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Cancer : des Terre-Neuviennes n’ont pas de test de dépistage en temps opportun

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Des femmes dans le centre de Terre-Neuve attendent trop longtemps un test de dépistage du cancer du col de l’utérus, selon la Dre Ly‐ nette Powell, qui prodigue des soins primaires à Grand Falls-Windsor.

Il y a certaineme­nt eu des patientes qui n’en ont eu qu'à un stade avancé de la mala‐ die, selon elle.

De nombreuses femmes étaient sur notre liste d’at‐ tente pendant des mois, et c’était tard pour plusieurs d’entre elles, affirme la Dre Powell.

La régie centrale compte deux cliniques de soins pri‐ maires pour les patients sans médecin de famille. Elles sont situées à Grand FallsWinds­or et à Gander.

Près de 300 femmes étaient inscrites sur la liste d’attente à Grand Falls-Wind‐ sor en mars pour le test de dépistage du cancer du col de l’utérus.

Nous avons fait beaucoup d’efforts le mois dernier et avons fait appel à certaines infirmière­s immatricul­ées formées pour faire des tests Pap pour tenter de réduire la liste d’attente. Je pense que notre liste compte environ 75 femmes qui attendent main‐ tenant, explique Lynette Po‐ well.

Plusieurs femmes n'avaient eu aucun test Pap depuis 2019, précise-t-elle.

Les services de santé re‐ commandent le test Pap aux femmes âgées d’au moins 21 ans et qui sont sexuelleme­nt actives. Au début, le test est recommandé chaque année pendant trois ans. Si tous les résultats sont négatifs, le test est alors recommandé tous les trois ans.

Le dépistage du cancer du col de l'utérus est un test très sensible et il est très impor‐ tant de détecter ces cancers le plus tôt possible, car ils sont entièremen­t évitables, souligne la Dre Powell.

Baisse prononcée du nombre de médecins de fa‐ mille

Lynette Powell ajoute qu’elle est généraleme­nt connue en tant que médecin à Grand Falls-Windsor et que plusieurs fois par semaine des femmes qu’elle croise par hasard lui demandent comment obtenir ce test de dépistage.

La Dre Powell constate une baisse prononcée du nombre de médecins de fa‐ mille dans la région centrale.

Par exemple, à Grand Falls, nous avions peut-être 25 à 30 médecins de famille en 2019. Nous n’en avons plus qu’environ une demidouzai­ne, dit-elle.

C’est ce qui explique, se‐ lon elle, que certaines femmes n’obtiennent pas un test ordinaire de dépistage du cancer du col de l’utérus.

Parfois nous oublions que nous avons besoin d’un test

Pap. Parfois il faut un rappel. Lorsque vous aviez un méde‐ cin de famille, votre médecin vous aurait probableme­nt rappelé ou informé qu’il vous fallait un test de dépistage. J'espère donc que les femmes se souviennen­t de la date de leur dernier test Pap,

affirme la Dre Powell.

Situation préoccupan­te pour le cancer du sein aussi

Lynette Powell craint qu’il soit aussi plus difficile pour les femmes sans médecin de famille d’avoir un test de dé‐ pistage du cancer du sein, particuliè­rement dans l’ouest de la région centrale.

Nous sommes à l’un des quelques endroits qui n’ont pas de centre de dépistage du cancer du sein comme ceux à Saint-Jean ou à Gan‐ der. Je comprends que la province travaille sur cela, mais en ce moment ici les femmes ont besoin d’une re‐ commandati­on d’un médecin de famille pour passer une mammograph­ie, explique la Dre Powell.

Elle conseille aux femmes sans médecin de famille dans l'ouest du centre de TerreNeuve de communique­r avec leur clinique pour demander le test de dépistage du can‐ cer du sein. Elle invite les ré‐ sidentes de la région centrale à composer le 709 292-8404 pour demander d’être ins‐ crites sur la liste d’attente du test Pap.

D’après un reportage de Mark Quinn, de CBC

baccalauré­at, contre 15,8 % des Métis et 13,3 % des membres des Premières Na‐ tions vivant hors réserve, in‐ diquent les auteurs de l'ar‐ ticle.

Ces chiffres seraient dus en partie à un niveau socioécono­mique moyen infé‐ rieur, l'isolement géogra‐ phique par rapport à l'ensei‐ gnement postsecond­aire et le manque de ressources des écoles secondaire­s dans ces régions.

Des programmes pour plus d'inscriptio­ns

Les auteurs mentionnen­t toutefois que des facultés de médecine ont mis sur pied des stratégies pour favoriser l’accès à leur faculté. Cela s'est traduit par une augmen‐ tation du nombre de candi‐ datures et des admissions d'étudiants autochtone­s, mais ceux-ci proviennen­t sur‐ tout des milieux plus urbains.

Selon les auteurs de l'ar‐ ticle, des chercheurs ont déjà fait valoir que les pro‐ grammes d'aide, la sensibili‐ sation communauta­ire ou le mentorat, avaient davantage d’impact sur l’entrée en fa‐ culté de médecine des au‐ tochtones en milieux plus éloignés que les mesures mises en place à l'étape même du dépôt de candida‐ ture.

Ils soulignent d'ailleurs le programme de bourses Path‐ ways to Medicine que l'Uni‐ versité de Calgary a mis en oeuvre avec succès.

Ce programme d'admis‐ sion précoce qui offre une aide financière aux élèves au‐ tochtones du secondaire is‐ sus de milieux socio-écono‐ miques défavorisé­s.

Les étudiants acceptés re‐ çoivent une bourse de 5000 $ par an pendant quatre ans, une allocation pour leur dé‐ ménagement de 1000 $ et 6000 $ la troisième année pour leur stage d'été. Ils ont aussi accès à des aides péda‐ gogiques, comme celle qui prépare au concours d'en‐ trée.

La Dre Nicole Cardinal et Nicholas Brisebois men‐ tionnent également les pro‐ grammes de l'Université

Queen's et l'Université d'Ot‐ tawa, toutes les deux en On‐ tario, visant aussi à encoura‐ ger et faciliter l'inscriptio­n de jeunes autochtone­s et inuit dans leur faculté de méde‐ cine.

La prochaine étape pour faciliter l'améliorati­on de la situation à l'échelle nationale est d'essayer de mettre en oeuvre des programmes com‐ plets similaires, qui com‐ binent les avantages des in‐ tervention­s en amont et en aval, dans chaque province du Canada, écrivent les au‐ teurs.

Besoin de mieux connaître la situation

Les auteurs suggèrent que les facultés de médecine collectent des données an‐ nuelles et produisent des rapports sur la diversité dans les classes, afin de mieux dis‐ cerner la situation. Ils rap‐ pellent qu'une des recom‐ mandations de l'Associatio­n des Facultés de Médecine du Canada.

L'un des principaux points que nous essayons de souli‐ gner dans cet article est qu'il est en fait très difficile d'iden‐ tifier les recherches exis‐ tantes sur les interventi­ons visant à accroître la diversité […] car l'enjeu n'a pas néces‐ sairement attiré beaucoup d'attention dans le passé, ajoute Nicholas Brisebois.

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