Le bureau d’information touristique de Rouyn-Noranda pourrait déménager
L’idée d’un déménagement du bureau touristique de Rouyn-Noranda, encore embryonnaire et hypothé‐ tique, est le principal re‐ mède envisagé pour contrer la baisse drastique de l’achalandage. L’édifice qui abrite le bureau est malgré tout en très bon état.
Annie Bélanger observe en première ligne, depuis bientôt 23 ans, les change‐ ments qui secouent le monde du tourisme en Abi‐ tibi-Témiscamingue.
Ce sont ces bouleverse‐ ments qui poussent le Centre local de développement (CLD) de Rouyn-Noranda à envisager un changement d’adresse, au moment où les fermetures de ces établisse‐ ments se multiplient à l’échelle du Québec.
Dans les dix dernières an‐ nées, on mesure une diminu‐ tion d’environ 50 % de la clientèle, soutient la direc‐ trice générale adjointe. C’est très important de ramener les gens dans les bureaux d’informations touristiques et ça implique d’être près d’eux.
Seule option actuellement sur la table, c'est la possibilité de s’établir au centre-ville ou près d’un lieu touristique achalandé, imaginée comme la première étape d’un re‐ nouveau identitaire. Mme
Bélanger évoque l’exemple du bureau touristique de Shawinigan, décrit comme une fenêtre culturelle.
À Shawinigan, ils ont transformé leur bureau en lieu de passage d’expérience. Quand les touristes entrent, ils sentent qu’ils sont à Sha‐ winigan. Il y a des portraits de citoyens sur les murs et des zones d’accueil très iden‐ titaires, détaille Annie Bélan‐ ger.
Ces initiatives sont adop‐ tées pour renverser l’in‐ fluence de redoutables com‐ pétiteurs : les réseaux so‐ ciaux et internet. On essaie de développer la fibre d’am‐ bassadeur des citoyens pour qu’ils deviennent touristes de leur propre ville, poursuitelle.
Et le bâtiment actuel?
Un déménagement, même hypothétique, ne doit pas rimer avec décrépitude. C’est du moins ce qu’affirme Annie Bélanger, qui assure que ses équipes se préoc‐ cupent de l’avenir de l’adresse actuelle, déménage‐ ment ou non.
Les bureaux touristiques génèrent des retombées éco‐ nomiques [...] Plus de la moi‐ tié des gens qui fréquentent un bureau d’information tou‐ ristique vont prolonger la du‐ rée de leur séjour et vont consommer plus de produits touristiques qu’ils ne l’avaient pensé ou prévu au départ.
Annie Bélanger, directrice générale adjointe du CLD de Rouyn-Noranda
Dans les analyses que nous faisons, il y a une étape où nous réfléchirons à l’usage du bâtiment actuel pour éviter qu’il soit laissé à l’abandon. On veut s’assurer que cette infrastructure mu‐ nicipale reste porteuse et utile, explique la directrice générale adjointe du CLD de Rouyn-Noranda.
Pas d’autre déménage‐ ment
De l’autre côté de la route 117, à Val-d’Or, Nancy Arpin, directrice générale pour Tou‐ risme Val-d’Or, reconnaît que des efforts sont déployés pour réinventer le bureau touristique local.
Nous avions jusqu’à tout récemment une expérience de réalité virtuelle, raconte Mme Arpin. Nous sommes constamment en réflexion pour répondre aux besoins de la clientèle, mais on n’en‐ visage pas de quitter notre position stratégique. Avec notre grand stationnement, les touristes en VR peuvent séjourner gratuitement chez nous.
Aucun déménagement n’est toutefois dans les car‐ tons.
C’est une belle opportu‐ nité pour Rouyn-Noranda de songer à s’installer près des touristes parce que c’est vrai‐ ment l’expérience client qui est importante, complète Mme Arpin.