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Nouvelle chaire de recherche sur la violence sexuelle chez les jeunes vulnérable­s

- Amélie Simard-Blouin

Une professeur­e au Dépar‐ tement de psychologi­e de l’Université du Québec à Trois-Rivières (UQTR), Ja‐ cinthe Dion, a obtenu ré‐ cemment une chaire de re‐ cherche du Canada sur la violence sexuelle faite aux jeunes qui sont en état de vulnérabil­ité. Elle travaille à mieux comprendre les facteurs et les répercus‐ sions de la violence sexuelle tout en mettant en place des programmes ciblés pour les jeunes qui sont plus à risque.

Les statistiqu­es des tra‐ vaux de recherche de Mme Dion parlent d’elles-mêmes. On y a apprend que 18 % des filles et 7 % des garçons sont victimes de violence sexuelle au Canada. En plus de ce constat, la chercheuse de l’UQTR remarque que cer‐ tains groupes de jeunes sont plus vulnérable­s.

Par exemple, Jacinthe Dion explique que 25 % à 50 % des Autochtone­s auraient été victimes de violence sexuelle avant l’âge de 18 ans. On sait qu’il y a eu beau‐ coup d’abus dans les pen‐ sionnats et, malheureus­e‐ ment, la violence se perpétue dans les communauté­s, ditelle.

Les jeunes vivant avec un handicap ou une déficience intellectu­elle sont, quant à eux, deux à trois fois plus à risque que les autres en‐ fants. Mme Dion explique que ces jeunes devront ren‐ contrer plusieurs interve‐ nants pour leur rendre des services en lien avec leur vul‐ nérabilité et que certains pourraient profiter de leur autorité pour commettre des abus. Chez les jeunes qui ont une déficience intellectu­elle, par exemple, on sait qu’ils peuvent avoir des difficulté­s de communicat­ion, donc ce sont des jeunes qui vont peut-être avoir de la difficulté à s’exprimer s’ils sont vic‐ times, ajoute la chercheuse.

Les adolescent­s qui en sont à leurs premières rela‐ tions amoureuses et intimes sont également à risque. Lorsqu’une infraction sexuelle est commise à leur égard, dans un couple ou non, la situation peut causer des répercussi­ons à long terme dans leur vie.

Éduquer, sensibilis­er et prévenir

Pour Marie-Soleil Desro‐ siers, intervenan­te au Centre d’aide aux victimes d’actes criminels (CAVACS) de Trois

Rivières, il est important d’ar‐ river à rejoindre ces groupes pour éduquer, sensibilis­er et prévenir. Elle affirme que c’est d’autant plus important de le faire lors de l’enfance et de l'adolescenc­e que les jeunes sont alors plus vulné‐ rables et peuvent se laisser manipuler plus facilement.

Il y a beaucoup de choses à faire auprès des popula‐ tions plus à risque. Les com‐ munautés autochtone­s, les personnes de la diversité sexuelle et de genre, les per‐ sonnes immigrante­s, les per‐ sonnes vivant avec handicap. Il y a malheureus­ement une surreprése­ntation au niveau statistiqu­e chez les victimes de ces population­s parce qu’il y a beaucoup, beaucoup de facteurs de vulnérabil­ité. L’important, c’est vraiment d’outiller, insiste Mme Desro‐ siers.

La chaire de recherche de Jacinthe Dion, surnommée Aquarelle, aura pour but de sensibilis­er ces groupes et leurs parents. Des pro‐ grammes de prévention ci‐ blés devraient voir le jour sous différente­s formes, no‐ tamment par de l’enseigne‐ ment dans les classes d’écoles, des capsules vidéos ou des documentai­res.

On essaie de voir avec les enseignant­s dans les écoles, dans les communauté­s, quelles sortes de pro‐ grammes on peut dévelop‐ per, quels sont les outils qui pourraient aider les ensei‐ gnants et les intervenan­ts psychosoci­aux à intervenir et à faire apprendre ces connaissan­ces-là aux jeunes, souligne Mme Dion.

En plus du travail à venir dans les écoles primaires et secondaire­s, la professeur­e explique avoir déjà instauré un programme de prévention de la violence sexuelle dès la petite enfance. Les enfants y développen­t des connais‐ sances sur leur corps, les parties intimes et le consen‐ tement.

Mme Dion souhaite égale‐ ment innover dans les traite‐ ments offerts aux victimes de violence sexuelle en tenant compte du fait que les réper‐ cussions ont un impact même de nombreuses an‐ nées après l’agression. Il y a malheureus­ement plusieurs conséquenc­es. Il y en a qui peuvent développer de la dé‐ tresse émotionnel­le, des dé‐ pendances à l’alcool, aux drogues, qui peuvent avoir des troubles du comporte‐ ment alimentair­e, des symp‐ tômes de dépression, d’an‐ xiété, de stress post-trauma‐ tique. Dépendamme­nt des victimes, il peut y avoir diffé‐ rentes sortes de consé‐ quences.

La chercheuse assure tou‐ tefois que beaucoup de jeunes sont résilients et réus‐ sissent à s’en sortir avec un accompagne­ment.

Programmes et forma‐ tions

Même si plusieurs forma‐ tions et programmes existent déjà, l’intervenan­te du CA‐ LACS de Trois-Rivières consi‐ dère que d’autres vont s’ajou‐ ter à la liste et que c’est une bonne chose. Il y a des for‐ mules qui peuvent parler plus à une personne qu’à une autre. L’important, c’est que les programmes soient bien adaptés au développem­ent psychosexu­el des enfants, avec des objectifs très précis, et que ça soit bien transmis, souligne Marie-Soleil Desro‐ siers.

La chaire de recherche menée par Jacinthe Dion a obtenu un financemen­t de 200 000 $ par année pendant 7 ans, pour un total de 1,4 M$. Elle et son équipe vont continuer à travailler main dans la main avec les com‐ munautés et les intervenan­ts durant ces 7 prochaines an‐ nées avec pour objectif la prévention auprès des jeunes et la guérison des victimes.

curité au Centre des sciences de la santé nous préoccupen­t tous et nous nous efforçons de garantir des niveaux de protection appropriés à toutes les personnes qui fournissen­t et reçoivent des soins sur notre campus, écritil dans une déclaratio­n par courriel.

Il souligne qu'au cours des derniers mois, le HSC a réa‐ lisé d'importants travaux de rénovation à l'intérieur et au‐ tour du campus.

Ces travaux incluent l’améliorati­on de l'éclairage pour rendre le HSC plus lumi‐ neux et plus sûr ainsi que la réduction du nombre de points d'accès au bâtiment. Il cite aussi la présence perma‐ nente du personnel de sécu‐ rité sur les lieux.

Le Dr Shawn Young ajoute que la HSC a également ré‐ duit le nombre d'effraction­s de véhicules et d'actes de vandalisme en expulsant les personnes qui se trouvent dans le stationnem­ent sans raison légitime, en augmen‐ tant les patrouille­s, en ren‐ forçant l'éclairage, en amélio‐ rant la surveillan­ce vidéo et en veillant à ce que les cages d'escalier dans les stationne‐ ments réservés au personnel soient fermées au public.

Le travail sur l'élaboratio­n d'un plan de sécurité plus large pour le campus et des améliorati­ons supplémen‐ taires de la sécurité dans le stationnem­ent de l'avenue William sont en cours de dé‐ veloppemen­t, explique Dr Shawn Young.

Avec les informatio­ns de Victor Lhoest

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