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Prix de l’essence : l’Atlantique rejoindra bientôt le club des malheureux, croit un expert

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Le prix de l’essence a bondi d’environ 20 cents dans l’Est du pays et se chiffre à presque 2 $ le litre dans certaines régions du Qué‐ bec et de l’Ontario. En At‐ lantique, les prix de‐ meurent plus bas… pour l’instant.

L’économiste spécialisé en ressources naturelles et pro‐ fesseur invité au départe‐ ment de science économique de l’Université d’Ottawa, Jean-Thomas Bernard, est toutefois d'avis que les prix seront bientôt en augmenta‐ tion dans les provinces de l'Atlantique.

Actuelleme­nt, vous [en At‐ lantique] êtes aussi dans ce grand marché du NordOuest, donc, vous devriez très bientôt nous rejoindre dans ce malheureux club des usagers qui payent un prix élevé, clame-t-il.

Jean-Thomas Bernard souligne que le Québec et l’Ontario s'approvisio­nnent en essence aux mêmes sources, d’où la hausse quasi simultanée du prix à la pompe.

Selon le spécialist­e, trois facteurs principaux peuvent faire varier le coût à la pompe, mais c'est le prix de la matière première - déter‐ miné à l’échelle mondiale qui pèse le plus lourd.

On paye un peu le même prix partout, dit Jean-Thomas Bernard. Dernièreme­nt, il y a eu une hausse assez considé‐ rable de 75 à environ 90 [dol‐ lars le baril] et c’est causé en bonne partie par l’étendue des hostilités au MoyenOrien­t.

Le deuxième facteur in‐ fluant est le prix du raffinage.

Dans tout ce qui est au nord de l’État de New York, on paye à peu près la même marge pour le raffinage, ex‐ plique Jean-Thomas Bernard.

Finalement, s'ajoute le prix choisi par le distribute­ur local.

Ça, c’est un marché local. Les propriétai­res de stations ont l’entière liberté de chan‐ ger le prix, enchaîne l'écono‐ miste.

Une hausse plus élevée, qui arrive plus vite

On observe généraleme­nt une hausse du prix à la pompe de 4 à 5 cents le litre pendant la période estivale, qui s’étale de la fin juin jus‐ qu’à la fête du Travail, une augmentati­on qui s'explique en partie par une demande plus forte.

On est un petit peu loin de l’été, note toutefois JeanThomas Bernard, faisant allu‐ sion à la hausse marquée de cette semaine.

L'augmentati­on ne peut être expliquée que par le passage de l’essence d’hiver à l’essence d’été, qui a généra‐ lement une faible répercus‐ sion sur le prix de l’essence.

L’essence qu’on utilise en été demande un raffinage un peu plus élaboré. Ça ajoute peut-être deux ou trois sous. Ce n’est pas énorme, affirme Jean-Thomas Bernard.

On ne peut pas mettre de côté le gouverneme­nt qui ap‐ plique des taxes. Des taxes habituelle­ment c’est stable […] avec la taxe sur le car‐ bone il y a une hausse égale‐ ment au 1er avril et ça aussi ça se manifeste dans le prix, ajoute-t-il.

Les regards tournés vers le Moyen-Orient

Est-ce que ce prix frôlant les 2 $ pourrait durer long‐ temps? Selon Jean-Thomas Bernard, il faudra suivre le prix du baril de pétrole brut pour le savoir et les incerti‐ tudes liées aux conflits au Moyen-Orient auront un im‐ pact important.

C’est cela en général qui explique les variations impor‐ tantes. Il y a beaucoup beau‐ coup d’incertitud­es en ce qui a trait à l’échelle internatio‐ nale, dit-il. Dans les pro‐ chaines semaines, ce sera les facteurs internatio­naux qui vont déterminer [le prix de l’essence.]

Un autre facteur qui pour‐ rait influencer à la hausse le prix de l’essence, poursuit Jean-Thomas Bernard, est le désir des gouverneme­nts du moins dans les pays in‐ dustrialis­és - de réduire les émissions de gaz à effets de serre, ce qui devrait réduire la demande pour les produits pétroliers.

Or, rappelle l’économiste, ce sont des facteurs qui opèrent très lentement.

Avec les informatio­ns de Janic Godin

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