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L’Hôpital d’Ottawa va tester un outil d’IA avec ses patients, mais juste en anglais

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Des médecins de l'Hôpital d'Ottawa vont utiliser l’ou‐ til d'intelligen­ce artificiel­le (IA) de Microsoft Copilot pour enregistre­r les conversati­ons entre les pa‐ tients et les médecins et les retranscri­re dans des notes médicales. Mais l’ou‐ til n’est pas disponible, pour l’heure, en français.

La médecin-cheffe de l'hô‐ pital, Dre Viginia Roth, ex‐ plique que plusieurs méde‐ cins de divers services, y compris le service des ur‐ gences, se sont portés volon‐ taires pour participer à ce projet pilote qui sera lancé en juin et durera un an.

Avec le consenteme­nt du patient, les médecins volon‐ taires utiliseron­t l'IA pour en‐ registrer, transcrire et tra‐ duire le rendez-vous en un projet de note médicale pour le dossier du patient. Cette note comprendra les infor‐ mations communiqué­es par le patient, son diagnostic et son plan de soins. Les méde‐ cins examineron­t ensuite les notes et les patients pour‐ ront également y accéder.

Pour celles et ceux qui sont soucieux de leur vie pri‐ vée, la Dre Roth précise que tous les enregistre­ments sont téléchargé­s directemen­t sur un nuage numérique sé‐ curisé, comme n'importe quel autre dossier stocké électroniq­uement.

Selon elle, cela pourrait permettre de réduire les 10 heures hebdomadai­res - et parfois même plus - que passent les médecins sur des tâches administra­tives.

La plupart des médecins ne font pas leurs études pour entrer des données dans un ordinateur. Nous préférons pouvoir interagir avec nos patients et leurs familles et nous assurer qu'ils reçoivent des soins de qualité.

Le français pas encore pris en compte

L'Hôpital d’Ottawa a déjà testé l'outil en question et, selon Mme Roth, il s’est avéré étonnammen­t précis. Elle re‐ connaît toutefois que l'IA est

un outil en évolution avec des mises à niveau qui doivent être faites.

Certaines lacunes existent, illustre-t-elle, expli‐ quant notamment que le lo‐ giciel peut avoir des difficul‐ tés à transcrire correcteme­nt les accents.

Autre ombre au tableau et non des moindres dans une ville et une région où la com‐ munauté francophon­e est nombreuse : le logiciel ne re‐ connaît que l'anglais et l'es‐ pagnol, Microsoft étant ba‐ sée aux États-Unis.

Le français n'est pas en‐ core pris en compte, mais Mme Roth espère que cela

changera bientôt.

L'IA pour aider les méde‐ cins, pas pour les rempla‐ cer

L’Hôpital d’Ottawa s’ajoute à la liste croissante d'établis‐ sements médicaux qui in‐ tègrent l'intelligen­ce artifi‐ cielle à leur boîte à outils.

Un ancien titulaire de la Chaire de recherche du Ca‐ nada en Intelligen­ce artifi‐ cielle (IA) pour l’imagerie mé‐ dicale, le Dr Alex Wong, es‐ time que l'IA peut aider les médecins à trier les patients, à les diagnostiq­uer avec plus de précision et à leur recom‐ mander des plans de traite‐ ment.

Selon le Dr Wong, cet outil peut être utile pour per‐ mettre au système de santé de composer avec des res‐ sources limitées et pour lut‐ ter contre l'épuisement crois‐ sant des médecins.

Il y a de plus en plus de gens et les hôpitaux n'ob‐ tiennent pas nécessaire­ment les ressources proportion‐ nelles pour y faire face. C'est là que l'intelligen­ce artificiel­le peut vraiment intervenir, pour aider les médecins à de‐ venir plus efficaces.

L'IA ne remplacera jamais les médecins, ajoute toute‐ fois le Dr Wong, mais elle peut leur permettre d’aider les gens plus rapidement et avec plus de précision.

Les craintes d’un biais

Le vice-président de

la science des données et de l'analyse avancée à l’unité de santé de Toronto (Unity Health Toronto), Dr Muham‐ mad Mamdani, juge qu'il y a des avantages considérab­les à utiliser un tel outil, mais qu'il ne faut pas négliger l'in‐ vestisseme­nt en temps et en ressources pour pouvoir dé‐ velopper et déployer ces so‐ lutions d'une manière sûre, efficace et responsabl­e.

Ces algorithme­s, dans de nombreux cas, ont tendance à apprendre au fur et à me‐ sure, rappelle-t-il.

Cela signifie que l'IA éva‐ lue en permanence le com‐ portement du médecin et en tire des enseigneme­nts, ce qui peut inclure des préjugés conscients ou inconscien­ts.

Les algorithme­s de l'IA peuvent apprendre ces préju‐ gés et finir par les amplifier s'ils ne sont pas évalués avec soin, remarque-t-il.

La médecine progresse également en permanence, de sorte qu'un traitement ap‐ prouvé aujourd'hui peut dif‐ férer de celui qui le sera dans un mois, ajoute le Dr Mam‐ dani.

Comment garder une trace de tout cela et suivre l'évolution de la situation au fil du temps? C'est un véri‐ table défi.

Avec les informatio­ns de Nicole Williams, de CBC News

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