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À la découverte de l’artiste coloré mi-acadien miaméricai­n Noah Poirier

- Jérémie Tessier-Vigneault

Dans le cadre du Festival des arts visuels en Atlan‐ tique (FAVA), Noah Poirier a inauguré vendredi à Cara‐ quet sa murale intitulée

L’inventeur

de

mondes

ainsi que sa première expo‐ sition solo appelée Beauté de l’absurde. Rencontre avec l'artiste.

Né de parents acadiens, Noah Poirier a passé la majo‐ rité de sa vie aux États-Unis. C’est dans l’État de la Géorgie qu’il a reçu son diplôme en art du Savannah College of Art and Design. Depuis peu, il s’est réinstallé à Caraquet et tente de percer la scène des arts visuels acadienne.

L'artiste nous plonge dans ses premiers contacts avec la création artistique et son processus créatif.

J’ai toujours été obsédé par les animaux et plus parti‐ culièremen­t les dinosaures. Quand j’ai commencé à les dessiner, j’ai eu ce sentiment bizarre où j’avais l’impression de les avoir fait renaître de l’extinction. J’ai créé la vie à partir de rien et c’est un sen‐ timent que je cherche encore à tout prix dans ma vie, ajoute-t-il.

Tous les enfants font de la peinture et du dessin, moi je n’ai juste jamais arrêté.

Noah Poirier

Il puise son inspiratio­n pour ses oeuvres dans le tra‐ vail d’artistes comme JeanMichel Basquiat, Jamie Hew‐ lett ou Ralph Steadman.

Ses créations peuvent être classées à mi-chemin entre l’abstrait moderne et le néo-expression­nisme avec un soupçon de pop-art.

Ses oeuvres colorées et fantastiqu­es, représenta­nt souvent des animaux ou des humains, explorent sa rela‐ tion aux êtres et aux choses qui l’entourent.

Je ne peins pas pour im‐ pressionne­r personne. Je veux seulement sortir toutes les idées qui m’habitent. Pour moi c’est une thérapie. C’est magique comme senti‐ ment et je suis vraiment heu‐ reux d’avoir une place pour moi-même dans mes oeuvres, mentionne Noah Poirier.

Une démarche artistique sous-jacente à cette imagina‐ tion débordante d’énergie et de ce besoin de proposer la vision unique de son univers.

Il crée des personnage­s, mais aussi des concepts, des environnem­ents, des propos, bref tout ce qui lui passe par la tête.

Il réussit à rendre son monde vivant et à exprimer une tonne de choses par l’en‐ tremise de ses coups de crayon.

Il nous raconte son monde imaginaire, un uni‐ vers parallèle où il se sent bien et où il invite les gens à y entrer.

Je n’ai aucune idée de comment fonctionne mon imaginatio­n. Ça ne fait qu’ar‐ river, les idées entrent par‐ tout tout le temps. C’est ma tête et j’essaye, avec mes illustrati­ons, de mieux la comprendre, mentionne l’ar‐ tiste.

Noah Poirier ne se limite pas non plus à un type de format. Il fait des illustra‐ tions, du design graphique, de la peinture en techniques mixtes, n’importe, pourvu qu’il puisse exprimer ses états d’âme par milliers de couleurs.

C’est une déclaratio­n que mon travail a une raison d’exister

Noah Poirier

Le 12 avril, il a franchi une importante étape de sa car‐ rière d’artiste, celle de propo‐ ser en solo une première ex‐ position avec Beauté de l’ab‐ surde.

J’anticipe depuis long‐ temps cette première exposi‐ tion. C’est très symbolique pour moi. C’est mon travail, c’est mon nom et ça m’a pris beaucoup de confiance pour en arriver là. Mon travail a assez de dignité maintenant et ça me rend fier, affirme Noah Poirier.

Si je suis capable, avec mes oeuvres, de dire quelque chose et d’inspirer quelqu’un,

c’est ça que je veux faire de ma vie. J’espère que n’im‐ porte qui verra mon travail, que ça puisse les toucher de quelconque façon, ajoute-t-il

La nouvelle murale L’In‐ venteur de mondes et l’expo‐ sition de 19 oeuvres avec Beauté de l’absurde de Noah Poirier sont présenteme­nt en montre au Centre Culturel de Caraquet.

Chose rendue possible grâce notamment au FAVA qui tiendra sa 28e édition cet été et qui fera encore une place aux artistes émergents tels que Noah Poirier.

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