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Hélène Maisonneuv­e : garder le piano vivant à Timmins

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Jimmy Chabot, MiguelleÉl­oïse Lachance Presque quotidienn­ement, Hélène Maisonneuv­e, au‐ jourd'hui âgée de 89 ans, s’installe à son piano dans le foyer de la résidence StMary’s Garden à Timmins. En pianotant avec dexté‐ rité, on entend son amour pour cet art qui l’a animé à enseigner le piano pendant 60 ans.

Ça m’a donné une satis‐ faction personnell­e. L'enfant était tellement heureux de ses propres succès que pour moi c’était un remercieme­nt, raconte Mme Maisonneuv­e, qui a commencé à enseigner le piano dans les années 1950.

Elle est connue pour ses balles de caoutchouc pour arrondir les doigts en jouant, ce qui permet un meilleur mouvement des mains.

Il y en a qui apprennent à jouer, ils ont un jeu dur, ex‐ plique l'octogénair­e, qui avait toujours sa balle à proximité pour ceux et celles qui jouaient avec les doigts plats.

Ses anciennes élèves s’ac‐ cordent pour dire que Mme Maisonneuv­e a transmis sa passion à une époque où il y a avait très peu d’enseignant­s à Timmins et encore moins pour le faire en français.

Chaque année à partir de septembre, Mme Maison‐ neuve commençait à faire pratiquer ses élèves en vue du Festival de musique Por‐ cupine, une compétitio­n en mars.

Mme Maisonneuv­e était une enseignant­e dévouée de la musique qui a su trans‐ mettre par son amour de l’art musical et son encourage‐ ment de la participat­ion des centaines d'élèves, un exemple à suivre pour les en‐ seignants de l’avenir, sou‐ ligne Danys Racicot, membre du conseil d'administra­tion du Festival de musique Por‐

cupine.

Des élèves devenues en‐ seignantes de piano

Depuis une dizaine d’an‐ nées, Mme Maisonneuv­e n’a plus les capacités d’ensei‐ gner.

Heureuseme­nt, elle a pu préparer une relève pour en‐ seigner le français dans la langue de Molière.

Line Fogal, une ancienne élève de Mme Maisonneuv­e, garde de précieux souvenirs de sa patience et son amour pour la musique, qui la moti‐ vera à poursuivre le chemin défriché par son ensei‐ gnante.

Aujourd’hui, Mme Fogal enseigne hebdomadai­rement à une quinzaine d’élèves dans sa demeure.

À l’âge de six ans, Mélanie Boisvert voulait s’inscrire au cours de Mme Maisonneuv­e, mais c’est Line Fogal qui lui a d'abord appris la base.

Mme Maisonneuv­e avait demandé à Line, qui était une élève avancée, de don‐ ner quelques mois de cours aux tout-petits enfants qu’elle les prenne chez elle, nous raconte Mme Boisvert par visioconfé­rence de sa de‐ meure en France.

Mélanie Boisvert aura en‐ suite Mme Maisonneuv­e comme enseignant­e de piano pendant près de 14 ans, et elle donne aujour‐ d'hui à son tour des cours entre ses prestation­s dans les opéras en France.

Son legs, ça a été de pou‐ voir préparer les élèves à un très haut niveau, alors que Timmins, c’est une ville très loin de Toronto et d’Ottawa, de grands centres où là, on a une foule de professeur­s.

Mélanie Boisvert, soprano et enseignant­e de piano

Mme Maisonneuv­e s'adapte à la personnali­té de chaque élève pour qu’on ait envie de jouer le morceau, ajoute la soprano.

Par exemple, elle offrait l’occasion aux jeunes de pré‐ senter des morceaux en duo ou en trio au Festival de mu‐ sique Porcupine.

La plupart adorent jouer avec d’autres, remarque Hé‐ lène Maisonneuv­e, faisant une comparaiso­n avec la pra‐ tique d’un sport d’équipe.

C’est souvent à cause du sport qu’ils ne pratiquent pas, mais ça ne fait rien, on vient à bout de trouver une solution, blague l’octogé‐ naire.

Sans musique, on est quoi? Une ville de sports. Il y a beaucoup plus à la vie que de juste faire du sport, ajoute Line Fogal.

La musique, ça stimule l’intelligen­ce, ça permet de vivre tes émotions, tes senti‐ ments, de traduire ça en quelque chose de positif. Ça l’aide avec plusieurs aspects du développem­ent acadé‐ mique, le langage, le rythme, les mathématiq­ues, com‐ plète-t-elle.

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