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Si cette peau venait à rompre, un projet artistique qui explore le corps et la maladie

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L’artiste visuelle et autrice française Céline Huyghe‐ baert vient d’achever une résidence de création de dix jours sur le train VIA Rail. Son projet littéraire se conclut à l’Atelier d’es‐ tampes d’Imago à Monc‐ ton, au Nouveau-Bruns‐ wick.

Le vernissage de son ex‐ position Si cette peau venait à rompre a lieu le vendredi 26 avril à la Salle Bernard Le‐ Blanc du Centre culturel Aberdeen. Mélangeant arts visuels et écriture, Céline Huyghebaer­t s’inspire du corps, de la maladie et de la fatigue pour ses créations.

La faille, la brisure, la fa‐ tigue, les cicatrices sur le corps, c’est toute une théma‐ tique que j’explore autour d’un projet visuel et textuel, explique Céline Huyghebaer­t.

À bord du train, l’artiste a réalisé deux livrets à partir de coupures de vieux maga‐ zines. Les collages sont en noir et blanc, avec différente­s textures.

Puis, à l’Atelier d’estampes d’Imago, elle a créé des plaques d’argiles imprimées avec du dessin qui ont été réalisées à partir d’imageries médicales de peau, ou avec du texte inspiré par l’univers médical.

J’ai mené des entrevues avec des patients et pa‐ tientes et avec le corps médi‐ cal, des gens qui travail parti‐ culièremen­t autour de la douleur chronique pour es‐ sayer de comprendre les mots qui sont utilisés par les gens qui sont touchés par ça, mais [les mots utilisés] par les soignants aussi, comment on peut réussir à nommer des douleurs et des fatigues qui sont souvent invisibles sur le corps ou les visages des personnes, explique-telle.

Sa résidence à l’atelier d’estampe Imago se poursuit jusqu’au 30 avril.

Processus créatif sur les rails

Du 2 au 12 avril, Céline Huyghebaer­t, à bord du train, a effectué des arrêts à To‐ ronto, Montréal, Halifax et Moncton.

Elle a été surprise de constater que la créativité et l’inspiratio­n étaient au ren‐ dez-vous durant ce périple de dix jours.

On est coincé dans un train, on ne peut pas procras‐ tiner, on ne peut pas faire autre chose que de regarder par la fenêtre ou d’écrire, ex‐ plique-t-elle. Il y a quelque chose dans cette immobilisa‐ tion-là qui permet de se concentrer sur une seule page, chose qui est difficile dans nos vies.

Il y a une réplicatio­n de ce mouvement de la pensée qu’on peut observer à travers la fenêtre.

Céline Huyghebaer­t L’artiste ajoute que le défi‐ lement du paysage a créé une sorte de mouvement qui se veut assez similaire à la fa‐ çon dont on pense quand on écrit : on fait des liens entre des choses qui ne sont pas forcément liées à l’origine, partage-t-elle.

L’univers un peu en noir et blanc et un peu nostalgiqu­e de cette artiste originaire des Yvelines, en France, explore aussi les thématique­s de l’eau et de la mer.

Sur le train, Céline Huy‐ ghebaert a également nourri une importante relation avec les médias sociaux. Sur sa page Instagram, les gens ont pu suivre son périple à tra‐ vers de ses publicatio­ns ex‐ plorant les thématique­s du corps, de la maladie et de la fatigue.

Les différente­s correspon‐ dantes avaient apparemmen­t beaucoup de choses à dire sur ces sujets et ont nourri aussi mon écriture, raconte-telle.

Dans le cadre du Festival

Frye, Céline Huyghebaer­t est aussi l’artiste invitée de l’édi‐ tion 2024 du projet Epistola.

Ainsi, elle sera en conver‐ sation avec les artistes Pa‐ mela Mulloy et Alisa Arse‐ nault lors d’une table ronde café-croissant à la Salle Ber‐ nard LeBlanc, le dimanche 21

avril.

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