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Retour précoce des tiques à Ottawa

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Des experts voient des signes d'une activité plus précoce des tiques à Ot‐ tawa depuis le début du printemps. Ils mettent en garde le public contre les risques pour la santé.

Manisha Kulkarni, qui di‐ rige le projet de recherche UPTick à l'Université d'Ot‐ tawa, attribue l'arrivée pré‐ coce des tiques au temps plus chaud, qui a fait fondre la neige et incité les gens à passer plus de temps à l'exté‐ rieur.

Le cycle de vie des tiques est de deux ans, il leur faut donc un peu de temps pour s'accumuler, explique-t-elle. Mais il est certain que des hi‐ vers plus courts et des étés plus longs pour trouver des hôtes conduiront à terme à des population­s de tiques plus importante­s, ajoute-telle.

Selon le médecin hygié‐ niste et directeur général du Bureau de santé de l'Est de l'Ontario (BSEO), Dr Paul Rou‐ meliotis, l'espèce de la tique est un autre facteur impor‐ tant à prendre en compte. Les tiques du cerf, également appelées tiques à pattes noires, sont parfois por‐ teuses de bactéries pouvant causer la maladie de Lyme, qu'elles peuvent transmettr­e à l'homme.

Les symptômes de la ma‐ ladie de Lyme comprennen­t de la fièvre, des frissons et des éruptions cutanées qui semblent circulaire­s ou qui peuvent ressembler à un oeil de boeuf.

Le Dr Roumelioti­s de même que Mme Kulkarni précisent que les tiques de chevreuil peuvent être por‐ teuses d'autres agents infec‐ tieux susceptibl­es d'entraîner la babésiose, l'anaplasmos­e et la maladie de Powassan. Les symptômes de ces trois maladies sont la fièvre, les maux de tête et les nausées.

De son côté, Manisha Kul‐ karni précise qu'il n'y a pas eu d'augmentati­on impor‐ tante des cas humains de ba‐ bésiose ou de maladie de Po‐ wassan, mais qu'il y a eu une augmentati­on des cas d'ana‐ plasmose au cours des der‐ nières années.

Infirmière clinicienn­e à la Santé publique de Kingston, Frontenac et Lennox et Ad‐ dington, Joan Black explique que de nombreuses per‐ sonnes jeunes et en bonne santé peuvent contracter une infection par l'anaplasmos­e sans le savoir.

Vous pouvez vous sentir un peu mal pendant quelques jours, mais ce sont les personnes dont le sys‐ tème immunitair­e est affaibli ou les personnes plus âgées qui peuvent avoir une infec‐ tion plus grave, explique-telle.

Comment éviter les pi‐ qûres?

Si vous faites de la ran‐ donnée, du vélo ou une pro‐ menade avec votre animal de compagnie, Joan Black sug‐ gère de rester au centre du sentier comme moyen d'évi‐ ter les piqûres de tiques.

Sa collègue Manisha Kul‐ karni souligne que les tiques s'installent sur les longues feuilles et attendent le pas‐ sage d'hôtes potentiels pour s'y accrocher. Elle conseille de rentrer son pantalon dans ses chaussette­s et de se cou‐ vrir autant que possible pour éviter les piqûres de tiques.

Lorsque vous rentrez, ditelle, vérifiez que vos chaus‐ sures et votre sac à dos ne contiennen­t pas de tiques. Il faut toujours vérifier la pré‐ sence de tiques une fois toutes les 24 heures lorsque l'on a été à l'extérieur, afin d'éliminer les tiques le plus rapidement possible, men‐ tionne Mme Kulkarni, qui est aussi professeur­e à l'École d'épidémiolo­gie et de santé publique de l'Université d'Ot‐ tawa.

Les tiques qui sont enle‐ vées dans les 24 heures n'au‐ ront probableme­nt pas l'oc‐ casion de transmettr­e des bactéries pathogènes, ajoute pour sa part Joan Black.

Si vous présentez des symptômes de l'une des ma‐ ladies que les piqûres de tiques peuvent causer, Santé publique Ontario recom‐ mande de consulter un mé‐ decin ou une infirmière prati‐ cienne.

Avec les informatio­ns de Benjamin Lopez Stevens, de CBC News

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