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Combien faut-il pour vivre dignement à Québec ?

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Une étude de l’Institut de recherche et d’informa‐ tions socio-économique­s (IRIS) révèle qu’il faudrait entre 35 395 $ et 77 875 $ par année, selon son statut familial, pour vivre loin de la pauvreté à Québec.

Le revenu nécessaire pour vivre dignement a augmenté plus rapidement que la pro‐ gression de l'inflation, selon une étude de l'Institut de re‐ cherche et d'informatio­ns so‐ cioéconomi­ques (IRIS). À Québec, une personne seule voit une nette différence sur son portefeuil­le par rapport à l’an dernier.

La marge de manoeuvre des personnes en situation de pauvreté ou à la limite de la pauvreté est moins grande, souligne la cher‐ cheuse de l'organisme de ré‐ flexion de gauche, Eve-Lyne Couturier, chercheuse à l’Ins‐ titut de recherche et d'infor‐ mations socioécono­miques (IRIS).

C'est plus difficile de faire de l'arbitrage entre les diffé‐ rentes catégories de dé‐ penses et les dépenses les plus importante­s, notam‐ ment le logement et l'alimen‐ tation, sont des catégories qui sont très sensibles à l'in‐ flation, enchaîne-t-elle.

Québec se situe au milieu de la distributi­on sur les coûts par rapport aux autres villes que nous avons étu‐ diées, a mentionné Eve-Lyne Couturier, en entrevue à l’émission Première heure.

D’ailleurs, la Ville de Qué‐ bec se distingue pour son côté abordable par rapport aux autres villes analysées par l’IRIS, notamment pour le panier d’épicerie.

Québec est la deuxième ville la plus abordable pour le panier d’épicerie après Sher‐ brooke.

Eve-Lyne Couturier, cher‐ cheuse à l’Institut de re‐ cherche et d'informatio­ns so‐ cioéconomi­ques (IRIS)

Le coût du transport est plus cher à Québec qu’à Montréal par exemple. Selon l'IRIS, une personne seule avait besoin de 1763 $ en 2024 pour le transport en gé‐ néral tandis qu'à Montréal, il fallait 1739 $. À Sept-Îles, 12 291 $ étaient nécessaire pour pouvoir se déplacer faute de transport en commun dispo‐ nible.

En 2015, l'IRIS a déve‐ loppé le revenu viable, qui se veut un indicateur de re‐ change au seuil de la pau‐ vreté. Le revenu viable com‐ prend les besoins essentiels, mais aussi les dépenses né‐ cessaires pour vivre digne‐ ment, comprenant par exemple des vacances, des sorties culturelle­s et des éco‐ nomies pour répondre aux imprévus.

Changement de métho‐ dologie

L'IRIS a également révisé sa méthodolog­ie, comme elle le fait aux cinq ans, afin que ses données soient le plus fiables possible. Par exemple, pour l'épicerie, son équipe a pris des relevés de prix dans les sept régions.

Auparavant, les relevés étaient faits à Montréal et ajustés pour les autres ré‐ gions à l'aide d'autres don‐ nées. Les données de 2024 sont beaucoup plus repré‐ sentatives du coût de l'épice‐ rie, explique-t-elle.

Le rapport de l'IRIS dé‐ montre que le salaire mini‐ mum ne serait pas suffisant pour sortir de la pauvreté, fait valoir Mme Couturier.

Par exemple, à Montréal, une personne seule qui tra‐ vaille au salaire minimum 35 heures par semaine n'atteint que 68 % de son revenu viable. Il faudrait que cette personne gagne 27 $ l'heure pour atteindre le revenu viable, toujours selon l'IRIS.

Le salaire minimum, pour sa part, augmentera de 50 cents à 15,75 $ le 1er mai prochain.

Une aînée âgée 65 ans qui touche 16 000 $ du Régime de rentes du Québec (RRQ), en plus du Supplément de re‐ venu garanti et de la pension de la Sécurité de vieillesse (PSV), mais qui n'aurait pas d'épargne-retraite, comble seulement 75 % du revenu minimum viable.

On voit que pour les per‐ sonnes qui sont à la retraite ou pour celles qui travaillen­t à faible salaire, la sortie de la pauvreté est très exigeante, souligne la chercheuse.

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