Mani Soleymanlou revient sur les planches de La Troupe du Jour avec sa pièce « Zéro »
Le comédien et drama‐ turge québécois, Mani So‐ leymanlou, revient sur la scène de la Troupe du Jour du 12 au 14 avril pour une série de trois représenta‐ tions. Il y présente son nou‐ veau spectacle, Zéro, qui parle d’un nouveau départ, entre déchirement identi‐ taire et début de paternité.
Il y a quelques années, le comédien avait présenté la première pièce de théâtre de sa série, Un, sur les planches du studio 914. Maintenant il revient avec la dernière oeuvre, Zéro.
Je n’avais pas de titre, je me suis dis on va commen‐ cer avec Un tout simplement. J’ai poursuivi un peu de façon aléatoire cette série de titres avec des chiffres pour le simple plaisir de jouer avec ça explique M. Soleymanlou au cours d’une entrevue à l’émission Pour faire un monde.
Le premier qui a pris un réel sens, c’est Zéro, celui que je vais présenter à partir de ce soir. C’est le seul qui a un réel choix de titre par le sens même de la pièce.
Mani Soleymanlou, comé‐ dien et dramaturge
À travers cette pièce de théâtre, qui traite d’immigra‐ tion, de départ, d’identité, Mani Souleymanlou prend un nouveau départ, à travers un questionnement de son his‐ toire d’immigration, d'exil et de père. Des aspects de sa propre vie qu’il a souhaité re‐ visiter, notamment après la naissance de son fils.
Avec l’arrivée de mon fils, j’ai vu que tous ces question‐ nements identitaires recom‐ mençaient, mais à travers ces yeux à lui, raconte le comé‐ dien et dramaturge québé‐ cois d’origine iranienne.
Ce que je pense être quelque chose de résolu pour moi, finalement je ne l’ai pas tant que ça, ajoute-til.
Cette idée-là de recom‐ mencer était un besoin de ma part avec l’arrivée d'un enfant en bas âge, et [avec] un père vieillissant.
Les causes d'un exil fa‐ milial
À l’aube de la révolution iranienne de 1979, Mani Sou‐ leymanlou et sa famille ont fui leur pays d’origine. La pièce de théâtre Zéro tourne aussi autour d’une décou‐ verte sur les circonstances du départ de sa famille.
J’ai toujours pensé qu’on avait quitté l’Iran dans les an‐ nées 80, comme des millions d’autres, à cause de la révolu‐ tion et de la guerre, mais il y a eu un événement spéci‐ fique que mon père m’a ra‐ conté, explique M. Souley‐ manlou.
J’ai vu chez mon père l’échec d’un pays. J’ai compris les vraies raisons du départ, qui étaient également nour‐ ries par la guerre et la révolu‐ tion, mais il y a eu un événe‐ ment spécifique que je ra‐ conte sur scène.
Mani Soleymanlou, comé‐ dien et dramaturge
Évoquant la signification de l’exil pour ses parents, M. Souleymanlou compare ce dernier à un déchirement, quelque chose d’irréparable à jamais.
Je pense que souvent les gens se retrouvent entre l’échec de quelque chose et la chance d’être ailleurs. Cette espèce de dualité constante, déclare-t-il.
Le comédien et drama‐ turge espère que sa pièce conduira à des discussions entre les gens. Ce qu’on va vivre ensemble ici au théâtre, ce n’est que le début d’une longue discussion que je sou‐ haite que les gens puissent avoir au quotidien , espère l'auteur de la pièce Zéro.