Une commission d’examen recommande l’approbation d’un parc éolien dans une mine du Nunavut
Un parc éolien pourrait être installé sur une mine de la région de Kitikmeot si Ottawa accepte les recom‐ mandations de la Commis‐ sion du Nunavut chargée de l'examen des répercus‐ sions.
La commission d'examen recommande d'approuver la proposition de l'entreprise minière B2Gold de construire un centre d'énergie renouve‐ lable sur sa mine d'or de Back River, à environ 400 ki‐ lomètres au sud-ouest de Cambridge Bay.
La commission précise toutefois que le projet ne de‐ vrait être autorisé qu'avec des révisions spécifiques de son certificat de projet, afin d'améliorer divers aspects de la surveillance du projet, de l'atténuation et de la planifi‐ cation de la gestion adapta‐ tive.
S'il est approuvé, le projet ajoutera 13 éoliennes, un panneau solaire et un sys‐ tème de stockage d'énergie par batterie. L'entreprise af‐ firme que ces changements permettraient de réduire d'environ 50 % la consomma‐ tion de carburant de la mine.
Les éoliennes auraient une hauteur de 180 mètres et seraient espacées de 500 mètres. Le système de sto‐ ckage de l'énergie aurait une superficie de 400 mètres sur 400 mètres et comprendrait 10 conteneurs maritimes de 12 mètres et un panneau so‐ laire de 200 mètres sur 400 mètres.
Lors des consultations pu‐ bliques sur le projet, les habi‐ tants des communautés de
Kitikmeot ont fait part de leurs inquiétudes quant à l'impact potentiel des éo‐ liennes sur la faune et la flore.
C'est notre mode de vie, notre nourriture, a déclaré Barnaby Immingark, un habi‐ tant de Kugaaruk, dans un document de la CNER résu‐ mant ses recommandations.
Depuis ma naissance, mes parents ont récolté, mes grands-parents ont récolté. Et aujourd'hui encore, nous participons à la récolte. Par conséquent, tout change‐ ment, même soudain, aura des répercussions sur nos animaux migrateurs.
Les habitants ont dit craindre que la lumière et les vibrations des éoliennes aient un impact sur les mi‐ grations des caribous. Ils ont également fait part de leurs inquiétudes concernant les oiseaux qui entreraient en collision avec les câbles des éoliennes et ceux qui y fe‐ raient leur nid.
Les éoliennes seront très hautes. Je pense que cela va poser un problème aux oi‐ seaux migrateurs, a affirmé Joe Ashevak, de Taloyoak, cité dans le même rapport.
Un large soutien de la part de la communauté
Dans sa recommandation, la CNER a noté que l'évalua‐ tion a également révélé un large soutien de la commu‐ nauté aux avantages environ‐ nementaux et socio-écono‐ miques qui pourraient résul‐ ter du projet.
Le potentiel d'effets néga‐ tifs de la proposition sur les personnes et la faune ter‐ restre (caribous, oiseaux, etc.) est limité, a indiqué la CNER dans un communiqué de presse. Par conséquent, la commission considère que la proposition est bien adaptée pour servir de test sur la fa‐ çon dont les sources d'éner‐ gie alternatives peuvent être développées et utilisées dans un environnement arctique.
B2Gold a déclaré que le bruit des turbines serait à peine plus fort qu'un mur‐ mure, et que les tours se‐ raient temporairement fer‐ mées pendant le pic de mi‐ gration des oiseaux et pen‐ dant les saisons sensibles lorsque les caribous sont à proximité.
Elle a également indiqué que les responsables sur‐ veilleraient l'impact du projet sur le comportement des ca‐ ribous et la mortalité des oi‐ seaux.
Tara Arko, directrice des opérations de la CNER, a ajouté que la surveillance se‐ rait partagée par les orga‐ nismes de réglementation et que les rôles exacts seraient définis plus clairement si la proposition était approuvée.
B2Gold a refusé d'accor‐ der une entrevue jusqu'à ce qu'une décision soit prise sur sa proposition, mais a trans‐ mis une déclaration par cour‐ riel de son président-direc‐ teur général, Clive Johnson.
L'entreprise reste détermi‐ née à développer le district aurifère de Back River d'une manière responsable sur le plan environnemental et so‐ cial, et le centre d'énergie re‐ nouvelable de Back River est un élément clé pour y parve‐ nir, si la proposition est ap‐ prouvée.
À la fin de l'année der‐ nière, la CNER a rejeté une proposition d'expansion de la mine d'or Meliadine d'Agnico Eagle, près de Rankin Inlet, qui comprenait l'installation de 11 éoliennes, en raison des inquiétudes de la com‐ munauté quant à l'impact des changements sur les ca‐ ribous.
La CNER a transmis sa re‐ commandation au ministre fédéral des Affaires du Nord, Daniel Vandal, qui a le der‐ nier mot quant à l'approba‐ tion du projet.
Le ministre a jusqu'à la mi-juillet pour accepter ou rejeter la proposition.
Avec les informations de Natalie Pressman