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Le CCFM célèbre 50 ans de musique en spectacle

- Richard Sabeh

Le Centre culturel francomani­tobain célèbre 50 ans de musique avec un grand spectacle de musique ven‐ dredi soir. L’événement mettra en vedette plus de 20 artistes franco-manito‐ bains.

Dans un communiqué le CCFM invite la communauté à revivre les chansons qui ont marqué les 50 dernières an‐ nées, interprété­es avec pas‐ sion par notre communauté artistique.

Dès 20 h, la salle JeanPaul-Aubry du CCFM vibrera ainsi aux mélodies de Gerry, Dominique Reynolds, Miche‐ line Girardin, Jocelyne Bari‐ beau et Flora Luna, notam‐ ment.

La chorale communau‐ taire Les Blés au vent ainsi que les gigueurs de l’En‐ semble folkloriqu­e de la Ri‐ vière-Rouge seront égale‐ ment de la partie.

Gerry sera d’ailleurs ac‐ compagné de la chorale pour interpréte­r Histoire d'antan et Jours de plaine.

David Dandeneau, qui a assisté au tout premier spec‐ tacle du CCFM, il y a 50 ans, chantera également au côté de sa fille, Marie-Josée.

Ça ramène des souvenirs, a-t-il dit en marge de la répé‐ tition générale qui se tenait jeudi. Ça fait trop longtemps que je n’ai pas chanté, confesse-t-il.

Celui qui a déjà été Voya‐ geur officiel en 1988 et 1989 se rappelle que le CCFM était un endroit où toute la franco‐ phonie se réunissait [...] c'était vraiment spécial.

On était en famille et puis bon, chacun chantait comme il pouvait.

David Dandeneau Il interpréte­ra deux chan‐ sons : Hommage aux voya‐ geurs, en mémoire du défunt fondateur du Festival du Voyageur, George Forest, et Venez danser, qu’il a compo‐ sée pour sa famille.

Le directeur artistique du spectacle, Laurent Roy, dit avoir tenté d’atteindre le juste équilibre afin de repré‐ senter les moments mar‐ quants de la musique au

CCFM mais surtout, de mettre en vedette la relève.

Les jeunes qui chantent avec nous ont la chance de jouer leur matériel et [...] des chansons clés dans le déve‐ loppement du CCFM et de la communauté francophon­e musicale.

Plusieurs jeunes fouleront ainsi la scène vendredi soir, comme Fabbio Vieira, qui in‐ terprétera deux chansons, dont une en duo avec Miche‐ line Girardin.

Si le jeune homme de 17 ans n’est arrivé au Manitoba que l’an dernier, il a déjà su retenir l’attention du CCFM qui l’a invité à participer au spectacle après son récent passage au concours de mu‐ sique francophon­e annuel du 100 NONS, la Chicane élec‐ trique.

C’est une opportunit­é énorme, s'exclame l’étudiant du Centre scolaire Léo-Ré‐ millard, pour qui le CCFM re‐ présente un moyen de se re‐ trouver entre francophon­es.

Caleb Dorge, un musicien de la relève, interpréte­ra pour sa part trois morceaux, dont une création originale. La chanson Pour toi porte sur son grand-oncle Edwin Prince, le fondateur du groupe Les Louis Boys.

Le CCFM, c'est un lieu de rencontre pour les franco‐ phones, c'est là où la culture se passe, c'est là où la joie de vivre se passe.

Il se réjouit de participer à un concert absolument mer‐ veilleux avec plusieurs géné‐ rations de musiciens.

Il interpréte­ra également On Est Les Boss, le succès de 1976 des Louis Boys, aux cô‐ tés d’anciens compagnons de scène de son grand-oncle.

De pouvoir faire une des chansons qu’il a écrite, c'est vraiment touchant.

C'est les grandes retrou‐ vailles, chaque fois qu'on vient ici.

Caleb Dorge

Présenté par le CCFM avec le soutien de 100 NONS, la soirée sera animée par l’an‐ cien animateur de radio pour ICI Manitoba, Vincent Du‐ reault.

Le spectacle se tiendra dans la salle Jean-Paul-Aubry du CCFM le 19 avril dès 20 h.

La soirée se poursuivra jusqu’à minuit en compagnie des artistes.

