpital ou dans un foyer de soins est nécessaire.

La directrice Karine Godin tente de faire sa part pour rendre la vie des résidents le moins compliquée possible en offrant un environnem­ent sécuritair­e et convivial.

Elle croit que ce modèle devrait être davantage ex‐ ploité pour réduire les listes d'attente dans les foyers de soins.

Il n’a pas été possible d’obtenir plus de précisions de la part de la Société d’ha‐ bitation du Nouveau-Bruns‐ wick ou du ministère du Dé‐ veloppemen­t social sur l’utili‐ sation du modèle de chambres à louer pour les ré‐ sidents à moyens et faibles revenus dans la province.

D’après les informatio­ns de Réal Fradette

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