Les paysages de papier d’AnneYvonne Jouan
L’artiste Anne-Yvonne Jouan crée des oeuvres éco‐ logiques, inspirées des pay‐ sages de l’île d’Orléans.
L’installation Les jardins de papier, représente le cycle de la vie à travers un micro‐ cosme délicat enfermé dans des caissons de plexiglas.
À l’aide de tiges de métal, d’épingles, de fleurs de pa‐ pier et de fleurs séchées, Mme Jouan reproduit à sa fa‐ çon une mare proche de son atelier de Sainte-Pétronille.
Le premier coffret repré‐ sente la lumière du matin, il est entièrement blanc. Le deuxième évoque l'heure du midi, il est doré. Le troisième, c'est le passage de la lumière qui change doucement, du rose au gris. Le quatrième montre le passage du bleu au bleu foncé et au noir pour évoquer la nuit.
Sur près de quatre mètres et demi, Anne-Yvonne Jouan interprète non seulement le passage des heures du jour, mais aussi celui des saisons.
Célébrer la nature
Dans son travail, l'artiste souhaite montrer l'espoir, la beauté et le renouveau de la nature qui puise sa force dans les résidus de plantes mortes.
Les végétaux sont dans un cycle perpétuel de mort et de renaissance.
Anne-Yvonne Jouan, ar‐ tiste
Les fleurs utilisées ont été au préalable récoltées sur l'île, séchées, colorées à l'encre ou à la feuille d'or avant de prendre place dans les coffrets transparents.
Des abeilles en papier doré soulignent l'importance de la pollinisation et des in‐ sectes, la protection des vé‐ gétaux et la biodiversité.
De la Bretagne à d'Orléans l'île
Anne-Yvonne Jouan est née en Bretagne. Son travail témoigne de ses origines, elle qui a grandi dans une famille de tailleurs et de brodeurs. En Bretagne, la broderie est presque une institution cultu‐ relle. J'ai tout le temps joué avec des épingles, confie-telle.
À la quarantaine, AnneYvonne et son époux dé‐ cident de traverser l'Atlan‐ tique pour s'installer au Qué‐ bec et tombent amoureux de l'île d'Orléans, où ils ont élu domicile depuis une ving‐ taine d'années.
La nature et la nordicité sont alors devenues une source d'inspiration intaris‐ sable.
Je suis très imprégnée de cela. Ça m'impressionne tou‐ jours, hiver après hiver, à l'île d'Orléans, il y a ce fleuve qui craque, il y a les glaces.
Anne-Yvonne Jouan, ar‐ tiste
Au fil des années, le pa‐ pier s'est imposé dans sa pratique en trois dimensions.
Le papier et le carton étaient dits pauvres autrefois. Main‐ tenant ils reviennent sur le devant de la scène avec des techniques nouvelles, in‐ dique Mme Jouan qui a étu‐ dié l'histoire de l'art à l'École du Louvre à Paris.
Ses oeuvres sont en expo‐ sition à la Villa Bagatelle dans le quartier Sillery et au Centre Materia dans le quar‐ tier Saint-Roch.