Morue : L’industrie demande une pêche commerciale à la suite de la réévaluation des stocks
Une récente réévaluation des stocks de morue à Terre-Neuve-et-Labrador incite certains acteurs de l’industrie à demander une reprise partielle d’une pêche commerciale.
L’automne dernier, un nouveau modèle d’évaluation des stocks de morue mis en place par le ministère des Pêches et des Océans (MPO) a déplacé le seuil que la po‐ pulation de poisson doit at‐ teindre afin de passer de la zone critique à la zone pru‐ dente.
Ce nouveau point de réfé‐ rence limite, qui est passé de 800 000 tonnes métriques à 315 000 tonnes métriques, a été calculé grâce à l’ajout de trois décennies de données historiques sur les stocks de morue au modèle d’évalua‐ tion.
Même si le nombre de morues dans l’eau n’a pas changé, le PDG de Icewater Seafoods, Alberto Wareham, croit que cette réévaluation des stocks menée par le MPO justifie la reprise partielle d’une pêche commerciale.
Un moratoire sur la pêche à la morue est en vigueur de‐ puis 1992.
On espère que l’on pourra voir une réouverture partielle de la pêche à la morue main‐ tenant que nous avons un peu plus confiance dans les stocks, dit celui qui est à la tête de cette entreprise d’Ar‐ nold’s Cove.
Alberto Wareham dit avoir rencontré avec des représen‐ tants du MPO avec d’autres membres de l’industrie afin de leur faire part de leurs suggestions pour la pro‐ chaine saison de pêche. La ministre fédérale des Pêches, Diane Lebouthillier, devrait rendre une décision sur le quota de morue début juin.
Selon M. Wareham, les prises autorisées de morue pourraient passer de 13 000 tonnes à 25 000 tonnes. Sa‐ chant que l’industrie ne cap‐ ture annuellement qu’envi‐ ron 2 % de la biomasse to‐ tale, doubler le quota serait une approche très conserva‐ trice, avance-t-il.
Bien que le MPO consi‐ dère aujourd’hui que la po‐ pulation de morue n’est plus dans la zone critique, des in‐ quiétudes demeurent quant à son avenir puisque les sto‐ cks de capelan, la principale source de nourriture de mo‐
rue, demeurent en difficulté.
Dans un communiqué pu‐ blié en janvier, la Fish, Food & Allied Workers a elle aussi dit souhaiter une augmenta‐ tion de la pêche à la morue à la suite de la réévaluation des stocks.
L’augmentation des prises de morue cette saison est es‐ sentielle pour la durabilité rurale et représente une oc‐ casion de diversification et d’augmentation des revenus pour les travailleurs saison‐ niers, a déclaré le président de l’association, Greg Pretty.
Alberto Wareham abonde dans le même sens.
Personne dans l’industrie ne souhaite voir un scénario comme celui de 1992 se re‐ produire. Nous voulons com‐ mencer une pêche commer‐ ciale cette année et la bâtir et la gérer pour l’avenir, dit-il.