Au tour des producteurs agricoles de la Gaspésie de se mobiliser
De nombreux producteurs agricoles gaspésiens se sont mobilisés, vendredi matin, à Carleton-sur-Mer. Ils se sont rendus, notam‐ ment à bord de tracteurs, aux bureaux de la députée caquiste de Bonaventure pour revendiquer une aide de son gouvernement.
Deux convois, partis res‐ pectivement de Bonaventure et de Nouvelle, ont convergé vers les locaux de Catherine Blouin, sur la route 132. Les membres de l’Union des pro‐ ducteurs agricoles (UPA) de la Gaspésie et les Îles étaient notamment accompagnés de leurs confrères du Bas-SaintLaurent.
Les producteurs agricoles, confrontés à la hausse du prix des intrants et des taux d’intérêt, vivent des temps sombres.
Il n'y a pas un secteur éco‐ nomique qui peut passer à travers une crise comme celle-là finalement.
Sylvain Arbour, président de l’UPA Gaspésie-Les Îles
Les joueurs que l'on va perdre, ce sont ceux qui ont fait de gros investissements pour se mettre au normes pour le bien-être animal et l'environnement, déplore M. Arbour. Les conditions mé‐ téorologiques extrêmes contribuent également aux difficultés vécues par les membres de l'UPA gaspé‐ sienne.
En entrevue à Bon pied bonne heure jeudi, Sylvain Arbour a expliqué que son organisation a récemment eu l'occasion de rencontrer la députée Blouin et de lui ex‐ poser ses revendications.
Or, l'UPA espère des me‐ sures concrètes rapidement, par exemple une protection contre les intérêts pour les entreprises, c'est-à-dire un bouclier financier agricole. Ce sont 25 % des entreprises présentement qui sont en difficulté sur notre territoire, rappelle le président de l'UPA, pour qui le temps presse.
On veut aussi que des mesures soient adaptées à nos régions, ajoute Alex-Émi‐ lie Plourde-Leblanc, prési‐ dente de l'Association de la relève agricole de la Gaspé‐ sie-Les-Îles (ARAGÎM). Cette dernière rejette d'ailleurs l'idée du mur à mur et estime qu'une région éloignée des grands centres comme la Gaspésie devrait être traitée de façon personnalisée, no‐ tamment en ce qui a trait aux assurances récolte.
Une mobilisation aux quatre coins du Québec
Des événements simi‐ laires se sont tenus récem‐ ment dans plusieurs régions de la province. Au cours des derniers jours, des produc‐ teurs de l’Outaouais et du Centre-du-Québec se sont notamment mobilisés. De nombreux Gaspésiens avaient également pris part à un événement tenu en mars, à Rimouski.
Selon l’UPA, la situation ne s’est pas améliorée, bien que le regroupement la dénonce depuis près de deux ans. L’or‐ ganisation relève par ailleurs que le dernier budget provin‐ cial n’allouait qu’une part de 0,95 % au secteur de l’agricul‐ ture. Mme Plourde-Leblanc admet que ce faible pourcen‐ tage envoie un bien mauvais message à la relève agricole.
Nos producteurs sont vieillissants. Si on regarde peut-être dans 40 ans, est-ce qu'on aura encore des pro‐ ducteurs agricole sur le terri‐ toire?, questionne-t-elle.
Avec les informations de Barbara Secours
Plus de détails à venir
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