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Interprète­s du Parlement: le syndicat satisfait de la nouvelle ordonnance

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Le syndicat qui représente les interprète­s à la Chambre des communes estime que ses membres ont obtenu une « victoire importante » pour leur santé avec une récente or‐ donnance émise par le Pro‐ gramme du travail.

L’instance fédérale char‐ gée de faire respecter le Code canadien du travail et d'assurer la sécurité des tra‐ vailleurs a ordonné au Bu‐ reau de la traduction de pro‐ céder immédiatem­ent à la protection des personnes contre l’effet Larsen. Une ex‐ position répétée à ce phéno‐ mène peut créer des at‐ teintes permanente­s sur la santé auditive des inter‐ prètes, a écrit l’agente de santé et sécurité Marie-Ève Bergeron à la suite d’une ins‐ pection.

Cette dernière a ordonné de procéder immédiatem­ent à la protection des per‐ sonnes contre ce danger.

L’Associatio­n canadienne des employés profession­nels (ACEP), qui représente les in‐ terprètes, avance qu’une cen‐ taine de ses membres tra‐ vaillant au Parlement ont subi des blessures auditives telles que des chocs acous‐ tiques, des acouphènes et des pertes d’audition depuis le début de la pandémie en raison de la tenue des tra‐ vaux de la Chambre des com‐ munes en mode virtuel, puis hybride.

Nous sommes très satis‐ faits de l’enquête qui a mené à l'ordonnance. Elle déter‐ mine que l’effet Larsen est un danger imminent au sens du

Code du travail et force le Bu‐ reau de la traduction à tou‐ jours protéger les interprète­s contre cette menace, sinon de suspendre l’interpréta­tion au risque d’une amende ou pire des poursuites légales des employés, a affirmé le président de l’ACEP, Nathan Prier, en entrevue samedi à Radio-Canada.

L’effet Larsen est un son strident qui est émis par un émetteur, comme un casque d’écoute ou un haut-parleur, placé trop près d’un récep‐ teur, par exemple un micro‐ phone.

L’ACEP compte s’assurer d’imposer le respect de cette nouvelle règle. Il aura aussi à l'oeil les nouvelles mesures mises en place par le Bureau de traduction pour protéger les interprète­s.

Nous ne sommes pas convaincus que ça marchera. On verra lundi

Nathan Prier, président de l'ACEP

Du même souffle, il confie que certains membres sont réticents de rentrer au bu‐ reau la semaine prochaine.

La plupart de nos membres ont eu des bles‐ sures répétées et des inci‐ dents de santé, non seule‐ ment en raison de l’effet Lar‐ sen mais aussi avec le son toxique [...] C’est une grande victoire pour nos membres. Ils sont contents d’avoir des protection­s additionne­lles. Ils n’ont pas besoin de quitter le domaine. Ils n’ont pas besoin de quitter comme interprète. Ils peuvent rester dans le mi‐ lieu.

Le Bureau de la prési‐ dence de la Chambre des communes a confirmé ven‐ dredi que les nouvelles me‐ sures de protection ont reçu l’aval de l’enquêtrice du Pro‐ gramme du travail. Un porteparol­e a indiqué que le ser‐ vice d’interpréta­tion ne serait pas interrompu pour la re‐ prise des travaux de la Chambre des communes prévus lundi.

Le président de l’ACEP, lui, rappelle que la situation est très sérieuse.

Sans interpréta­tion, les travaux parlementa­ires ne peuvent pas se poursuivre, car la loi sur les langues offi‐ cielles les oblige à se dérou‐ ler dans les deux langues of‐ ficielles, souligne Nathan Prier.

Avec les informatio­ns de Camille Kasisi-Monet

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