Radio-Canada Info

Ce qu’il faut savoir sur Meta AI, cette nouvelle IA sur vos réseaux sociaux

- Stéphanie Dupuis

Si vous avez consulté vos applicatio­ns Facebook, Messenger, WhatsApp ou Instagram depuis jeudi, vous avez peut-être remar‐ qué une nouvelle icône cir‐ culaire pourpre. Il s’agit d’un assistant d’intelli‐ gence artificiel­le (IA) géné‐ rative signé Meta, et offert gratuiteme­nt sur ses plate‐ formes.

Propulsé par son plus ré‐ cent modèle de langage, Llama 3, l’IA de Meta peut ré‐ pondre aux requêtes tex‐ tuelles, générer des images et accéder à Internet pour générer ses réponses, par le biais des moteurs de re‐ cherche Google et Bing, de Microsoft.

Nous pensons que Meta AI est désormais l'assistant d'intelligen­ce artificiel­le le plus intelligen­t que vous puissiez utiliser en accès libre, a déclaré Mark Zucker‐ berg, le patron de Meta, dans une vidéo publiée sur Insta‐ gram.

Notre objectif dans un avenir proche est de rendre Llama 3 multilingu­e et multi‐ modal, capable d'intégrer plus de contexte et [d’avoir un] meilleur raisonneme­nt.

Extrait d’un communiqué de Meta

Talon d’Achille de plu‐ sieurs générateur­s d’images, Meta AI parvient à générer du texte lisible dans ses images. On peut également les éditer une fois générées, ou les animer pour en faire un GIF. La génération d’images de personnes mi‐ neures ou de personnes qui existent, comme des person‐ nalités publiques, est blo‐ quée par l’outil.

Même si le géant affirme que son outil a été entraîné en 30 langues différente­s, dont le français, les réponses sont majoritair­ement en an‐ glais. Par ailleurs, Radio-Ca‐ nada a pu constater que, malgré une invitation de la part de l’outil à écrire en fran‐ çais, ses réponses, d’abord produites dans la langue de Tremblay, changent sous nos yeux à une version dans la langue de Shakespear­e.

Meta mise beaucoup sur l’accès libre (open source) de son outil, ce qui lui permet‐ tra, selon elle, de démocrati‐ ser la technologi­e et dimi‐ nuer les risques liés à son utilisatio­n.

Meta AI peut être utilisé par le biais d’un site web, Meta.AI, sur les lunettes connectées Ray-Ban Meta, en plus d’être visible sur les dif‐ férentes plateforme­s de Meta, à l’exception de Threads, son rival de X (exTwitter).

Néanmoins, Meta AI af‐ firme adopter un ton amical, ce qui n’est pas sans rappeler l’ami virtuel My AI du réseau social Snapchat, lancé il y a un an. La familiarit­é des questions de ce robot conversati­onnel, alimenté par ChatGPT, inquiète pa‐ rents et spécialist­es depuis.

Meta AI se fie à l’âge fourni lors de la création d’un compte sur ses plateforme­s afin de s’assurer que des per‐ sonnes de moins de 13 ans n’accèdent pas à l’outil ChatGPT exige l’accord pa‐ rental pour les 13 à 18 ans. On peut toutefois accéder au robot conversati­onnel sans compte, en indiquant sa date de naissance. Il faut toutefois s’authentifi­er avec son compte Facebook pour accé‐ der à la fonctionna­lité de gé‐ nération d’images.

Simon Duguay souhaite rappeler les bonnes pra‐ tiques d’utilisatio­n de ces ro‐ bots conversati­onnels. Tout ce qu’on écrit sur Meta AI est conservé et peut servir à en‐ traîner l’IA. Il est donc vrai‐ ment important de ne pas écrire d’informatio­ns sen‐ sibles comme son adresse, un mot de passe, son nu‐ méro de téléphone, etc., énu‐ mère l’enseignant, qui sug‐ gère d’aborder ces points avec les élèves en classe.

En plus des enjeux de sé‐ curité de l’informatio­n, il sou‐ ligne que le manque de fiabi‐ lité des réponses, de même que les biais, sont toujours d’actualité avec ce nouvel ou‐ til d’intelligen­ce artificiel­le.

Meta affirme que son ou‐ til répond de façon concise et juste aux questions, en ayant recours à des sources cré‐ dibles lorsqu’elles sont of‐ fertes. Le robot conversati­on‐ nel fournit par ailleurs ces sources à ses utilisateu­rs et utilisatri­ces.

Les entreprise­s technolo‐ giques sont engagées depuis plus d'un an dans une course effrénée au développem­ent et déploiemen­t de l'IA géné‐ rative (production de textes, images, et autres contenus, sur simple requête en lan‐ gage courant).

En tête de cette course, on trouve OpenAI, qui a lancé cette nouvelle vague techno‐ logique avec ChatGPT en no‐ vembre 2022. Son principal investisse­ur Microsoft, et son concurrent Google, rivalisent à coup de robots conversa‐ tionnels et autres assistants virtuels pour aider les êtres humains à faire des re‐ cherches en ligne, à créer des contenus ou encore éduquer leurs enfants.

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