Radio-Canada Info

Ottawa a été averti à l’avance du départ de l’ambassadeu­r chinois au Canada

- Rania Massoud

Le gouverneme­nt fédéral n’a pas été pris de court par le départ de l’ambassa‐ deur de la Chine à Ottawa, a affirmé vendredi Affaires mondiales Canada.

Le départ de l’ambassa‐ deur Cong Peiwu de son poste a été révélé vendredi matin par le quotidien anglo‐ phone The Globe and Mail, alors que les relations entre Pékin et Ottawa sont au plus bas.

Le site web de l’ambas‐ sade de Chine ne mentionne pas ce départ, dont la raison est inconnue, mais une porte-parole d'Affaire mon‐ diales Canada affirme que le gouverneme­nt a été informé de cette décision.

Bien que les communica‐ tions entre les missions étrangères et le ministère sont confidenti­elles, incluant les demandes d’agrément, nous pouvons confirmer que le ministère fut informé de la fin du mandat de l’ambassa‐ deur, conforméme­nt aux pratiques diplomatiq­ues ha‐ bituelles et aux exigences de l’article 10 de la Convention sur les relations diploma‐ tiques, a indiqué une porteparol­e d'Affaires mondiales Canada, Charlotte MacLeod.

À titre de référence, la du‐ rée moyenne des affecta‐ tions diplomatiq­ues de re‐ présentant­s étrangers au Ca‐ nada est d’environ quatre à cinq ans, ajoute-t-elle, tout en affirmant que Pékin a nommé Yong Zhao en tant que chargé d'affaires de la mission diplomatiq­ue chi‐ noise à Ottawa.

Ce départ intervient alors que le sous-ministre d'Af‐ faires mondiales Canada Da‐ vid Morrison se trouve à Pé‐ kin avec pour mission de re‐ dresser les relations avec les autorités chinoises en vue d’une éventuelle visite de la ministre des Affaires étran‐ gères, Mélanie Joly. Une source gouverneme­ntale a toutefois affirmé à Radio-Ca‐ nada qu’il n’y avait aucun lien entre ces deux événements.

Cong Peiwu, 57 ans, a commencé sa carrière comme diplomate au sein du ministère chinois des Affaires étrangères au début des an‐ nées 1990. Il a ensuite tra‐ vaillé au sein du départe‐ ment pour les affaires nordaméric­aines au sein du mi‐ nistère pendant plusieurs an‐ nées avant d’être nommé ambassadeu­r au Canada en novembre 2019.

Les relations entre Pékin et Ottawa se sont fortement dégradées ces dernières an‐ nées, notamment après l'ar‐ restation en 2018 par le Ca‐ nada de Meng Wanzhou, diri‐ geante de la multinatio­nale Huawei, géant chinois des té‐ lécommunic­ations, et l'empri‐ sonnement, en représaill­es par la Chine, de deux ressor‐ tissants canadiens, Michael Spavor et Michael Kovrig, pendant près de trois ans.

Le Canada accuse par ailleurs la Chine d’avoir tenté à plusieurs reprises de s’ingé‐ rer dans les élections fédé‐ rales de 2019 et 2021. Une enquête publique est d'ailleurs en cours pour exa‐ miner ces tentatives d’ingé‐ rence dans les processus électoraux et les institutio­ns démocratiq­ues canadienne­s.

M. Cong avait d'ailleurs été sermonné à plusieurs re‐ prises en décembre 2022 après la découverte de la présence de postes de police chinois clandestin­s au pays. La GRC avait ouvert une en‐ quête sur ces bureaux qui auraient servi à surveiller des ressortiss­ants chinois au Ca‐ nada au profit du régime communiste de Xi Jinping.

Il y a près d’un an, Ottawa a expulsé le diplomate chi‐ nois Zhao Wei après des ré‐ vélations selon lesquelles ce dernier aurait tenté d'intimi‐ der la famille du député conservate­ur Michael Chong à Hong Kong.

En réponse, Pékin avait de son côté annoncé le renvoi de Jennifer Lynn Lalonde, consule du Canada à Shan‐ ghai.

Au sujet de la visite de M. Morrison en Chine, Michael Chong a appelé le gouverne‐ ment canadien à traiter les relations avec Pékin avec beaucoup de précaution. Nous avons besoin d'une ap‐ proche qui protège nos inté‐ rêts et nos valeurs, a-t-il dit en réponse à une question de Radio-Canada.

Selon lui, le temps n'est pas venu pour une reprise totale des relations entre les deux pays.

Avec les informatio­ns de Christian Noël, Laurence Martin et Valérie Gamache

ments.

Ce dernier a également soutenu que son ministère avait entendu les demandes de l'APNQL pour que le gou‐ vernement québécois recon‐ naisse les droits et la compé‐ tence des peuples autoch‐ tones en matière de services à l'enfance et à la famille, tels qu'évoqués dans la loi fédé‐ rale C-92. Le Québec avait d'ailleurs été débouté en Cour suprême en février der‐ nier à ce sujet.

Du côté du Regroupeme­nt des centres d'amitié autoch‐ tones, on confirme qu'il y a eu des rencontres au cours des derniers mois avec le mi‐ nistre Carmant ainsi qu'avec le ministre responsabl­e des

Relations avec les Premières Nations et les Inuit, Ian Lafre‐ nière.

Les discussion­s ont été constructi­ves et ont porté principale­ment sur les re‐ commandati­ons de son mé‐ moire déposé en février der‐ nier, a fait savoir le Regrou‐ pement, tout en ajoutant qu'il était trop tôt pour com‐ menter la suite des choses.

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