Avec les informatio­ns de Véronique Morin

voix est belle et bien maîtri‐ sée. J’ai aussi le sentiment que, depuis le début de l’al‐ bum, elle fait des références à différente­s périodes de sa vie et ici on est vraiment dans un sentiment adoles‐ cent de coeur brisé. Quand on pense qu’on va juste mou‐ rir et ne plus jamais se rele‐ ver.

I might just die, it would make no difference, Down bad, waking up in blood, Sta‐ ring at the sky, come back and pick me up.

Paroles tirées de la chan‐ son Down Bad

So Long, London On poursuit ici notre pé‐ riple dans la rupture de Tay‐ lor Swift et Joe Alwyn étant donné que ce dernier est bri‐ tannique et qu’elle dit au re‐ voir Londres.

La chanson commence avec une chorale, donc on comprend que, comme beaucoup d’artistes pop du moment, Beyoncé, par exemple, Taylor décide d’y al‐ ler pour un album super éclectique où elle ne s’oblige pas à choisir un style et à y rester, soutient Stéphanie. Avant, il fallait qu'il y ait une homogénéit­é, fallait que ça se tienne, que ça se suive, mais là, ça n'a pas besoin. Les production­s ne sont pas raccords et tout est beau quand même.

On est au coeur de la rup‐ ture, au moment où elle choi‐ sit de tout laisser tomber et de partir. Elle chante I stop‐ ped CPR, donc elle arrête la réanimatio­n. C’est comme une suite de la chanson You’re Losing Me, l’année passée, dans laquelle elle chantait I can’t find the pulse. Oui. Elle nous dit : comment tu peux dire que tu aimes quelqu'un si tu ne te rends même pas compte que la personne est en train de mourir?

But Daddy I Love Him

On revient encore à l'im‐ maturité de ses amours de jeunesse, la référence à daddy vient de Love Story qui était la chanson sur Roméo et Juliette. Il y a beaucoup de fils conducteur­s entremêlés avec ses albums passés. Stéphanie Boulay

Fresh Out the Slammer On remarque que les pièces de TTPD respectent rarement des structures clas‐ siques. Les chansons sont tellement déconstrui­tes. On est loin de Cruel Summer [sur l’album Lover en 2019], dit Stéphanie. On assiste à une révolution de la pop.

Florida !!!! (mettant en ve‐ dette Florence + The Ma‐ chine)

C’est une de mes préfé‐ rées, lance Stéphanie, éba‐ hie. C’est magnifique le texte que Florence Welch et Taylor Swift ont écrit ensemble. Et c’est encore plus intéressan­t qu’elles fassent chacune une partie en plus de marier leurs voix. La collaborat­ion avec Post Malone, dans la première pièce, c’était vrai‐ ment plus effacé, en retrait.

La chanson semble parler du point de vue d’un person‐ nage qui souhaite aller vivre certains moments dans un autre État (en Floride) pour fuir la douleur comme si ces instants allaient moins exis‐ ter en étant vécus hors du quotidien.

Guilty as Sin?

Ici, l’analyse qui circule en ligne, c’est que ça parlerait de sa brève relation avec Matty Healy pour laquelle elle a été pointée du doigt. C’est une façon de nommer sa colère d’être incluse dans les actions négatives d’un gars qu’elle a fréquenté alors qu’elle en sa‐ vait trop peu pour pouvoir prendre une bonne décision.

Who’s Afraid of Little Old Me?

Le titre et le propos de cette chanson seraient liés au film Who's Afraid of Virgi‐ nia Woolf? Elle me fait penser à la chanson de Folklore qui s'appelle Mad Woman. Du‐ rant toute la pièce, elle est dans un personnage, cette femme qui est vue comme étant une folle parce que c’est l’image que son mari projette d’elle, explique Sté‐ phanie. Mais à la fin, on sent qu'il y a un retour à soi. Briè‐ vement, on sort du person‐ nage et la métaphore se re‐ flète sur elle.

I Can Fix Him (No Really I Can)

Elle va vraiment loin ici dans sa manière de dé‐ peindre l’homme qu’elle dit être capable de changer. Il a les mains gercées d’avoir trop tenu son pistolet, quand même, dit Stéphanie. Mais même si elle est super forte et puissante durant toute la chanson, à la fin elle dit que peut-être qu’elle ne peut pas le changer et en faire quel‐ qu’un de meilleur.

