Le projet pilote de décriminalisation des drogues de la Colombie-Britannique sous examen
Le projet pilote de décrimi‐ nalisation des drogues en Colombie-Britannique fait l'objet d'un examen minu‐ tieux. À l'approche des élections, qui auront lieu à l'automne, les préoccupa‐ tions en matière de sécu‐ rité publique ont fait en sorte de braquer les projec‐ teurs sur le Nouveau Parti démocratique (NPD) au pouvoir, qui songe à modi‐ fier le programme.
Plus tôt cette semaine, la chef adjointe de la police de Vancouver, Fiona Wilson, a témoigné lors d'une au‐ dience du Comité permanent de la santé de la Chambre des communes.
Elle a indiqué que le pro‐ jet pilote limite la réponse de la police à la consommation problématique de drogues en public, y compris à l'inté‐ rieur des hôpitaux et aux ar‐ rêts d'autobus.
Il y a beaucoup de ces en‐ droits où nous n'avons abso‐ lument aucune autorité pour lutter contre la consomma‐ tion problématique de drogue, parce que la per‐ sonne semble être en pos‐ session de moins de 2,5 grammes, a déclaré Mme Wilson.
Ainsi, si une personne se trouve avec sa famille à la plage et qu'à côté d'elle se trouve une personne en train de fumer du crack, ce n'est pas une affaire pour la po‐ lice.
Fiona WIlson, chef ad‐ jointe de la police de Vancou‐ ver
Préoccupations en ma‐ tière de sécurité publique
Le premier ministre David Eby a affirmé qu'il partageait les préoccupations à l'égard du programme en matière de sécurité publique et qu'il avait l'intention de s'attaquer au problème.
Le projet pilote de décri‐ minalisation a été mis en place en janvier 2023 et per‐ met aux adultes qui consomment des drogues d'avoir en leur possession jusqu'à 2,5 grammes d'opioïdes, de cocaïne, de méthamphétamine et d'ecs‐ tasy pour leur usage person‐ nel sans faire l'objet d'accusa‐ tions criminelles.
S'appuyant sur une exemption accordée par Santé Canada en vertu de la
Loi réglementant certaines drogues et autres sub‐ stances, le projet autorise également la consommation de drogues dans lieux publics.
En octobre, la province a tenté d'introduire une loi vi‐ sant à limiter la consomma‐ tion de drogues dans les es‐ paces publics, mais cette ten‐ tative a été bloquée par les tribunaux.
Ce n'est pas parce que nous avons de la compassion et que nous nous préoccu‐ pons des personnes qui luttent contre la dépendance
certains que nous devons renoncer à nos espaces publics, a men‐ tionné M. Eby
Réactions mitigées au programme
Une réunion entre Jenni‐ fer Whiteside, ministre de la Santé mentale et des Dépen‐ dances de la Colombie-Bri‐ tannique, et son homologue fédérale Ya'ara Saks est pré‐ vue la semaine prochaine.
La province a le choix entre mettre fin au pro‐ gramme ou demander au gouvernement fédéral d'ap‐ porter d'autres modifications au projet pilote.
L'opposition officielle de la province a mis l'accent sur la consommation de drogues illicites dans les hôpitaux et sur l'absence de garde-fous autour du projet pilote de dé‐ criminalisation.
Il s'agit d'un échec cuisant et il est important de recon‐ naître que nous ne voyons pas d'amélioration des résul‐ tats, a affirmé Kevin Falcon, chef du parti BC United.
Quant aux militants en fa‐ veur d'une approche de ré‐ duction des méfaits, ils af‐ firment que la réponse n'est pas de supprimer le projet pi‐ lote, parce que son impact est positif.
Il faut négocier et faire en sorte que cela fonctionne, car l'autre solution consiste à isoler les toxicomanes, ex‐ plique Guy Felicella, un ex‐ pert en réduction des méfaits et en réadaptation.
Présentement, le projet pilote de décriminalisation prendra fin dans deux ans, en janvier 2026.
Avec des informations de Meera Bains