L’ancienne Bourse de Copenhague ravagée par les flammes; 400 ans d’histoire en fumée
Les pompiers danois ten‐ taient mardi d'éviter l'ef‐ fondrement du bâtiment historique de l'ancienne Bourse de Copenhague, da‐ tant du XVIIe siècle, en proie aux flammes et dont la flèche emblématique s'est effondrée devant des Danois médusés.
La flèche haute de 54 mètres s'est écroulée dans les flammes en début de ma‐ tinée et les pompiers ten‐ taient de sauver la structure du bâtiment qui subissait des travaux de rénovation.
Les façades sont encore debout, mais elles com‐ mencent à céder sous l'effet de l'incendie, a dit le direc‐ teur des services de secours, Jakob Vedsted Andersen, à la mi-journée.
Un peu plus tard, M. Ved‐ sted Andersen annonçait que l'incendie était sous contrôle.
Nous faisons tout notre possible pour protéger les fa‐ çades, mais nous ne pouvons donner aucune garantie, a-t-il ajouté.
L'incendie s'est déclaré pour une raison inconnue sous le toit vers 7 h 30 lo‐ cales (heure locale), selon les secours qui ont dépêché plus d'une centaine de pompiers sur place, tandis que la police bloquait des parties de la ca‐ pitale à la circulation.
Le sinistre n'a fait aucun blessé et il n'y a pas de risque de propagation à d'autres bâtiments.
Nous nous sommes ré‐ veillés avec un triste spec‐ tacle, a dit le roi du Dane‐ mark Frederik X dans un communiqué, une partie im‐ portante de notre patrimoine architectural était et est tou‐ jours en flammes.
Cela fait mal à l'âme des Danois, des années d'histoire se consument dans les flammes.
Mette Frederiksen, pre‐ mière ministre du Danemark
Une riveraine, Elisabeth Moltke, 45 ans, est venue as‐ sister au sinistre : c'est notre Notre-Dame, c'est notre tré‐ sor national, a-t-elle confié émue à l'AFP.
De nombreux camions entourent l'édifice qui abrite aujourd'hui la Chambre de commerce danoise, à deux pas du parlement et du siège du gouvernement.
C'est un toit en cuivre, et il est tout simplement impos‐ sible d'y pénétrer, avait dé‐ claré plus tôt le directeur des services de secours.
Le feu a donc eu tout le temps de s'intensifier et s'est propagé dans tout le bâti‐ ment, a-t-il expliqué.
Édifice incontournable de Copenhague, la vieille Bourse, qui abrite aussi une vaste collection d'oeuvres d'art, était en cours de réno‐ vation pour célébrer ses quatre siècles d'existence.
Images terribles de la Bourse ce matin. 400 ans de patrimoine culturel danois en flammes, a déploré sur le ré‐ seau social X le ministre de la Culture danois Jakob EngelSchmidt.
Des forces de l'armée da‐ noise, Den Kongelige Liv‐ garde, ont aussi été dépê‐ chées sur les lieux, notam‐ ment pour essayer de sauver des oeuvres.
Je n'ai pas les mots. C'est un bâtiment de 400 ans qui a survécu à tous les autres in‐ cendies qui ont ravagé Co‐ penhague, c'est une perte terrible, s'est désolé un habi‐ tant, Carsten Rose Lundberg.
Nous travaillons actuelle‐ ment d'arrache-pied pour sauver notre art historique de la Bourse, a indiqué la Chambre de commerce.
La maire de Copenhague, Sophie Haestorp Andersen, a déjà annoncé qu'en collabo‐ ration avec la Chambre de commerce, ils essaieront de reconstruire le bâtiment.
L'édifice fait partie de l'his‐ toire de la construction de notre ville, une histoire que nous ne pouvons pas laisser dans une mer de flammes, et c'est pourquoi nous ferons aussi tout ce que nous pou‐ vons pour la reconstruire ici, a-t-elle ajouté.
Plusieurs personnes ont été filmées et photogra‐ phiées en train de sauver des oeuvres, notamment un ta‐ bleau représentant le bâti‐ ment, selon des images du média danois DR et des pho‐ tos de l'agence Ritzau.
Comme il est touchant de voir comment les employés de Børsen, les bonnes per‐ sonnes des services d'ur‐ gence et les habitants de Co‐ penhague travaillent en‐ semble pour sauver les tré‐ sors artistiques et les images emblématiques du bâtiment en feu, a ajouté le ministre de la Culture.
Commandée par le roi Christian IV, la Bourse de Co‐ penhague a été construite entre 1619 et 1640, consti‐ tuant l'un des édifices les plus anciens de la ville.