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Les cyclistes pourraient filer entre Granby et Sainte-Cécile-de-Milton dès 2026

- Emy Lafortune Consultati­on citoyenne

Après près de deux décen‐ nies à l’espérer, la munici‐ palité de Sainte-Cécile-deMilton pourrait bientôt avoir un tronçon de piste cyclable qui relie sa rue principale à Granby ainsi qu’au vaste réseau de la Haute-Yamaska et de la Route verte.

Sur le territoire de la MRC Haute-Yamaska, on est com‐ posé de huit municipali­tés et officielle­ment, on est la seule qui n’avait aucun tracé pour être capable d'aller rejoindre les pistes.

Paul Sarrazin, maire de Sainte-Cécile-de-Milton

Au fil des années, on a re‐ gardé à divers moments la possibilit­é, la faisabilit­é de ce projet-là et dernièreme­nt, au cours des trois, quatre der‐ nières années, le dossier s'est intensifié par l'apport de pro‐ grammes financiers intéres‐ sants pour lesquels on pour‐ rait soumettre notre projet, souligne le maire de SainteCéci­le-de-Milton, Paul Sarra‐ zin.

Granby a par ailleurs énormément développé son réseau cyclable au cours des dernières années, et il passe maintenant à proximité des limites du territoire de Sainte-Cécile. À la mi-avril, cette dernière a donc pro‐ posé un tracé qui pourrait boucler le lien entre les deux villes. Au total, le projet pré‐ voit 8 km de piste, dont 1,5 km qui serait installé à Granby.

On a évalué différents tra‐ cés et il y avait toujours des enjeux d'acceptabil­ité, des enjeux d’environnem­ent, des enjeux de demandes à la Commission de protection du territoire agricole. Il fallait voir quel serait le tracé qui aurait le moins d'impact, in‐ dique le maire.

Le Conseil, en séance de travail, a statué sur le tracé, ce qui fait en sorte qu’[...]on peut mandater nos profes‐ sionnels pour aller de l'avant avec le développem­ent de plans et de devis, d'études, pour compléter ce tracé-là, souligne le maire.

Sainte-Cécile-de-Milton souhaitera­it commencer les travaux dès le printemps 2025, en espérant pouvoir voir des cyclistes filer vers Granby au cours de l’été 2026. Le coût total du projet est estimé à environ 8 M$.

Le maire dit avoir déjà pu confirmer une subvention de près de 4 M$ d’un pro‐ gramme d’aide fédéral. Sainte-Cécile-de-Milton fina‐ lise également des de‐ mandes complément­aires pour des programmes pro‐ vinciaux et sollicite de poten‐ tiels partenaire­s privés.

La Municipali­té aura du pain sur la planche dans les prochains mois. Elle amorce notamment un processus de consultati­on citoyenne.

On n'a pas de gens qui sont contre [le projet] pro‐ prement dit. Est-ce qu'il y a des gens qui ont des ques‐ tionnement­s, puis qui sont préoccupés par le fait qu'on va passer sur leur propriété, à savoir les enjeux de pro‐ preté, de bruit, qu'est-ce que ça va amener? Je pense que c'est du questionne­ment légi‐ time, constate Paul Sarrazin.

Un premier tracé étudié par la municipali­té touchait une vingtaine de proprié‐ taires. Là, on sentait qu'il avait un peu plus de réti‐ cence. [...] On le faisant en bordure de route, il y avait des enjeux de sécurité. On passait près des propriétés. Dans le nouveau scénario qu'on regarde, le nouveau tracé présenteme­nt, on va emprunter beaucoup plus les terres agricoles. On va passer aussi dans une servitude d'Hydro-Québec , fait remar‐ quer le maire. Ce sont main‐ tenant six ou sept citoyens qui seront impactés. Ces der‐ niers ont tous déjà été ren‐ contrés, selon Paul Sarrazin.

Dans les prochaines se‐ maines, une réunion d’infor‐ mation sur le nouveau tracé sera organisée pour les pro‐ priétaires installés à proxi‐ mité de la future piste cy‐ clable. Une présentati­on sera également prévue pour l’en‐ semble des citoyens afin d’expliquer l’impact financier que le projet représente­ra, en tenant compte, bien sûr, des subvention­s, souligne le maire. Mais il y a quand même une portion que la municipali­té doit assumer.

Sainte-Cécile de-Milton compte aussi mener des études touchant la caractéri‐ sation des sols, l’environne‐ ment, la faune et la flore. Un ingénieur forestier sera par ailleurs envoyé sur le terrain.

On va devoir parler aussi avec les gens d'Hydro-Qué‐ bec. On a déjà eu de pre‐ miers échanges avec eux, puis ils sont très favorables à ce que l'on fasse un tracé conjoint, estime Paul Sarra‐ zin.

Si tout se déroule comme prévu, la Municipali­té pour‐ rait passer en appel d’offres en automne 2024.

Impact important

Le projet a pour but de permettre aux résidents de Sainte-Cécile-de-Milton d’ac‐ céder aux vastes infrastruc‐ tures cyclables de la HauteYamas­ka, mais pourrait aussi avoir un impact économique et touristiqu­e important.

On sait qu’à partir de la Vélogare [de Granby], c'est près de 100 000 utilisateu­rs par année qui prennent le ré‐ seau cyclable en Haute-Ya‐ maska. Sachant qu'il y aurait un nouveau circuit qui se dé‐ veloppe pour aller vers Sainte-Cécile, on s'attend à un achalandag­e qui pourrait représente­r facilement entre 15 et 20 % des gens qui uti‐ lisent le réseau, donc on pourrait penser à une af‐ fluence de 15 000 à 20 000 cyclistes par année qui pour‐ raient emprunter ce nouveau tronçon, soutient le maire.

C'est clair que pour la mu‐ nicipalité, ça aurait un impact important pour les com‐ merces de proximité.

Paul Sarrazin, maire de Sainte-Cécile-de-Milton

Le départ du tracé a d’ailleurs été prévu dans une aire de stationnem­ent avec des bornes de recharge, pour permettre aux cyclistes de se rendre facilement sur les lieux.

Les gens qui viendraien­t de l'est de la province pour‐ raient faire un arrêt à SainteCéci­le, profiter de nos infra‐ structures, profiter de nos commerces, espère déjà le maire.

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