Comment sécuriser la piste de luge du parc Mooney’s Bay? La Ville d’Ottawa veut savoir
Comment sécuriser la piste de luge du parc Mooney’s Bay sans procéder à des changements importants et potentiellement coû‐ teux? La Ville d’Ottawa se pose la question. Elle de‐ mande 250 000 $ pour étu‐ dier des solutions qui pour‐ raient inclure le déplace‐ ment de grandes quantités de sols contaminés.
Le conseiller municipal du quartier Rivière, Riley Bro‐ ckington, soutient l’étude proposée, mais il espère tou‐ jours qu’il existe un moyen plus simple de sauver un ter‐ rain de jeu hivernal apprécié, mais dangereux.
L’endroit est interdit aux lugeurs depuis 2017 à la suite de nombreux accidents et blessures. En 2021, une fillette de 11 ans est morte lorsque sa luge est entrée en collision avec un poteau.
À la suite de cet accident, M. Brockington a demandé au personnel de la Ville d’étu‐ dier les possibilités de modi‐ fier physiquement certaines parties de la colline.
Dans un rapport qui sera présenté la semaine pro‐ chaine au Comité des ser‐ vices communautaires du conseil, le personnel de‐ mande des fonds pour enga‐ ger un ingénieur et un archi‐ tecte paysagiste afin d’étu‐ dier les changements et d’en déterminer le coût total.
L’élu a déclaré qu’il y avait fait de la luge lorsqu’il était enfant et que, plus tard, il a amené ses propres enfants pour en profiter. Ses conci‐ toyens lui ont clairement fait savoir qu’ils souhaitaient eux aussi que la colline soit rou‐ verte.
Je reconnais tout à fait que la pratique de la luge comporte des risques, y com‐ pris au parc Mooney’s Bay. Je pense qu’avec l’aide de pro‐ fessionnels, la Ville peut ap‐ porter des modifications phy‐ siques au terrain qui rédui‐ raient les risques.
Selon un rapport du per‐ sonnel municipal, l’ingénieur et l'architecte paysagiste étu‐ dieraient la faisabilité d’une réduction de la hauteur et de la pente de cette colline, éventuellement en déversant des remblais propres et en enlevant la terre contaminée pour niveler la descente.
La colline est constituée de débris de construction des années 1970 qui contiennent des hydrocar‐ bures et des métaux. Selon une étude commandée par la Commission de la capitale nationale (CCN), en 2010, l’éli‐ mination de ces débris hors du terrain aurait coûté 10 millions de dollars à l’époque.
RileyBrockington estime que des modifications sont possibles, mais précise que pour cela la Ville devra mieux identifier les coûts.
Toute recommandation nécessitant le déplacement d’un volume important de terre et de sol serait assez coûteuse, a dit le conseiller municipal.
Si c’est le cas, il pense qu’il pourrait y avoir un terrain d’entente qui permettrait de faire de la luge en toute sécu‐ rité.
Peut-être pourriez-vous construire une pente de luge du côté nord de Mooney’s Bay et faire démarrer les en‐ fants à mi-chemin? Cela pourrait impliquer la mise en place d’une barrière phy‐ sique pour empêcher la luge d’aller plus haut, a-t-il sug‐ géré.
Le directeur de l'Associa‐ tion communautaire du parc de Riverside, Tony Tran, a mentionné que tout change‐ ment permettant la réouver‐ ture de la colline serait cha‐ leureusement accueilli. Il a ajouté que la communauté accueillerait favorablement l’ouverture à mi-chemin comme une solution pos‐ sible.
Nous serions ravis qu’elle soit rouverte. S’il y avait une supervision sur place, ce se‐ rait très bien, voire mieux. Nous ne voulons pas d'un autre accident.
Il ne pense pas qu'il soit possible d'interdire la pra‐ tique de la luge au parc Moo‐ ney's Bay.
Si nous imposons des res‐ trictions, les enfants trouve‐ ront toujours un moyen de monter sur la colline, alors autant faire en sorte que ce soit sûr, a-t-il dit.
Les pentes ouest et nord-ouest sont privilé‐ giées
Après des années de vi‐ sites et d’examens, le person‐ nel de la Ville d’Ottawa a conclu qu'il n'y avait pas d'iti‐ néraires sécuritaires pour faire de la luge sur la colline et que les efforts pour atté‐ nuer les risques avec des bottes de foin n'avaient pas été efficaces.
Les dangers proviennent de la pente extrêmement raide de la colline et des dan‐ gers qui l'entourent, notam‐ ment les arbres, les poteaux, les stationnements, les pistes de ski et la clôture métallique qui entoure l'installation sportive Terry Fox adjacente.
Selon la Ville, il n'y a tout simplement pas assez de sur‐ face pour amoindrir la vi‐ tesse que les lugeurs peuvent atteindre sur la col‐ line.
Du côté nord, une luge peut atteindre 70 km/h dans la neige ou sur le verglas avant de se heurter à la clô‐ ture de l’installation sportive. C’est pourquoi un consultant avait recommandé de fermer ce côté en raison du risque inacceptable de blessure.
Il en va de même pour la face est, qui se heurte à une rangée d’arbres et à une route d’accès au stationne‐ ment, tandis que l'ouverture du côté sud enverrait les lu‐ geurs contre des arbres et des barrières.
Le personnel de la Ville soutient toujours ces conclu‐ sions. Mais ils considèrent désormais les côtés ouest et nord-ouest comme plus pro‐ metteurs, et le rapport re‐ commande que tout effort vi‐ sant à modifier le terrain se concentre sur ces deux en‐ droits. Le rapport comprend un graphique montrant un concept avec une pente ouest beaucoup moins pro‐ noncée.
L'administration munici‐ pale a également étudié les moyens de réduire le risque de collision entre les lugeurs et les skieurs de fond au pied de la colline, notamment en déplaçant les pistes de ski damées ou en mettant fin à l'école de ski qui s'y trouve.
La Ville s'attend à ce que des clôtures métalliques soient conservées pour dis‐ suader les lugeurs de s'aven‐ turer sur les pentes non mo‐ difiées, plus dangereuses.
La demande de finance‐ ment de l'étude devra être approuvée par le conseil mu‐ nicipal, et Riley Brockington espère que les conclusions de ce travail permettront aux conseillers de prendre une décision finale sur la suite à donner au projet d'ici la fin de l'année.
Toute modification devra aussi être approuvée par la CCN.
Avec les informations d’Arthur White-Crummey de CBC News