Le plan de conservation de l’eau de Lethbridge prévoit une hausse des tarifs
Alors que la sécheresse sé‐ vit dans le sud de l'Alberta, la Ville de Lethbridge éla‐ bore un nouveau plan de conservation de l'eau, qui vise à réduire la consom‐ mation d'eau de 20 % d'ici 2030.
L'une des options envisa‐ gées consiste à faire payer davantage certains résidents pour leur consommation d'eau.
D'autres municipalités ont échelonné les tarifs de l'eau. Elles ont réussi à modifier et à gérer les comportements en matière de consommation d'eau, explique Joel Sanchez, directeur des services d'infra‐ structure de la Ville.
L'administration munici‐ pale a présenté le plan de conservation de l'eau au maire et au conseil munici‐ pal, jeudi, dans le cadre du comité permanent de poli‐ tique économique et finan‐ cière.
Plus d'eau, plus d'argent
Les habitants de Leth‐ bridge paient actuellement un forfait de 1,327 dollar par mètre cube d'eau qu'ils consomment. Les change‐ ments proposés créeraient un système à trois niveaux dans lequel les ménages consommant plus d'eau se‐ raient facturés plus cher pour l'eau qu'ils utilisent.
Le premier niveau concerne les ménages qui utilisent 20 mètres cubes (20 000 litres) d'eau ou moins par mois. Les utilisateurs de ce niveau continueront à payer le tarif actuel.
La deuxième catégorie concerne les utilisateurs qui utilisent plus de 20 mètres cubes, mais moins de 35 mètres cubes par mois. À ce niveau, les ménages paie‐ raient un tarif augmenté à 1,593 dollar par mètre cube.
Enfin, le troisième niveau concerne les utilisateurs de 36 mètres cubes ou plus. L'eau leur coûterait alors 1,753 dollar par mètre cube.
Le plan de conservation comprend d'autres éléments, comme la sensibilisation des habitants aux meilleures pra‐ tiques en matière de conser‐ vation de l'eau. Des mesures incitatives, telles que des re‐ mises pour l'achat de ci‐ ternes pluviales ou d'appa‐ reils sanitaires à faible consommation d'eau, sont également envisagées.
On peut aller très loin en demandant aux gens de mo‐ difier volontairement leurs habitudes quotidiennes et leur façon d'utiliser l'eau, es‐ time Mark Svenson, directeur des services techniques et de l'environnement de la Ville.
Toutefois, il estime que les tarifs échelonnés restent un outil important pour at‐ teindre les objectifs du plan.
Il a également été démon‐ tré que les aspects écono‐ miques augmentent la capa‐ cité ou la conservation de l'eau.
La Ville utilise déjà un ba‐ rème progressif pour les utili‐ sateurs d'eau industriels, commerciaux et institution‐ nels.
Selon les modifications proposées, ce barème serait ajusté pour cibler les per‐ sonnes qui utilisent plus de 5000 mètres cubes d'eau par mois.
Des tarifs qui restent bas, selon la Ville
Selon la Ville, les tarifs de l'eau à Lethbridge sont infé‐ rieurs à ceux de nombreuses municipalités de l'Alberta, no‐ tamment Edmonton, Calgary, Medicine Hat et Red Deer.
Même avec les taux ajus‐ tés, Lethbridge resterait parmi les plus bas [coûts] de l'Alberta et dans le centile in‐ férieur des municipalités du
Canada, fait remarquer M. Sanchez.
Il semble que l'on pré‐ sume ici que parce que nos tarifs d'eau sont plus bas que ceux d'autres juridictions, il y a beaucoup de place pour les augmenter, remarque Dale Leier, un habitant de Leth‐ bridge qui a assisté à la réunion de jeudi à l'hôtel de ville.
M. Leier craint que les ré‐ sidents ne soient pas en me‐ sure de payer un taux plus élevé, même s'il est moins élevé qu'ailleurs. Lethbridge n'est pas aussi riche que Cal‐ gary ou Edmonton, dit-il.
La Ville affirme que l'aug‐ mentation des tarifs n'affec‐ tera pas la plupart des habi‐ tants, car elle vise les plus gros consommateurs d'eau résidentiels. La limite propo‐ sée de 20 mètres cubes est basée sur la consommation moyenne mensuelle des mé‐ nages de Lethbridge.
Selon les statistiques de la
Ville, 74 % des ménages uti‐ lisent moins de cette quan‐ tité d'eau par mois et ne ver‐ ront aucun changement à leur facture.
Par ailleurs, 90 % des utili‐ sateurs commerciaux ne se‐ raient pas non plus concer‐ nés, car ils utilisent moins de 5000 mètres cubes d'eau par mois.
Le rationnement à court terme est également envi‐ sagé
D'autres éléments du plan de conservation de l'eau sont des propositions d'améliora‐ tion du plan d'action pour le rationnement de l'eau.
Ce plan décrit les mesures immédiates à prendre dans les situations d'urgence où l'eau n'est pas disponible. Les mises à jour proposées sont des déclencheurs permettant d'identifier les différentes étapes de l'action, des objec‐ tifs actualisés de réduction de la consommation d'eau et des amendes et pénalités ac‐ tualisées pour ceux qui ne respectent pas les règles.
Les modifications appor‐ tées au plan d'action pour le rationnement de l'eau seront probablement soumises au conseil municipal, car elles impliquent des modifications du règlement municipal sur l'eau.
Le comité permanent de politique économique et fi‐ nancière a voté pour que le plan de conservation de l'eau soit soumis au conseil muni‐ cipal en première lecture.
Avec les informations d’Ose Irete