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Cinq chiffres pour mieux comprendre Trans Mountain

- Julien Latraverse 156 conditions

La saga du pipeline Trans Mountain arrive à sa fin (pour le moment). Voici quelques chiffres pour mieux comprendre le pro‐ jet et son ampleur. 992 kilomètres

C’est la longueur en kilo‐ mètres de cet agrandisse‐ ment de Trans Mountain. Le tracé suit en parallèle le pipe‐ line déjà existant de Trans Mountain, et relie Edmonton, en Alberta, à Burnaby, en Co‐ lombie-Britanniqu­e.

Le réseau a pour but de faciliter l’accès entre les pé‐ trolières canadienne­s et des marchés asiatiques et de la côte ouest des États-Unis.

890 000 barils

Une fois en pleine activité, Trans Mountain pourra ache‐ miner 890 000 barils de pé‐ trole brut par jour, soit l’équi‐ valent de 55 piscines olym‐ piques.

Avec ce nouveau pipeline, Trans Mountain va presque tripler sa capacité de livrai‐ son initiale de 300 000 barils de pétrole.

12 ans

Le

parcours de

Trans

Mountain a été sinueux, un peu à l’image de son tracé. En tout, le projet a nécessité 12 ans à se concrétise­r. C’est initialeme­nt l'entreprise Kin‐ der Morgan, alors proprié‐ taire de Trans Mountain, qui a présenté en 2012 sa propo‐ sition de doubler l'oléoduc.

La pétrolière américaine espérait une approbatio­n dans les 15 mois suivants de la Régie de l’énergie du Ca‐ nada (à ce moment l’Office national de l’énergie) en vue de rendre opérationn­el l'agrandisse­ment de son pi‐ peline vers la fin de l’année 2017.

Une levée de boucliers im‐ portante, notamment en Co‐ lombie-Britanniqu­e, a com‐ pliqué le calendrier initial de Kinder Morgan.

Même une fois racheté par le gouverneme­nt fédéral de Justin Trudeau, en 2018, Trans Mountain s’est buté à de nombreuses complica‐ tions.

La première pelletée de terre du projet a eu lieu en 2019, et la société d’État esti‐ mait une fin de la construc‐ tion mécanique au cours du troisième trimestre de 2023 pour une mise en service au premier trimestre de 2024.

Un échéancier impératif pour Trans Mountain : chaque mois de retard repré‐ senterait environ 400 mil‐ lions de dollars en perte pour la société d’État.

34 milliards $

La facture de la construc‐ tion du projet était évaluée, en 2013, à 5,4 milliards de dollars par Kinder Morgan. L’addition s’est vite salée au fil du temps : en 2017, Kinder Morgan avait revu son esti‐ mation à la hausse à 7,4 mil‐ liards de dollars.

C’est une fois que le gou‐ vernement fédéral s’est porté acquéreur du projet que les coûts ont explosé de plus du quadruple de la dernière pré‐ vision de Kinder Morgan, pour une facture totale éva‐ luée à plus de 34 milliards dollars.

Trans Mountain est assu‐ jettie à 156 conditions. Ces dernières varient selon les thèmes de la sécurité, de l’en‐ vironnemen­t et de l’intégrité et certaines s’appliquent en fonction du cycle de vie du projet.

La Régie de l’énergie du Canada soulignait l’impor‐ tance de ces conditions pour l’approbatio­n du projet par Ottawa.

À ces conditions s’ajoutent aussi 16 recommanda­tions. Celles-ci ont été proposées à la suite d’une décision de la Cour d’appel fédérale qui a renvoyé le gouverneme­nt fé‐ déral à la table à dessin pour corriger ses vices en invali‐ dant la première autorisati­on du projet.

Le tribunal avait évalué que la Régie de l’énergie du Canada n’avait pas suffisam‐ ment consulté les commu‐ nautés autochtone­s tou‐ chées par le projet.

La Cour d’appel fédérale avait aussi déterminé que la Régie de l’énergie du Canada avait commis une erreur cru‐ ciale en omettant les impacts possibles de la circulatio­n des navires liés à l’activité de Trans Mountain sur l'environ‐ nement et sur la population vulnérable d’épaulards du secteur.

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