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Difficulté­s dans les services néonatals : l’Alberta au courant avant la lettre ouverte

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Plus tôt cette semaine, une associatio­n de médecins d’Edmonton a affirmé dans une lettre ouverte que les unités de soins intensifs néonatals sont confrontée­s à un manque persistant de lits qui met en danger les bébés vulnérable­s. Cette alerte n’est pas la pre‐ mière, et une lettre avait été envoyée début février à la ministre de la Santé par des néonatolog­istes qui de‐ mandaient une rencontre.

Je n'ai pas l'impression que nous sommes vraiment entendus, a déclaré la Dre Alixe Howlett, une néonatolo‐ giste de Calgary qui a signé la lettre de février et qui ex‐ plique ne pas avoir eu de rencontre après son envoi. « Cela nous inquiète, car nous ne défendons pas nos inté‐ rêts [mais] nos patients, et leurs voix ne sont pas enten‐ dues. »

Selon la néonatolog­iste, en moyenne, deux bébés sont transférés chaque jour entre les hôpitaux de la zone de Calgary en raison du manque de lits et de person‐ nel dans les unités de soins intensifs néonatals.

Nous avons été très clairs sur les ressources néces‐ saires, à savoir des lits et du personnel.

Dre Alixe Howlett, néona‐ tologiste à Calgary

Plus tôt cette semaine, la ministre de la Santé Adriana LaGrange n’a pas répondu di‐ rectement quand CBC lui a demandé des informatio­ns sur la lettre de février. Ce‐ pendant, son cabinet, par la voix de l’attachée de presse Andrea Smith, a ensuite confirmé avoir reçu la lettre de février signée de néonato‐ logistes de Calgary et Edmon‐ ton et assuré qu'une enquête avait alors été déclenchée.

Il aura fallu la lettre ou‐ verte de cette semaine, ren‐ due publique, pour que la ministre accélère cette en‐ quête.

Au moment de la lettre de février, le ministère réfléchis‐ sait déjà à la manière de ré‐ soudre ce problème. Alberta Health, AHS et Covenant Health ont continué de tra‐ vailler en étroite collabora‐ tion pour répondre à ces pré‐ occupation­s dans le cadre d'une planificat­ion à court et à long terme de la capacité et la main-d'oeuvre.

Selon le cabinet, le per‐ sonnel et la capacité de ces unités sont un problème ré‐ current qui est surveillé de près.

Interrogée sur la réponse de son gouverneme­nt, jeudi, la première ministre Danielle Smith a souligné son plan de restructur­ation des soins de santé. Si nous avons besoin de plus de personnel pour pouvoir alléger un peu la pression, c'est ce que nous ferons.

Transporte­r des bébés malades en dehors de la province

Danielle Smith explique que les chiffres fluctuent et que jeudi, il y avait des dou‐ zaines de lits disponible­s à travers la province. Elle as‐ sure que la situation est sur‐ veillée continuell­ement.

Cependant, des docteurs affirment quant à eux que dans la réalité ils n’ont sou‐ vent pas assez de personnel pour utiliser ces lits dispo‐ nibles. S’il y a du personnel pour ces lits, ce n'est pas for‐ cément dans les unités qui fournissen­t le niveau appro‐ prié de soins, ajoutent-ils.

La Dre Alixe Howlett ex‐ plique que l'hôpital Foothills à Calgary, qui s'occupe des grossesses à risque et de cer‐ tains des bébés les plus ma‐ lades, a 39 des 126 lits d’uni‐ tés de soins intensifs néona‐ tals de Calgary. Selon elle, ce n’est pas suffisant.

Plus tôt cette semaine, la ministre de la Santé a assuré que l’Alberta transporte­ra par les airs des bébés en dehors de la province en cas de né‐ cessité. Même si elle a légè‐ rement reculé sur ce mes‐ sage, elle ne l'exclut toujours pas si nécessaire.

Ce ne sont pas des soins de santé sécuritair­es et c'est frustrant parce que nous ré‐ clamons plus de lits et de personnel depuis plusieurs années maintenant, juge Alixe Howlett.

La présidente de United Nurses of Alberta, Heather Smith, dit que son syndicat entend régulièrem­ent des membres s'inquiéter du manque de personnel dans ces unités.

C'est une crise et nous avons besoin d'engagement­s pour que cela ne continue pas et qu'il y ait un investis‐ sement pour garantir que les bébés ne soient pas mis en danger.

Heather Smith, prési‐ dente, United Nurses of Al‐ berta

Services de santé Alberta (AHS) a confirmé que les uni‐ tés de soins intensifs néona‐ tals de la province fonc‐ tionnent entre 90 et plus de 100 % de leur capacité. C’est bien au-delà du niveau de 80 à 85 % recommandé par des médecins pour traiter sans délai les bébés gravement malades.

Avec les informatio­ns de Jennifer Lee

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