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Le comté de Wetaskiwin veut opter pour une technologi­e censée recycler 90 % de ses déchets

- Bassirou Bâ

Le comté de Wetaskiwin, au sud d'Edmonton, sou‐ haite avoir recours à une nouvelle technologi­e cen‐ sée lui permettre de dé‐ tourner 90 % de ses dé‐ chets des sites d’enfouisse‐ ment.

La municipali­té albertaine a signé à cet effet un accord avec Sustane Technologi­es Inc., une société qui utilise une méthode innovante de recyclage des déchets.

C’est ce qu’a annoncé Josh Bishop, préfet du comté de Wetaskiwin. Il a indiqué que sa communauté entend re‐ courir à une technologi­e qui permet de revalorise­r des dé‐ chets au lieu de les enfouir ou de les brûler.

Nous produisons environ 10 000 tonnes [de matières résiduelle­s] par an à l’échelle municipale, et le projet pourra recycler jusqu'à 200 000 tonnes.

Josh Bishop, préfet du comté de Wetaskiwin

Une technologi­e avanta‐ geuse à plusieurs égards

Basée à Halifax, en Nou‐ velle-Écosse, Sustane Techno‐ logies Inc. utilise un procédé qui déchiquett­e les déchets solides en petits morceaux. Ceux-ci sont ensuite achemi‐ nés à un autocuiseu­r breveté pour être transformé­s en granulés de biomasse et en matériaux recyclable­s.

Une fois triés, les granulés de biomasse sont suffisam‐ ment propres pour être ven‐ dus comme combustibl­e à des papeteries ou des cen‐ trales électrique­s.

D’après Josh Bishop, il s’agit d’une méthode ga‐ gnante à plus d’un titre. Elle est notamment économique, car elle permet de supprimer l'utilisatio­n des bacs bleus. Tout peut alors être jeté dans la poubelle à ordures, sou‐ ligne-t-il.

Le préfet du comté de We‐ taskiwin considère ainsi que, pour une municipali­té qui a davantage recours à l’en‐ fouissemen­t et qui paie donc une redevance plus élevée, cela reviendra nettement moins cher.

De plus, une telle techno‐ logie permettra de prolonger la durée de vie des sites d'en‐ fouissemen­t de la région qui recevront alors moins de dé‐ chets, selon Josh Bishop.

Un coût de 60 millions de dollars

Le coût du projet est éva‐ lué à 60 millions de dollars. Un montant que le comté de Wetaskiwin ne pourra pas débourser seul, explique Josh Bishop. Vous savez, nous ne sommes qu'une petite muni‐ cipalité. Nous n'allons donc pas le faire seuls, il s'agira certaineme­nt d'un partena‐ riat dont nous pourrons éga‐ lement tirer profit.

Le comté prendra sa déci‐ sion finale d’investisse­ment au mois de novembre pro‐ chain, en fonction d'un cer‐ tain nombre de facteurs, dit Josh Bishop . Nous envisa‐ geons également des sub‐ ventions et d'autres choses de ce genre.

Une fois que la décision d’aller de l’avant avec ce pro‐ jet aura été prise, il faudra at‐ tendre deux ans avant le dé‐ but des travaux, estime Josh Bishop.

Ce procédé a vu le jour grâce à une collaborat­ion im‐ pliquant notamment Peter Vinall, qui a travaillé pendant plus de trois décennies dans l'industrie des pâtes et pa‐ piers.

C’est à Chester, une petite localité en Nouvelle-Écosse, que la technologi­e a été mise à l’épreuve pour la première fois il y a 8 ans. Le projet, dont le coût avait été évalué à 16 millions de dollars, était alors considéré comme le premier du genre en Amé‐ rique du Nord qui utilise une technologi­e qui n'existe nulle part ailleurs dans le monde, selon Peter Vinall.

Pour le moment, la so‐ ciété Sustane Technologi­es Inc. préfère se concentrer sur une clientèle canadienne constituée particuliè­rement de municipali­tés. Elle sou‐ haite ainsi renforcer son maillage territoria­l au pays, avant d’envisager de se déve‐ lopper à l’étranger.

Avec des informatio­ns de l'émission Edmonton AM

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