Des communautés nord-ontariennes privées d’un service mobile de dépistage du cancer
Les résidents de Wawa, White River, Chapleau, Tup‐ perville et Hornepayne n’ont plus d’accès au Coach Screen for Life, un autobus de dépistage du cancer qui offre de services de dépis‐ tage du cancer du sein, du col de l’utérus et du colon dans plus de 75 emplace‐ ments dans le Nord-Ouest de l’Ontario.
Étant donné que Wawa et Hornepayne se trouvent dans la zone couverte par le programme régional de can‐ cérologie du Nord-Est, le bus Screen for Life ne visitera plus ces communautés. Il se concentrera sur les commu‐ nautés du Nord-Ouest, a dé‐ claré l'hôpital de Thunder Bay dans un courriel adressé à Radio-Canada.
Conséquence : des femmes de Wawa devront faire plus de 200 km pour se rendre à Sault-Sainte-Marie pour un examen de mammo‐ graphie.
J'ai peur qu’elles cessent d'y aller et que le nombre de cas de cancer augmente dans toutes ces communau‐ tés qui ne seront plus desser‐ vies, craint Cathy Cannon, conseillère municipale à
Wawa.
Pourtant, le service était important pour les membres de la communauté.
Au cours de l'année der‐ nière, 125 femmes ont béné‐ ficié des services du bus mo‐ bile à Wawa, uniquement pour des mammographies, sans compter les tests Pap et immunochimique, souligne Mme Cannon.
La situation est très pré‐ occupante.
Cathy Cannon, conseillère municipale de Wawa
Michael Mantha, le dé‐ puté d'Algoma-Manitoulin, qui cherche encore à savoir pourquoi le service a été sus‐ pendu, se dit préoccupé par le sort des résidents de Wawa dont environ 200 per‐ sonnes ont utilisé les services du bus mobile pour le dépis‐ tage du cancer.
Comme la conseillère mu‐ nicipale de Wawa, il estime que demander aux gens d’al‐ ler à Sault-Sainte-Marie ou
dans d'autres villes éloignées est un grand défi.
De longs voyages, c’est problématique dans le Nord de la province, les routes ne sont pas toujours praticables. Quand les gens reçoivent le service tout près dans leurs communautés, ça diminue les coûts, affirme M. Mantha.
L’âge d'admissibilité pour une mammographie cou‐ verte par les fonds publics ontariens passera de 50 ans à 40 ans à compter de l'au‐ tomne prochain. La conseillère pense que ceci aurait conduit à la décision de suspendre le service dans leur région.
Leur zone s'est agrandie et le nombre de patients a augmenté. Ils ne peuvent plus couvrir toutes ces ré‐ gions, croit-elle.
La province interpellée
Dans la réunion du conseil municipal de Wawa du 16 avril, les élus ont adopté à l'unanimité une ré‐ solution pour demander au gouvernement ontarien d'ex‐ plorer des solutions de re‐ change au bus Screen for
Life.
J'aimerais qu’on nous ac‐ corde un autre bus pour le dépistage ou qu’on implante ici une clinique éphémère pour que les femmes n'aient pas à voyager, suggère la conseillère Cannon.
Dans une réponse à Ra‐ dio-Canada, le ministère de la Santé fait savoir qu’avec Santé Ontario et le Pro‐ gramme régional de cancéro‐ logie du Nord-Est, ils tra‐ vaillent, avec les communau‐ tés touchées, sur les options permettant un accès continu aux services de dépistage du cancer dans la région.
Avec les informations de Bienvenu Senga