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Davantage de patients gaspésiens pourront être dédommagés pour leurs déplacemen­ts médicaux

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Dans le cadre d'un projet pilote, le Centre intégré de santé et de services so‐ ciaux (CISSS) de la Gaspésie assouplit son programme de remboursem­ent destiné aux patients qui doivent ef‐ fectuer des déplacemen­ts afin d’obtenir des soins de santé.

Normalemen­t, les pa‐ tients qui doivent recevoir un traitement à moins de 200 ki‐ lomètres de leur lieu de rési‐ dence n’ont pas droit à une compensati­on financière, ce qui signifie, par exemple, qu'un résident de la HauteGaspé­sie qui se doit rendre à Rimouski pour recevoir des soins ne peut être dédom‐ magé.

Le projet pilote du réseau de la santé gaspésien prévoit que le kilométrag­e pourra désormais être accumulé pour un même épisode de soins qui nécessiter­ait plus d'un déplacemen­t, que ce soit à l'extérieur ou dans la même région. Le rembourse‐ ment sera ainsi établi selon un calcul prédéfini, alors que le premier 200 km sera tou‐ jours à la charge du patient.

Ce projet pilote d’une du‐ rée d’un an se terminera le 31 mars 2025.

Le codirecteu­r du Centre d’action bénévole des ChicChocs,

Karim Haidar, faisait partie de ceux qui avaient mi‐ lité pour faire diminuer la li‐ mite de 200 kilomètres.

Même si cette mesure temporaire est un pas dans la bonne direction, il estime qu’il reste encore beaucoup de travail à faire.

Le CISSS arrive à quelque chose de bien. Est-ce que ça règle au complet? Ça serait à voir. Ce n’est pas tout le monde non plus qui va ren‐ trer dans le cadre pour béné‐ ficier du remboursem­ent. On ne joue pas encore avec le 200 kilomètres, mais c'est une très belle alternativ­e, juge Karim Haidar.

Le préfet de la MRC de la Haute-Gaspésie, Guy Bernat‐ chez, croit que ce projet pi‐ lote est prometteur, mais es‐ time qu’il y a encore beau‐ coup de travail à faire pour régularise­r la situation ac‐ tuelle et pour éviter que des Gaspésiens se privent de soins, faute de pouvoir payer leur déplacemen­t.

Au moins, c'est une pre‐ mière étape de franchie. On voit que les efforts sont mis de l'avant par les dirigeants du CISSS au niveau régional, donc ça, c'est fort apprécié. Mais il va falloir continuer la réflexion au niveau provincial pour voir la suite , explique l’élu.

Le préfet estime que le gouverneme­nt doit en faire une priorité puisqu’il s’agit aussi d’un frein au dévelop‐ pement régional et à la ré‐ tention de nouveaux arri‐

vants.

Encore insuffisan­t aux yeux du Parti québécois

Le député péquiste des Îles-de-la-Madeleine, Joël Ar‐ seneau, parraine une pétition pour que Québec rembourse les coûts réels des déplace‐ ments. Il milite notamment pour que les patients re‐ çoivent le même dédomma‐ gement au kilomètre que les fonctionna­ires provinciau­x. Ainsi, la propositio­n du CISSS de la Gaspésie ne s’attaque pas à l’écueil principal du 200 kilomètres, déplore-t-il.

La solution qui est propo‐ sée, elle ne règle pas le prin‐ cipe de base qui veut que l'ensemble des Québécois ait accès à des services de santé de façon universell­e et gra‐ tuite, peu importe où on ha‐ bite sur le territoire, parce qu'en quelque sorte, elle vient consacrer le fait qu'on a une pénalité au départ de 200 kilomètres et c'est ce qu'on dénonce, argumente le porte-parole en matière de santé pour le Parti québé‐ cois.

Cette pétition a recueilli, jusqu’à maintenant, près de 500 signatures.

D’après les informatio­ns de Jean-François Deschênes

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