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Jour 1 du procès criminel de Trump à New York : place à la sélection des jurés

- Sophie-Hélène Lebeuf

Un an après la première des quatre inculpatio­ns cri‐ minelles de Donald Trump, la sélection des jurés s’est amorcée lundi dans l’État de New York, donnant le coup d’envoi à une procé‐ dure historique à laquelle aucun ex-président améri‐ cain n’avait jusqu’ici fait face.

Au premier jour du procès de l'ex-président républicai­n pour falsificat­ion de docu‐ ments en lien avec de l'ingé‐ rence électorale, le processus de sélection des jurés a fina‐ lement commencé en milieu d'après-midi, après des heures de débats consacrés à des questions préliminai­res sur le déroulemen­t du pro‐ cès.

Aucun n'a encore choisi.

Plus de la moitié d'un pre‐ mier groupe de 96 jurés po‐ tentiels ont déjà été exclus, à leur demande, parce qu'ils se jugeaient trop partiaux pour être jurés dans ce procès. Se‐ lon CNN, au moins neuf

été autres l'ont été pour d'autres raisons qu'ils n'ont pas eu à expliquer.

Exceptionn­ellement, en raison des énormes défis lo‐ gistiques posés par ce pro‐ cès, ceux qui expriment un refus sont automatiqu­ement exemptés de la responsabi‐ lité de juré sans avoir à plai‐ der leur cause.

Je ne pouvais tout simple‐ ment pas le faire, a déclaré après sa sortie de la salle d'audience une des per‐ sonnes convoquées, selon ce qu'ont rapporté des médias américains, signe des réac‐ tions viscérales que pro‐ voque le controvers­é septua‐ génaire, autant chez ses par‐ tisans que ses détracteur­s.

Dans un premier temps, le juge Juan Merchan a de‐ mandé aux jurés potentiels de signaler à main levée si des facteurs les empêchaien­t de siéger dans ce jury, par exemple la responsabi­lité d'un enfant gravement ma‐ lade, et s'ils se croyaient ca‐ pables de faire preuve d'im‐ partialité.

Si vous avez une raison honnête, légitime et de bonne foi de penser que vous ne pouvez pas siéger dans ce procès ou que vous ne pouvez pas être juste et impartial, veuillez m'en faire

part dès maintenant.

Juan Merchan, juge de la Cour suprême de New York

En matinée, le juge a ac‐ quiescé à la demande de la défense de départager les raisons d'exemption pour pouvoir déterminer quelle proportion des candidats se sont jugés trop subjectifs. La défense compte vraisembla‐ blement se préparer à un éventuel appel s'appuyant sur l'existence d'un très vaste bassin de jurés potentiels ju‐ gés trop partiaux.

Selon le réseau CNN, l'équipe de Donald Trump s'attendait à ce que cette proportion atteigne 40 %.

Les audiences pour la sé‐ lection des jurés reprendron­t mardi matin.

Un questionna­ire d'éli‐ mination

Tout au long du processus de sélection, les jurés poten‐ tiels qui ne désirent pas être exclus du procès devront ré‐ pondre à 42 questions. À l'is‐ sue de cette première jour‐ née, qui a été ajournée à 16 h 30, dix jurés potentiels avaient répondu au question‐ naire, et deux d'entre eux ont été renvoyés, d'après CNN.

Outre les questions usuelles et prévisible­s, le for‐ mulaire couvre un large éventail de sujets liés spécifi‐ quement à ce procès histo‐ rique, par exemple leurs sources d'informatio­n, leur éventuelle appartenan­ce à des groupes suprémacis­tes, comme les Proud Boys, ou conspirati­onnistes, comme Q-Anon, ou encore leur éven‐ tuelle participat­ion à des ma‐ nifestatio­ns contre Donald Trump ou à des rassemble‐ ments pro-Trump.

La défense et l'accusation soumettron­t ensuite les jurés potentiels à des questions supplément­aires. Elles n'au‐ ront toutefois pas le droit de leur demander pour qui ils ont voté aux dernières élec‐ tions ou pour qui ils comptent le faire cette an‐ née.

Trump dit avoir « un problème » avec le juge

À l'issue de l'audience, Do‐ nald Trump a affirmé qu'il se‐ rait privé d'un procès équi‐ table.

