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Des travailleu­rs de la santé en N.-É. ont douté du concours pour réparer le système

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Près de 2200 idées ont été soumises par les tra‐ vailleurs de la santé qui ont participé au concours du gouverneme­nt provin‐ cial l'automne dernier à la recherche d'idées faciles et peu coûteuses pour amé‐ liorer le système de santé de la Nouvelle-Écosse.

Certains ont suggéré l’éducation gratuite pour les médecins, des programmes d'exercices publics ou de faire appel à l'armée.

Pendant un mois, les tra‐ vailleurs qui soumettaie­nt une idée participai­ent à un ti‐ rage de 50 prix de 1000 $.

À l'aide d'une demande d'accès à l'informatio­n, nous avons obtenu le texte de toutes les candidatur­es au concours. Ces données montrent que certains membres du personnel ont été contrariés par le concours.

Il n'y a pas de solution mi‐ racle ici, a écrit une per‐ sonne. Financer les soins de santé. C'est ce sur quoi ce gouverneme­nt a fait cam‐ pagne. Tenez vos promesses.

Debbie Morris, infirmière autorisée en Nouvelle-Écosse depuis 34 ans, a déclaré qu'elle et ses collègues n'avaient pas pris le concours au sérieux lorsqu'ils en avaient entendu parler pour la première fois.

On se disait : 'Oh mon Dieu, ils proposent un concours de 1000 $ pour re‐ cueillir l'opinion des gens sur les solutions en matière de soins de santé', rapporte-telle. Et on se disait : 'le gou‐ vernement ne sait pas ce qu'il fait.'

Elle n'a pas soumis d'idée, mais certaines personnes qui ont participé au concours étaient ravies qu'on leur de‐ mande leur avis.

L'un d'eux a même écrit que le concours était la pre‐ mière fois depuis longtemps que je sentais que j'avais la capacité de contribuer à l'améliorati­on des choses.

Certaines soumission­s n'étaient pas sérieuses du tout.

Des pigeons voyageurs pour livrer des médicament­s aux petits sites hospitalie­rs, a écrit une personne. Alors qu'une autre a écrit que la solution était de ne pas tom‐ ber malade.

Le plus grand nombre d'entrées concernaie­nt les in‐ firmières, qui, selon Santé Canada, constituen­t le plus grand groupe de profession‐ nels de la santé réglementé­s au pays.

De nombreuses observa‐ tions portaient sur les taux de rémunérati­on, l'horaire des équipes, le roulement de personnel élevé ou l'épuise‐ ment profession­nel.

L'équilibre travail-vie per‐ sonnelle est devenu le princi‐ pal problème pour elle et ses collègues, témoigne Debbie Morris, et cela pousse cer‐ taines infirmière­s à démis‐ sionner.

Un problème répandu

À la mi-mars, la prési‐ dente du Syndicat des infir‐ mières et infirmiers de la Nouvelle-Écosse a déclaré à un comité de l'Assemblée lé‐ gislative provincial­e qu'elle constatait un niveau d'épui‐ sement sans précédent parmi les infirmière­s, avec un taux de postes vacants de 16,5 % et 1000 postes va‐ cants à Santé NouvelleÉc­osse.

Le problème a été identi‐ fié à l’échelle nationale. Au début du mois de mars, Santé Canada a publié une trousse à outils pour la réten‐ tion des infirmière­s, une ini‐ tiative dirigée par Leigh Chapman, infirmière en chef du pays.

La trousse contient une longue liste de stratégies de rétention provenant de par‐ tout au pays, et presque toutes ont été reprises par les travailleu­rs de la santé qui ont envoyé des idées au gouverneme­nt de la Nou‐ velle-Écosse.

Par exemple, l’examen des systèmes de planificat­ion pour s’assurer que les infir‐ mières peuvent facilement modifier leurs quarts de tra‐ vail. Puis des avantages sur le lieu de travail, comme l'accès à des repas et à du café et des subvention­s pour les frais de stationnem­ent ou les tarifs de transport en com‐ mun.

Les 10 idées gagnantes

La province indique que des travaux sont en cours pour mettre en oeuvre les 10 idées gagnantes du concours.

Certaines d'entre elles comprenaie­nt la création d'un système de notificati­on par textos pour rappeler aux patients leurs rendez-vous, l'installati­on d'écrans dans toutes les salles d'urgence pour afficher les temps d'at‐ tente et l'activation de l'iden‐ tification de l'appelant pour les hôpitaux afin que les pa‐ tients puissent voir quand l'hôpital appelle.

Dès le mois de mars, une idée s’est concrétisé­e : chan‐ ger le système de réservatio­n des rendez-vous pour que les rendez-vous pris en ligne puissent également être an‐ nulés en ligne.

Nous y arrivons , affirme la ministre de la Santé, Mi‐ chelle Thompson.

Souvent, il y a d'autres choses de fait en coulisses, donc il y en a quelques-uns qui sont en cours.

Elle encourage aussi les travailleu­rs de la santé dont les idées ne figuraient pas sur la liste finale à les sou‐ mettre sur leur lieu de travail.

Avec les informatio­ns de Shaina Luck de CBC

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