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Hydro-Québec veut construire deux nouveaux postes au nord de Forestvill­e

- Michèle Bouchard

Hydro-Québec prépare le terrain pour des travaux sur le réseau électrique du territoire non organisé de Lac-au-Brochet, en HauteCôte-Nord, d'ici 2030. La So‐ ciété veut procéder à l’ajout de deux postes au nord de Forestvill­e.

Ces ajouts permettron­t d’augmenter la capacité du réseau électrique en prévi‐ sion de l'intégratio­n de nou‐ velles sources d'énergie re‐ nouvelable.

Un premier poste, de transforma­tion, se situe plus au nord du côté de Labrie‐ ville. Le deuxième poste de sectionnem­ent est un peu plus au sud, celui-ci serait un poste de sectionnem­ent à 315 kV, explique la conseillèr­e en relation avec le milieu d'Hydro-Québec, An‐ dréanne Jean.

Une autoroute d'électri‐ cité

À l'échelle du Québec, l'électricit­é est transporté­e grâce à deux réseaux de lignes électrique­s : l'un de 735 kV, avec des lignes plus robustes qui parcourent de plus longues distances et transporte­nt de plus grandes quantités d'énergie, à la ma‐ nière d'une autoroute.

Le deuxième type, de 315 kV, permet d'acheminer l'électricit­é sur des distances plus courtes, à l'image d'un boulevard.

Dans la zone concernée par les deux nouveaux postes, l'électricit­é produite par les centrales hydroélec‐ triques Bersimis-1 et Bersi‐ mis-2 est acheminée vers le sud par le réseau de 315 kV, qui est à pleine capacité.

Tel un échangeur, le nou‐ veau poste de transforma‐ tion permettra à l'énergie de transiter vers le réseau à 735 kV, et ainsi d'alléger le 315 kV.

Le second poste de sec‐ tionnement permettra d’inté‐ grer de nouvelles énergies renouvelab­les.

Répondre aux besoins futurs

Ces travaux permettron­t de répondre aux besoins fu‐ turs lorsque la production d'électricit­é sera plus grande.

Andréanne Jean assure que pour l’instant, aucun pro‐ jet de parc éolien sur ce terri‐ toire ne sera annoncé pro‐ chainement, mais elle n’ex‐ clut pas que cela puisse ve‐ nir.

On connaît le potentiel éolien au nord de Forestvill­e. Ceci étant dit, il n'y a pas de projet existant, tient-elle à préciser.

Dans le plan d’action d’Hy‐ dro-Québec, la société d'État souhaite tripler la capacité de production éolienne d’ici 2035. De 1000 à 1500 éo‐ liennes pousseront donc sur le territoire d'ici cette date.

Soupeser le pour et le contre

Hydro-Québec a procédé à la présentati­on du projet aux communauté­s, aux mu‐ nicipalité­s, aux ZECS et aux pourvoirie­s proches du terri‐ toire.

Le vice-chef de la commu‐ nauté innue de Pessamit, Jé‐ rôme Bacon St-Onge, affirme que le projet, comme tout développem­ent d'HydroQuébe­c dans le Nitassinan, divise grandement la popula‐ tion.

C'est un combat perpétuel pour défendre notre terri‐ toire, regrette-t-il.

Selon lui, la communauté balance entre l'attrait du dé‐ veloppemen­t social et écono‐ mique et la défense du mode de vie ancestral.

Le dilemme est présent également pour la directrice générale de l'Associatio­n chasse et pêche de Forest‐ ville, Catherine Simard. Il y a des points plus chatouille­ux, mais on reste ouverts aux possibilit­és de développe‐ ment, soupèse-t-elle.

Les impacts sur la qualité de l'eau et sur la préservati­on de la qualité visuelle sont des aspects qu'elle gardera à l'oeil.

On n'est pas inquiet de la constructi­on en soi, on est plus inquiet du potentiel de développem­ent éolien, mais bon, j'imagine que c'est ce qui s'en vient pour tout le monde.

Catherine Simard, dg de l'Associatio­n chasse et pêche de Forestvill­e

Après les consultati­ons avec les communauté­s d’ac‐ cueil, Hydro-Québec lancera les études techniques et en‐ vironnemen­tales.

La constructi­on des deux postes est prévue dès 2027, et leur mise en service, en 2030.

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