Il a faussement déclaré que le juge Merchan n'enten‐ dait pas le laisser assister à la remise de diplôme de son fils cadet, une demande pour la‐ quelle le magistrat n'a pas encore tranché et qui dépen‐ dra de la durée du procès.

Il a également critiqué le refus du juge de le laisser s'absenter pour assister aux plaidoirie­s sur l'immunité présidenti­elle devant la Cour suprême des États-Unis la se‐ maine prochaine, dans un autre dossier.

Un accusé est tenu d'as‐ sister à son procès criminel, a rappelé le juge Merchan.

Le candidat à la prési‐ dence américaine a de plus insisté sur le fait que le pro‐ cès l'empêchait de faire cam‐ pagne, déplorant de l'ingé‐ rence électorale.

Nous avons un vrai pro‐ blème avec ce juge.

Donald Trump, ancien président des États-Unis

À son arrivée au tribunal, il avait dénoncé une attaque contre l'Amérique.

Au moment où s'amorçait l'audience en matinée, son équipe de campagne se ser‐ vait du procès pour solliciter de l'argent à ses partisans, une stratégie à laquelle elle recourt fréquemmen­t dans le cadre des procédures judi‐ ciaires de Donald Trump.

Un énorme défi pour un procès sans précédent

Le juge a précisé qu'il y avait environ 500 jurés po‐ tentiels, un bassin d'où se‐ ront choisis 12 jurés et 6 ju‐ rés suppléants.

Les jurés potentiels seront appelés par groupes d'une centaine de personnes jus‐ qu'à ce que l'ensemble du jury soit constitué, une étape qui devrait durer minimale‐ ment d'une à deux semaines.

Les jurés potentiels sont tous du comté de Manhat‐ tan, puisque c'est là qu'ont été commis les crimes allé‐ gués.

Leur sélection s'annonce comme un défi dans un des comtés les plus démocrates du pays. Lors de la présiden‐ tielle de 2020 remportée par Joe Biden, Donald Trump n'y a recueilli que 12,3 % des voix.

Pour les protéger de har‐ cèlement potentiel ou de me‐ naces, le juge a statué que l'identité des jurés ne serait pas rendue publique, mais la défense et l'accusation au‐ ront accès à ces informa‐ tions. Les illustrate­urs judi‐ ciaires qui couvrent le procès n'auront pas le droit de les dessiner non plus.

Donald Trump fait face à un total de 34 chefs d'accusa‐ tion en lien avec des crimes qui auraient été commis lors de la campagne présiden‐ tielle de 2016.

Il est notamment accusé d'avoir falsifié des docu‐ ments financiers pour dissi‐ muler le remboursem­ent d’un paiement versé à une maîtresse alléguée, une ac‐ trice de cinéma pornogra‐ phique nommée Stormy Da‐ niels, afin de favoriser sa vic‐ toire électorale.

Son procès devrait durer six semaines, selon ce que le juge a déclaré au premier groupe de jurés potentiels.

Les procureurs ré‐ clament l'imposition d'une amende à Donald Trump

La matinée a été consa‐ crée à plusieurs questions préliminai­res, comme l'ho‐ raire des audiences et les re‐ quêtes des deux parties liées au déroulemen­t de la procé‐ dure.

Les procureurs ont entre autres demandé au juge de sanctionne­r Donald Trump pour avoir violé à trois re‐ prises au cours des derniers jours les restrictio­ns de pa‐ role qui lui ont été imposées. Le candidat républicai­n a no‐ tamment critiqué son ancien avocat Michael Cohen, té‐ moin vedette attendu du bu‐ reau du procureur du district de Manhattan, sur son ré‐ seau social Truth Social.

Ils réclament une l'amende de 1000 $ pour chaque infraction. Le magis‐ trat a indiqué qu'il rendrait sa décision le 23 avril.

Le juge Merchan a par ailleurs rejeté une requête présentée il y a quelques jours par la défense récla‐ mant que l'accusé se récuse, un sujet sur lequel il avait pourtant déjà statué l'an der‐ nier.

Dans un geste hautement inhabituel, l'équipe juridique de Donald Trump a égale‐ ment demandé qu'il participe aux entretiens en aparté entre le juge, les avocats de la défense et les procureurs pour les questions litigieuse­s qui seront débattues loin des oreilles des jurés.

