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Autre dépassemen­t de coûts pour la nouvelle aérogare

- Louis Cloutier

La Ville de Trois-Rivières risque encore d'être confrontée à un important dépassemen­t de coûts avec la constructi­on de sa nou‐ velle aérogare. La proposi‐ tion pour l'équiper d'un carrousel à bagages dé‐ passe de beaucoup les esti‐ mations. L'aéroport compte sur cet équipe‐ ment pour attirer des vols de passagers.

Lors de la clôture des sou‐ missions, c’est un montant de 557 000 $ qui a été sélec‐ tionné; plus d’un demi-mil‐ lion de dollars pour la fourni‐ ture et l'installati­on du nou‐ veau carrousel à bagages, en apparence modeste, dans la future aérogare de Trois-Ri‐ vières.

Le conseiller municipal du district des Carrefours, René Martin, trouve la situation désolante. On dirait que de‐ puis que je suis élu, c'est tou‐ jours des dépassemen­ts de coûts. C'est sûr que l'approvi‐ sionnement n'aura pas le choix, ils vont rencontrer les élus et nous présenter ça dans les prochaines se‐ maines. Il va falloir évaluer ça, je sais que c'est plus cher que c'était supposé, parce que nous, il y a une chose qui est sûre, il faut que ça rentre dans le 20 millions, men‐ tionne-t-il.

La prévision de coûts était de cinq fois inférieure. Ça peut certaineme­nt s’apparen‐ ter à une mauvaise surprise pour la Ville. Le seul fournis‐ seur à s'être manifesté équipe déjà en carrousels des aéroports comme Mon‐ tréal-Trudeau ou Jean-Lesage à Québec.

Multiple de coûts dépassemen­t

Le projet d'aérogare n'en est pas à son premier dépas‐ sement de coûts. La Ville avait déjà dû ajouter près de deux millions de dollars à son budget de départ et de‐ mander des rallonges de subvention­s à Québec et Ot‐ tawa. L'enveloppe totale était passée de 15 à 20 millions de dollars incluant l'achat de dif‐ férents équipement­s complé‐ mentaires.

Le directeur d’Innovation et Développem­ent écono‐ mique Trois-Rivières (IDE), Mario De Tilly, mentionne qu’il faudra néanmoins atti‐ rer d’éventuels contrats à l’aérogare. Ce qui est, pour nous, la première marche de ce long escalier c'est d'être capable de faire une desserte nordique pour, particuliè­re‐ ment, l'industrie minière, pour différente­s formes d'in‐ dustries, des déplacemen­ts internes, du fret aérien et également, peut-être, du transprovi­ncial, conclut-il.

Trois-Rivières tient à ce que son aéroport en soit un digne de ce nom avec comp‐ toir de services aériens, res‐ taurant, salle d'attente et convoyeur à bagages, ques‐ tion d'attirer au moins des vols intérieurs.

C'est sûr, je ne dis pas que tout ce qui va dépasser va être refusé, mais on s'entend, c'est sûr que si ça dépasse il va falloir qu’ailleurs ça soit moins cher et ainsi de suite.

René Martin, conseiller municipal, district des Carre‐ fours, Ville de Trois-Rivières

Attirer ici des transpor‐ teurs nolisés ne sera quand même pas une mince tâche. Deux des joueurs importants de cette industrie au Québec n'ont manifesté aucun intérêt pour Trois-Rivières lorsqu'on les a contactés et clairement pour l'un des deux, la nou‐ velle aérogare n'y change rien.

Qu'est-ce qu'on fait main‐ tenant? On croyait que c'en était terminé; le sujet de l'aé‐ roport va rebondir, encore une fois, sur la table du conseil municipal. Est-ce qu'on achète ou pas ce car‐ rousel à bagages de plus d'un demi-million de dollars?

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