Régime canadien de soins dentaires : peu de dentistes inscrits au SaguenayLac-Saint-Jean
À deux semaines de l’en‐ trée en vigueur du nou‐ veau régime canadien de soins dentaires, seulement une quinzaine de dentistes du Saguenay-Lac-Saint-Jean se sont inscrits au pro‐ gramme.
Selon le rapport annuel 2022-2023, l'Ordre des den‐ tistes du Québec comptait 121 membres dans la région.
Des dentistes et des den‐ turologistes critiquent la lourdeur du programme et estiment que la population manque d'informations pour se prévaloir des rembourse‐ ments auxquels le régime doit en principe donner droit pour certaines opérations.
Plusieurs dentistes croient qu’ils devraient automatique‐ ment faire partie du régime plutôt que de devoir s’ins‐ crire. Ils déplorent le fonc‐ tionnement du programme, notamment le fait que le gouvernement a laissé pla‐ ner la possibilité que des trai‐ tements soient gratuits, ce qui, en réalité, ne sera pas le cas.
On a laissé miroiter à cer‐ tains Canadiens qu’ils au‐ raient des traitements totale‐ ment gratuits, ce qui est faux. Dans la grille gouvernemen‐ tale, pour les gens [qui gagnent] moins de 70 000 $, ils considèrent que c’est gra‐ tuit, mais c’est gratuit par rapport à la grille de tarif gouvernemental et non notre grille à nous, explique Carl Tremblay, président de l’Asso‐ ciation des chirurgiens den‐ tistes du Québec (ACDQ).
Les personnes admis‐ sibles devront avoir un re‐ venu net inférieur à 90 000 $ par année, ne pas détenir d’assurance privée, avoir pro‐ duit sa déclaration de reve‐ nus et se rendre chez un pro‐ fessionnel qui est inscrit au
régime.
Annulations de rendezvous
Selon Carolyne Bouchard, qui est denturologiste pour Denturos d’ici, à Jonquière, plusieurs patients ont décidé de reporter leur rendez-vous après l’annonce du nouveau régime en décembre dernier.
Ces annulations en série ont eu pour effet de déstabi‐ liser l’horaire du personnel. Mme Bouchard déplore que le programme ait été mal ex‐ pliqué aux patients et que les cliniques doivent porter ce fardeau.
Les patients n’arrêtent pas d’appeler et ne savent pas trop comment ça va fonction‐ ner. Même en premier lieu, ce ne sont seulement que les 87 ans et plus à partir du 1er mai. Les autres, les plus jeunes, ça va être plus loin, on ne sait même pas encore, peut-être qu’il faudrait mieux annoncer ça pour les per‐ sonnes âgées, a dit Carolyne Bouchard.
Les dentistes et les dentu‐ rologistes soutiennent no‐ tamment qu’ils devront faire des estimés et qu’ils ne pour‐ ront faire payer le client à la sortie comme c’est le cas avec un assureur privé, n’ont pas de temps à accorder à l’implantation du programme et qu’ils manquent de maind'oeuvre.
Le ministre de la Santé du Canada, Mark Holland, s’est dit ouvert la semaine passée à revoir son accord avec les professionnels. Cette situa‐ tion suscite quelques inquié‐ tudes chez les profession‐ nels. L’ACDQ attend une ren‐ contre pour connaître les dé‐ tails de ces futurs assouplis‐ sements.
D'après les informations de Claude Bouchard