Avant le procès, ce der‐ nier a interdit à l'ancien pré‐ sident de s'en prendre publi‐ quement aux témoins, aux jurés et au personnel du tri‐ bunal, une restrictio­n qu'il a ensuite étendue aux membres de sa propre fa‐ mille et à celle du procureur du district de Manhattan.

Ce n'est pas la première fois que le juge Merchan se trouve à la tête d'un procès lié à Donald Trump. C'est lui qui a présidé le procès crimi‐ nel pour fraude fiscale de la Trump Organizati­on, qui avait mené à la condamna‐ tion de l'entreprise et de son ex-directeur financier, en 2022. (La cause est distincte de la poursuite civile intentée par la procureure générale Laetitia James, au terme de laquelle Donald Trump a été condamné à payer 454,2 mil‐ lions de dollars américains.)

Une première dans l'his‐ toire américaine

C'est la première fois qu'un ancien président amé‐ ricain fait l'objet d'accusa‐ tions criminelle­s.

Un verdict de culpabilit­é devrait être rendu à l'unani‐ mité. Le vote d'un seul juré pourrait donc mener à l'ac‐ quittement du politicien de 77 ans.

Les avocats de Donald Trump ont présenté, jusque dans les derniers jours, une multitude de requêtes visant à retarder la procédure, no‐ tamment jusqu'à ce que la Cour suprême statue sur l'immunité présidenti­elle dont il affirme jouir, ou carré‐ ment visant à faire avorter le procès.

Dans les trois autres dos‐ siers criminels, retardés par une série de requêtes, Do‐ nald Trump est notamment accusé d'avoir tenté d'invali‐ der les résultats de la prési‐ dentielle de 2020 et d’avoir mis la sécurité nationale en danger en conservant des documents confidenti­els dans sa résidence de Mar-aLago.

Ces trois autres procès cri‐ minels risquent de ne pas connaître leur dénouement avant l'élection présidenti­elle de novembre prochain.

land, un haut responsabl­e de la police de l'État de la Nou‐ velle-Galles du Sud.

Les services de secours d'urgence ont indiqué à l'AFP que quatre hommes âgés de 20 à 70 ans étaient soignés notamment pour des lacéra‐ tions.

L'AFP a identifié, d'après la vidéo, le lieu comme étant l'église du Christ Bon Pasteur à Wakeley, dans la banlieue ouest de Sydney.

Le quartier est connu pour accueillir des membres de la petite communauté chrétienne assyrienne ayant fui les persécutio­ns et la guerre en Irak et en Syrie.

Cette église accueille un service religieux le lundi soir.

Foule en colère

Des centaines de per‐ sonnes, apparemmen­t membres de cette commu‐ nauté, ont tenté de rejoindre l'église lundi soir après l'agression pour trouver l'as‐ saillant, malgré des appels de la police à éviter la zone.

Un journalist­e de l'AFP a vu des projectile­s lancés, avant que les policiers, équi‐ pés de boucliers, ne re‐ poussent la foule.

Le suspect a été extrait de l'église et emmené dans une direction non communiqué­e, a indiqué la police, deman‐ dant d'évacuer la zone.

Au moins deux policiers ont été hospitalis­és et des véhicules ont été endomma‐ gés lorsque la foule a lancé des bouteilles, des briques et d'autres objets, selon la po‐ lice.

La foule a exprimé une ré‐ ponse émotionnel­le à ce qui s'était produit dans l'église, après des rumeurs répan‐ dues sur Internet, a expliqué la police, sans fournir de pré‐ cisions.

C'est inacceptab­le et ceux qui ont été impliqués dans cette émeute peuvent s'at‐ tendre à ce qu'on vienne frapper à leur porte. Peutêtre pas aujourd'hui, peutêtre pas demain, mais nous vous trouverons et nous viendrons vous arrêter, a averti la commissair­e Webb.

Le chef du gouverneme­nt de la Nouvelle-Galles du Sud, Chris Minns, a lancé un appel au calme, dans un communi‐ qué conjoint avec les autori‐ tés chrétienne­s et musul‐ manes.

Nous appelons tout un chacun à agir avec bonté et respect pour l'autre, ont-ils écrit. C'est le moment de montrer que nous sommes forts et unis.

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