Lady Macbeth: la révélation Florence Pugh
Une adaptation palpitante qui dévoile tout le talent d'une jeune comédienne épatante. À voir le di‐ manche 21 avril, à 23 h 25, sur ICI Télé.
Nous sommes en 1865, dans l’Angleterre des champs de bruyère et des vallons brumeux. Katherine y vit une existence sinistre, entre une femme de chambre qui la craint, son beau-père et son mari, un Lord deux fois plus âgé qu’elle et tyrannique. Jus‐ qu’au jour où arrive un nou‐ veau palefrenier qui la pous‐ sera dans ses derniers re‐ tranchements.
Une adaptation recen‐ trée sur la place des femmes dans le monde
L’histoire vous semble va‐ guement familière? Oui, bien sûr. Elle est tirée d’une varia‐ tion autour du Macbeth de Shakespeare, celle qu’en fit le russe Nikolaï Leskov dans son roman Lady Macbeth du district de Mtensk (1865). Et dans cette variation qui nous fait renouer avec cette grande figure de femme meurtrière menacée par la folie,
finie la royauté, et bonjour la vie en province, la place des femmes dans la société du 19e siècle, la lutte des classes et les relations adul‐ tères. Lady Macbeth, oui, mais avec une touche de Ma‐ dame Bovary ou de Lady Chatterley, donc.
Une mise en scène aussi cohérente qu’impression‐ nante
Palpitant, ce Lady Mac‐ beth l’est. D’autant que le réalisateur Wiiliam Oldroyd eu la bonne idée de troquer tout lyrisme ou désespoir existentiel pour une brutalité et une violence assez saisis‐ santes, tant physiques que mentales, et qui touchent bien sûr ces femmes parce que leur simple genre semble les avoir prédesti‐ nées à l’humiliation et à la domination. Et c’est par une austérité tout aussi capti‐ vante que le film l’exprime.
Mise en scène rigoureuse, tout en plans fixes géomé‐ triques, plan récurrent de Lady Macbeth, assise sur un canapé, venant signifier sa progression mentale par un éclat de plus en plus habité dans le regard, tons bruns et vieux rose soignés : la forme
ne prend pas de détours.
Une interprète d’excep‐ tion
Et tant mieux, car cette mise en scène serrée met su‐ perbement en valeur les véri‐ tables atouts de ce Lady Mac‐ beth à découvrir : les inter‐ prètes d'exception que sont Cosmo Jarvis, Naomi Ackie mais surtout
Florence Pugh, jeune révé‐ lation britannique (que le ci‐ néastes d’envergure ont bien sûr récupéré depuis, notam‐ ment Denis Villeneuve dans Dune 2) qui en un simple froncement de sourcils ex‐ prime plus que les moues exagérées de la plupart des starlettes et qui charge l’évo‐ lution de cette femme de la soumission à la manipulation d’une puissance épatante. Une réussite.
Lady Macbeth, à voir sur ICI Télé le dimanche 21 à 23 h 25
La bande-annonce (source : YouTube).