Hausse du prix de l’essence : des bonds de 0,20 $ le litre dans l’Est
La hausse subite du prix de l'essence la nuit dernière se fait sentir dans les ré‐ gions de l’Est-du-Québec. La Gaspésie-Les Îles compte parmi les régions où l’essence se vend le plus cher, alors que sur la CôteNord et au Bas-SaintLaurent, des hausses de près de 0,20 $ ont été ob‐ servées par endroit.
Les données de la Régie de l’énergie du Québec montrent que le prix moyen de l’ordinaire dans les MRC de Sept-Rivières et de Minga‐ nie dépasse 1,83 $ à la pompe, mais à Sept-Îles seulement, plusieurs sta‐ tions-services affichent 1,89 $ le litre.
De tels prix ont aussi été observés de l'autre côté du Saint-Laurent, à Matane, Gaspé et New Richmond. Un sommet a été atteint aux Îles-de-la-Madeleine à 1,93 $ le litre. Rien à voir avec les prix moyens de la veille, qui oscillaient entre 1,70 $ et 1,77 $ selon les régions, d’après les données de la Ré‐ gie de l’énergie.
La Régie de l’énergie du Québec a d'ailleurs conclu en janvier dernier que les Gas‐ pésiens payaient leur es‐ sence plus cher qu’ailleurs au Québec de manière générale.
À Baie-Comeau, des rési‐ dents disent avoir été surpris par la situation ce matin. Tout monte, excepté la pen‐ sion du gouvernement, lâche Wiley McKinnon.
C’est très onéreux pour la population, surtout dans les régions. Au niveau du trans‐ port en commun, ce n’est pas ça qui est le plus avantageux pour nous. On a besoin de prendre nos autos, souligne pour sa part une autre ci‐ toyenne.
Au Bas-Saint-Laurent, où le litre d’essence a grimpé de près 0,20 $ par endroit, la dé‐ putée de Rivière-du-Loup-Té‐ miscouata, Amélie Dionne, rappelle que le Bureau de la concurrence du Canada et la Régie de l'Énergie du Québec se penchent sur le dossier.
Le Bureau de la concur‐ rence du Canada a effective‐ ment visité la Côte-Nord et le
Bas-Saint-Laurent cet hiver pour déterminer comment les prix sont déterminés dans ces régions.
Avec mon collègue Pierre Fitzgibbon, il y a des analyses qui se font présentement. On est en train d'étudier le prix à la pompe versus la marge de profit de certaines stations d'essence. Alors le dossier suit son cours. Il y aura un rapport qui va être remis au ministre dans les prochains mois, dit Mme Dionne.
Qu’est-ce qui explique la hausse?
Les premières analyses de CAA-Québec montrent que le coût de l'essence raffiné a connu un bond, ce qui pour‐ rait expliquer la hausse ob‐ servée dans les stations-ser‐ vices.
Le directeur des affaires publiques chez CAA-Québec,
Nicolas Ryan, cite aussi les conflits internationaux, comme la guerre entre la Russie et l’Ukraine, le conflit israélo-palestinien et la me‐ nace qui se dessine en Iran. Il y a des tensions géopoli‐ tiques et on voit une hausse du prix du brut sur le marché depuis deux semaines.
Le passage de l’essence d’hiver à celle d’été ne serait pas en cause, selon certains analystes. Des indicateurs économiques, comme le NY‐ MEX, seraient en hausse si tel était le cas, alors qu’ils sont en baisse, fait valoir le conseiller en communication pour CAA-Québec, David Marcille.
C’est aussi une hausse qui est très marquée pour un changement d’essence d’hi‐ ver à celle d’été. Si on re‐ tourne dans les dernières an‐ nées, ça n’a pas été une hausse aussi drastique, pré‐ cise-t-il.
La question du prix s'est invitée à l'Assemblée natio‐ nale. Le premier ministre François Legault estime que le vrai enjeu est les marges de profit des distributeurs. De son côté, CAA-Québec a constaté que les marges au détail sont restées relative‐ ment stables dans les der‐ nières 24 heures.
Avec des informations de Benoît Jobin