Budget fédéral : 46 M$ espérés par le Port de Saguenay pour l’agrandissement du quai
Le Port de Saguenay s’at‐ tend à de bonnes nouvelles dans le budget fédéral de mardi pour son projet d’agrandissement du quai Marcel-Dionne. Ottawa pourrait annoncer un sou‐ tien de 50 % de la facture du projet de 92 millions de dollars. Les petites et moyennes entreprises (PME) affectées par les feux de forêt l’été dernier pour‐ raient aussi recevoir l’aide du gouvernement fédéral.
Ces deux mesures font partie des recommandations faites au gouvernement par le Comité permanent des fi‐ nances de la Chambre des communes, qui rassemble des parlementaires des diffé‐ rents partis, à la suite des consultations prébudgétaires menées à Ottawa.
Pour le Port de Saguenay, un soutien de la moitié du projet d'agrandissement du quai Marcel-Dionne pourrait donc correspondre à une aide financière équivalente à 46 millions de dollars.
L’agrandissement du quai et l’amélioration des infra‐ structures visent à faciliter la manutention de marchan‐ dises qui sont lourdes et sur‐ dimensionnées.
Québec a déjà confirmé une aide de 20 millions de dollars en novembre, lors de l’annonce du projet. La ba‐ lance qui ne sera pas soute‐ nue par les deux paliers de gouvernement sera assumée par le Port de Saguenay.
Le président-directeur gé‐ néral du Port de Saguenay, Carl Laberge, se réjouit de voir que le projet fait partie des recommandations du co‐ mité.
On est très confiant d’avoir du support du gou‐ vernement du Canada, puis on est très, surtout, contents, de voir que le comité qui re‐ groupe l’ensemble des partis présents au parlement re‐ commande qu’il y ait des in‐ vestissements qui soient faits au Port de Saguenay. Ça vient montrer le support qu’il y a au niveau fédéral au Port de Saguenay et aux investis‐ sements qu’on veut y faire, at-il indiqué, en entrevue.
Le responsable de la so‐ ciété fédérale espère que les travaux pourront débuter en 2025. Ils devraient ensuite être terminés en 2027.
Le projet de terminal de Contrecoeur, au Port de Montréal, est le seul autre projet qui concerne une ad‐ ministration portuaire et qui figure parmi les recomman‐ dations du comité, qui pro‐ pose de confirmer dès main‐ tenant leur financement.
Les projets des ports de Saguenay et de Montréal fai‐ saient partie des représenta‐ tions faites par la Fédération des chambres du commerce du Québec (FCCQ) lors des consultations prébudgétaires fédérales.
Carl Laberge indique que le Port de Saguenay a égale‐ ment été en contact dans ce dossier avec le bureau du mi‐ nistre fédéral des Transports, Pablo Rodriguez.
Feux de forêt : les PME pourraient bénéficier d’un programme d’aide
Un programme d’aide aux petites et moyennes entre‐ prises (PME) qui ont subi les impacts des feux de forêt de l’été dernier figure aussi parmi les nombreuses re‐ commandations qui se re‐ trouvent dans le rapport du Comité permanent des fi‐ nances.
Ce programme pourrait prendre la forme de contri‐ butions non remboursables ou encore de prêts sans inté‐ rêts, selon la recommanda‐ tion retenue, qui a également été formulée à l’origine par la FCCQ.
Cette aide serait bienve‐ nue, puisque les impacts fi‐ nanciers des feux de forêt se font encore sentir, même près d’an plus tard, souligne le représentant du Lac-SaintJean de l’Association québé‐ coise des entrepreneurs fo‐ restiers, Donald Fortin.
Pour la plupart des entre‐ preneurs, c’était une moyenne de 10 % de leur chiffre d’affaires qu’ils per‐ daient, quand même, puis sans diminuer les frais fixes d’opération, explique celui qui est aussi propriétaire de Forestier AD Fortin, à SaintEdmond-les-Plaines.
Plusieurs entrepreneurs sont obligés de couper dans certaines dépenses.
Veux, veux pas, on le res‐ sent. C’est des revenus en moins. Ça fait qu’il faut cou‐ per, il faut couper à quelque part, les entretiens, les inves‐ tissements, les améliora‐ tions. Il faut diminuer les frais d’opération, il faut trou‐ ver des solutions.
Donald Fortin, représen‐ tant du Lac-Saint-Jean de l’As‐ sociation québécoise des en‐ trepreneurs forestiers
Le groupe avait réclamé en juin dernier une aide d’Ot‐ tawa aux côtés du Bloc qué‐ bécois.
Le président de la Fédéra‐ tion québécoise des coopéra‐ tives forestières, Stéphane Gagnon, qui est également directeur général de la Co‐ opérative forestière de Gi‐ rardville, peut également té‐ moigner des difficultés vé‐ cues par les entreprises fo‐ restières.
Il accueille favorablement toute forme possible d’aide, mais indique que la com‐ plexité de ce genre de pro‐ gramme décourage souvent les entreprises à déposer une demande.
On ne dira jamais non, on va les regarder, ils peuvent être intéressants. Mais, ma contrepartie à tout ça, c’est de dire, à chaque fois qu’il y a des programmes comme ça, l’accessibilité, la façon de l’avoir, c’est souvent très complexe. Les paramètres qui viennent là-dedans sont complexes, indique-t-il.
Les entreprises pourraient aussi être frileuses à contrac‐ ter de nouveaux prêts, même sans intérêts, ajoute-t-il, alors que plusieurs ont déjà de la difficulté à répondre à leurs obligations, avec la hausse des taux d’intérêt.
Québec avait de son côté annoncé en juillet une aide de 50 millions de dollars pour les entreprises fores‐ tières.
Des mesures fiscales de‐ mandées pour l’aluminium
L’Association de l’alumi‐ nium du Canada pourrait aussi obtenir une réponse fa‐ vorable à l’une de ses de‐ mandes dans le budget fédé‐ ral de mardi. Lors des consul‐ tations prébudgétaires, l’or‐ ganisation a demandé que les technologies liées à la dé‐ carbonation de l’aluminium aient accès à certaines me‐ sures fiscales.
Des demandes sem‐ blables avaient été faites en prévision du budget de Qué‐ bec, afin de soutenir le déve‐ loppement de la technologie ELYSIS.
Le gouvernement Legault a réservé 31 millions de dol‐ lars sur trois ans dans son budget déposé en mars, afin de soutenir le développe‐ ment de l’aluminium, dont la technologie de production sans émission de carbone ELYSIS.