Victoria vue par l’illustratrice Emma Fitzgerald
Après avoir dessiné Halifax et Vancouver, l'autrice et illustratrice Emma Fitzge‐ rald rend hommage à Vic‐ toria dans Hand Drawn Vic‐ toria, son tout nouveau livre lancé mardi à l'occa‐ sion de la Journée interna‐ tionale du livre.
Cet ouvrage coloré re‐ groupe plus d’une centaine d’illustrations créées par l’ar‐ tiste francophile lors de son passage dans la capitale bri‐ tanno-colombienne en 2020.
Je ne connaissais pas vrai‐ ment Victoria. J’y étais allée seulement une fois avant. C'était vraiment une décou‐ verte, s'exclame l’artiste origi‐ naire de Vancouver et instal‐ lée en Nouvelle-Écosse de‐ puis 20 ans.
Coups de coeur et lieux emblématiques
Pendant 13 mois, en plein début de pandémie, Emma Fitzgerald a sillonné la ville à pied et à vélo pour dessiner des lieux historiques, des moments ayant marqué l'ac‐ tualité ou encore ses coups de coeur.
Dans ce livre de 150 pages, on retrouve notam‐ ment des bâtiments emblé‐ matiques tels que la maison d’Emily Carr, le café Moka House de Cook Village ou en‐ core le chaleureux pub Fern‐ wood Inn.
J’ai dessiné des endroits qui m’ont réconfortée pen‐ dant la pandémie, confie celle qui est arrivée en mars 2020 dans la capitale.
Comme le Beacon Hill Drive In où il était possible d’ache‐ ter un burger en toute sécu‐ rité.
Ce lieu a donné un sens à mes histoires, car j’ai ressenti que les gens de Victoria étaient très fiers de ce genre d’entreprises.
Emma Fitzgerald, autrice et illustratrice
Emma Fitzgerald s’est aussi amusée à esquisser des faits qui ont marqué l’actua‐ lité, notamment des manifes‐ tations.
Je suis tombée sur une manifestation en soutien au mouvement Black Lives Mat‐ ter et une autre contre l’abat‐ tage d’arbres anciens, se rap‐ pelle-t-elle.
La nature est aussi bien présente dans le livre qui comprend, entre autres, des illustrations des célèbres Jar‐ dins Butchart et de la plage Willows, à Oak Bay.
Chaque illustration est ac‐ compagnée d’un court texte explicatif relatant des faits, des informations historiques ou encore des impressions de l’artiste.
Pour le dessin des camas dans le parc Beacon Hill, j’ai parlé à une gardienne des sa‐ voirs autochtones, qui m’a expliqué que ces fleurs étaient utilisées lors d’échanges entre divers peuples autochtones. Cela m'intéressait parce que cela parle de l’histoire de ce terri‐ toire.
Croqué simplement, sur le vif
Armée d’un simple stylobille et de papier à dessin, Emma Fitzgerald aime s’arrê‐ ter devant les lieux et pay‐ sages pour croquer sur le vif ce qu’elle voit.
Je prends une petite chaise ou je m'assois par terre et je dessine. Cela peut me prendre 20 ou 30 mi‐ nutes par lieu. C’est rapide.
Une fois à la maison, Emma Fitzgerald numérise ses dessins et ajoute les cou‐ leurs à l’ordinateur.
J'aime cela, car cela donne des couleurs plates, mais très fortes. C’est un mélange de nostalgie et de technologie.
J’aime le dessin, car c’est une bonne façon de trouver les petits détails tout en don‐ nant du mouvement, des sentiments.
Emma Fitzgerald, autrice et illustratrice
D'autres destinations en tête
Après Halifax, Vancouver et Victoria, d’autres destina‐ tions trottent dans la tête d’Emma Fitzgerald pour cette série.
J’aimerais faire une ville francophone, comme Mon‐ tréal. Ou encore Dublin, d’où vient mon père. Ou Hok‐ kaido, qui est la ville jumelée à Halifax.
Le lancement officiel de Hand Drawn Victoria d’Emma Fitzgerald a lieu mardi, qui est la Journée internationale du livre.
L’artiste sera de passage sur la côte ouest en mai, no‐ tamment, pour des séances de signature à Nooroongji Books sur l’île Granville et à la librairie Munro's Bookstore de Victoria.
Emma Fitzgerald offrira également un atelier de des‐ sin au centre Hollyhock de l’île Cortès du 12 au 17 mai.