Loml

Loml est l’abréviatio­n de love of my life (amour de ma vie). C’est vraiment la power ballad de l’album, dit Stépha‐ nie. C’est tellement beau et triste. Le texte est vraiment puissant. J’ai un faible pour le bout où elle dit qu’elle aime‐ rait ne pas se rappeler à quel point ils avaient tout pour eux.

You shit-talked me under the table, Talking rings and talking cradles, I wish I could unrecall, How we almost had it all.

Paroles tirées de la chan‐ son Loml

I Can Do It With a Broken Heart

Nous nous entendons toutes les deux sur le fait que c’est la chanson la plus sur‐ prenante de l’album. Le re‐ frain se déploie sur un beat techno et on sent dans la voix de la chanteuse qu’elle simule la joie alors que tout s’écroule.

L’album TTPD a été créé pendant une période où Tay‐ lor Swift était déjà en tour‐ née mondiale avec Eras et sa rupture amoureuse se juxta‐ posait à tout le stress vécu.

Dans cette chanson-là, elle est carrément en train de nous dire qu’elle n’a jamais craqué en public malgré tout. Elle a eu le coeur brisé, mais elle ne pouvait jamais être toute seule. Elle nous ex‐ plique la force que ça prend, faire ce qu’elle fait.

The Smallest Man Who Ever Lived

Même s’il s’agit d’une image, en lisant le titre de la chanson, on ne peut pas s’empêcher, probableme­nt parce qu’il est très tard du‐ rant notre écoute, d’imaginer un tout, tout, tout petit mon‐ sieur et ça nous fait rire.

La montée dramatique de la fin est incroyable, soutient Stéphanie. Ça paraît vrai‐ ment que c’est LA chanson où elle envoie promener son ancien chum. Quand elle était avec lui, elle ne sortait plus en public, elle se faisait discrète, elle ne portait plus de couleurs vives, elle était moins girly. Elle explique dans cette chanson-là que même s’il agissait comme si la célébrité et ce que ça ap‐ porte, lui il était au-dessus de ça, il était quand même tou‐ jours en train de créer un personnage qu’il montrait au monde entier.

The Alchemy

C’est la première toune de Taylor qui parle de Travis Kelce, lance Stéphanie. On y aborde la chimie intense et inattendue entre les deux amoureux. Le texte est construit à même un champ lexical issu du football et du sport. Il y a des trophées, il y une équipe, il y a quelqu’un sur le banc. Tous les ingré‐ dients sont présents.

Clara Bow

Clara Bow est une actrice américaine née en 1905 et décédée durant les années 1960. L’histoire se souvient d’elle comme l’une des pre‐ mières sex-symbols de l’his‐ toire du cinéma.

Mais on parle aussi de ses problèmes de santé mentale, ajoute Stéphanie. Je trouve que c’est dans la continuité de sa thématique de prendre ce personnage historique plutôt qu’un exemple récent. Elle nous explique la beauté, le succès et ce que ça veut dire de devoir toujours être parfaite sous le regard des autres. Je ne veux pas exagé‐ rer, mais j’ai l’impression que Taylor Swift parle de sa fa‐ tigue, du fait qu’elle vieillit et que ça se pourrait que ce soit bientôt fini, parce que cette pression ne peut pas être éternelle.

Un album double

Notre appel est terminé depuis peu quand, à deux heures du matin, une version étoffée (et le mot est faible) apparaît sur les plateforme­s d’écoute. Taylor Swift a par‐ tagé sur Instagram un lien in‐ titulé A 2AM Surprise (Une surprise de 2 h du matin) : The Tortured Poets Depart‐ ment : The Anthology.

Le 11e album de Taylor Swift devient ainsi un album double secret de 31 chan‐ sons. L’anthologie de TTPD contient 15 chansons de plus, incluant les quatre titres qui avaient été annoncés comme les pièces bonus des quatre versions différente­s de l’album physique : The Bolter, The Albatross, The Black Dog, The Manuscript.

J'avais écrit tellement de poésie torturée au cours des deux dernières années et je voulais tout partager avec vous, alors voici le deuxième volet de TTPD : The Antho‐ logy. 15 chansons supplé‐ mentaires. Et maintenant, l’histoire n’est plus la mienne… elle est entière‐ ment à vous, peut-on lire dans la publicatio­n Instagram de Taylor Swift.

The Tortured Poets De‐ partment est disponible par‐ tout.

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