Des élèves de Shediac préparent un documentaire sur les nouveaux arrivants
Dans le cadre d’un cours d’initiation au cinéma of‐ fert à la Polyvalente Louis.J.-Robichaud (LJR), à She‐ diac, des élèves participent à la création d’un docu‐ mentaire de la réalisatrice Francine Hébert sur les nouveaux arrivants.
Ce projet amateur d’ap‐ prentissage, dont le titre pro‐ visoire est DNA, suit le par‐ cours de familles du Togo et du Cameroun qui ont choisi de s’installer au Canada, plus spécifiquement à Moncton.
C’est un sujet qui est très très riche et d’actualité parce qu’on a de plus en plus de nouveaux arrivants et on se demande toujours c’est qui ces gens là, d’où ils viennent et comment ils trouvent leur arrivée au Canada, partage la réalisatrice Francine Hébert.
La participation des jeunes de l’atelier d’initiation cinématographique sur ce projet a été plus que com‐ plète, souligne Francine Hé‐ bert. Ils ont vraiment parti‐ cipé à chaque étape, ils ont demandé de choisir du contenu, du visuel, de la mu‐ sique, un titre, dit-elle.
On est en train de fignoler les derniers détails. J’ai tou‐ jours voulu impliquer les élèves pour qu’ils voient vrai‐ ment comment c’est que de faire un documentaire.
Francine Hébert, réalisa‐ trice
Liam Doucet, l’un des élèves qui participent au pro‐ jet, affirme avoir appris beau‐ coup sur les nouveaux arri‐ vants pendant le tournage, l'été dernier.
Il a été particulièrement touché par le comité Les femmes solidaires, un re‐ groupement de femmes to‐ golaises qui se réunissent une fois par mois dans la ré‐ gion.
Je n’avais jamais vu cela. J’ai appris beaucoup à propos de leur comité, souligne Liam Doucet. Elles se parlent à propos de leurs problèmes et des choses, et s’entraident aussi.
Un projet de cinéRelève
La première du documen‐ taire aura lieu lors de la soi‐ rée d’ouverture du Festival CinéReleve, le 25 avril, au Centre des arts et de la culture de Dieppe.
Le nouveau directeur de ce festival local, Jérémie Salle, est d'ailleurs l'initiateur du projet DNA. Originaire de la
France, il estimait important d’explorer la réalité des nou‐ veaux arrivants dans la ré‐ gion dans le cadre d’un docu‐ mentaire.
C’est une expérience que j’ai vécue personnellement. Ce n’est pas toujours facile de changer de pays, ça peut permettre aux gens du Nou‐ veau-Brunswick de voir qui sont ces personnes qui viennent habiter dans leur ville, explique-t-il. Connaître leur histoire, c’est quelque chose d’important pour pou‐ voir partager ensemble.
La dixième édition du Fes‐ tival cinéRelève se déroule à Shediac du 24 au 28 avril 2024.
Place au cinéma, à LJR
Le documentaire DNA n’est pas le seul projet en cours dans la classe d’initia‐ tion au cinéma à la Polyva‐ lente LJR.
Les jeunes cinéastes en herbe Maxime Fegan et Keira Melanson travaillent actuelle‐ ment sur un film sur l’homo‐ phobie.
On va commencer à fil‐ mer un film qu’on a écrit, ex‐ plique Keira Melanson. Notre film c’est à propos de deux amies qui sont des adoles‐ centes et puis après cela, elles sont des amoureuses […] puis tu vois comment les parents et tout le monde alentour réagissent.
De son côté, Liam Doucet a réalisé son premier film amateur, Le retour de la lu‐ mière, en 2023 dans le cadre de ce cours. L’année dernière j’ai fait tout cela tout seul, c’était beaucoup de planifica‐ tion, dit-il.
Selon Noémie ComeauGodin, qui enseigne le cours d’initiation à l’art cinémato‐ graphique, le cinéma peut ai‐ der le cheminement des ado‐ lescents, en plus de leur don‐ ner une perspective dans les métiers audiovisuels.
Ça va vraiment dévelop‐ per le sens de l’organisation et la collaboration. Le but c’est d’éveiller de la curiosité par rapport à ce métier-là parce qu’on en entend peutêtre un peu moins parler que d’autres carrières plus tradi‐ tionnelles, conclut-elle.
D’après le reportage de Noémie Avidar