Maladie de Lyme : une Néo-Écossaise milite pour l’ouverture d’une clinique spécialisée
À l’approche de l’été, une Néo-Écossaise a lancé une pétition pour réclamer que le gouvernement provincial mette en place une cli‐ nique spécialisée dans le traitement de la maladie de Lyme.
La fondatrice du Groupe provincial d’intervention sur la maladie de Lyme, Donna Lugar, a lancé cette pétition le 22 mars dernier sur la pla‐ teforme virtuelle Change. Une soixantaine de per‐ sonnes ont signé le docu‐ ment, une campagne de sen‐ sibilisation publique à lon‐ gueur d’année, qui demande aussi une meilleure éduca‐ tion des professionnels de la santé et la création d’un groupe de travail sur le sujet.
Donna Lugar a elle-même reçu un diagnostic de la ma‐ ladie de Lyme en 2011.
C’est comme être heurté par un camion. Ça peut être handicapant. Je connais une personne en fauteuil roulant, une autre dans sa chambre à coucher sombre à cause d’une sensibilité accrue à la lumière , remarque-t-elle.
Selon un rapport du gou‐ vernement néo-écossais pro‐ duit en 2022, la maladie de Lyme est la maladie à trans‐ mission vectorielle la plus fréquemment signalée dans la province. Le taux de cas confirmés en NouvelleÉcosse est de 30,4 cas pour 100 000 habitants, près de quatre fois plus que le taux canadien (7,7 pour 100 000 habitants).
Des cliniques spécialisées ont d’ailleurs été mises en place dans d’autres pro‐ vinces, dont le Manitoba et le Québec.
Ailleurs, on fait du pro‐ grès. Ici, nous sommes à la traîne, même si nous avons les taux les plus élevés, dé‐ plore Donna Lugar.
Des outils pour sensibili‐ ser la population
Il existe plusieurs espèces de tiques, mais seule celle à pattes noires peut trans‐ mettre la maladie de Lyme.
C'est la raison pour la‐ quelle il est important de continuer les efforts d'éduca‐ tion populaire sur ces an‐ thropodes, dit le professeur d'écologie des insectes à l'Université de Moncton, Gaé‐ tan Moreau.
Il faut arriver à les recon‐ naître, leur forme, de quoi ils ont l'air, pour ne pas mélan‐ ger la tique à pattes noires avec la tique du chien, qui n’a pas du tout le même impact. En éduquant les gens [...], ils vont apprendre à ne pas pa‐ niquer et à avoir une réaction qui est peut-être plus saine s'ils retrouvent une tique en‐ foncée dans leur peau, dit M. Moreau.
Bien qu'Il soit possible de traiter cette maladie si elle est diagnostiquée et soignée rapidement, Donna Lugar a constaté au fil des ans que ce n’est pas toujours le cas. Le manque de connaissances du public ou du personnel médical peut causer des dé‐ lais et empirer l’état de santé d’une personne, dit-elle.
C'est la raison pour la‐ quelle Gaétan Moreau invite chacun à se renseigner sur les symptômes de la maladie.
Souvent, on va véhiculer l’information qu’il y a une éruption cutanée qui se pro‐ duit lorsqu’on est infecté, mais ça ne se produit que chez une partie des gens. Il y a des gens qui ont de la fièvre, d’autres de la fatigue, certains des maux de tête ou des douleurs musculaires. Ça peut être variable en termes de symptômes qui sont res‐ sentis, dit-il.
L’an dernier, 131 pan‐ neaux permanents ont été installés dans les parcs pro‐ vinciaux de la NouvelleÉcosse afin de sensibiliser les Néo-Écossais à la présence des tiques.
Une plateforme virtuelle est aussi disponible dans la province depuis 2020. Le site web et l'application eTick per‐ mettent aux Canadiens de soumettre des photos de tiques qu’ils rencontrent afin d’établir une carte interac‐ tive.
Avec les informations de Paul Légère, Julie Sicot et Ja‐ nic Godin