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L’histoire d’amour entre Jean-Pierre Ferland et l’Outaouais

- Martin Comtois

Jean-Pierre Ferland aura laissé sa marque partout, y compris en Outaouais et dans l’Est ontarien, qu’il a visités à plusieurs reprises durant son impression‐ nante carrière.

L’auteur-compositeu­r-in‐ terprète québécois, décédé samedi à l'âge de 89 ans, a offert plusieurs concerts au fil des décennies dans la ré‐ gion, notamment à l’Ou‐ taouais en fête, au Festival de montgolfiè­res de Gatineau (FMG) et au Festival francoonta­rien. Il avait une autre pris à connaître le populaire artiste pendant la recherche et la rédaction du livre Un peu plus haut, un peu plus loin, entamée en 2009. Les deux hommes ont gardé le contact au fil des ans.

La nouvelle de son décès l’a ébranlé.

Je me tenais au courant. Je l'ai rencontré il y a quelques mois. Il était hospitalis­é. Je savais que ses jours étaient comptés, donc ce n'était pas une surprise hier, mais c'est toujours douloureux quand ça arrive, a confié Marc-Fran‐ çois Bernier.

J'ai été très privilégié la Maison de la culture de Gatineau pendant 15 ans. Elle a eu l'occasion de cô‐ toyer à plusieurs reprises Jean-Pierre Ferland, un ar‐ tiste qui a «bercé [s]on ado‐ lescence ».

«C'était un homme simple et amoureux de son public. Nous avons eu la chance, comme diffuseur de spec‐ tacles, de le rencontrer. Il était sympathiqu­e tout au‐ tant avec le personnel que le public. Il était généreux. On voyait qu'il aimait ce qu'il fai‐ sait.»

Mme Carrière que M. Ferland

rappelle planchait rectrice de la Maison de la culture de Gatineau

En plus de s’arrêter à la Maison de la culture, JeanPierre Ferland a déjà foulé la scène de l’Outaouais en fête au parc des Cèdres, dans le secteur d’Aylmer. Le pré‐ sident d’Impératif français se souvient encore de l’accueil qu’avait réservé la foule à ce grand nom du milieu cultu‐ rel.

Il fait partie des grands de la culture québécoise qui existeront toujours aussi bien maintenant que dans le futur, affirme Jean-Paul Per‐ reault.

On ne pourra jamais, je pense, oublier toute la beauté poétique de ses chan‐ sons, de ses paroles, de sa façon d’être. Tout ça fait qu’il demeurera, je souhaite, inou‐ bliable.

L’entreprene­ur Rhéal Le‐ roux conservera lui aussi un beau souvenir de Jean-Pierre Ferland, qui a visité le Festi‐ val franco-ontarien à trois re‐ prises durant les années 1990. Il se souvient notam‐ ment d’une année lors de la‐ quelle Véronic DiCaire avait entamé le spectacle de la soi‐ rée.

Il était entré sur scène et avait chanté avec Véronic. C’était sa façon d’aimer. Il n’était pas obligé de faire ça. Ce n’était pas dans son contrat. C’était spontané. C’était merveilleu­x.

M. Leroux, qui a long‐ temps été directeur général du Festival franco-ontarien, souligne que M. Ferland pre‐ nait toujours le soin de s’in‐ former des plus récents com‐ bats menés par la commu‐ nauté de l’Est ontarien. Il po‐ sait notamment des ques‐ tions sur les écoles et sur l’avenir de l'Hôpital Montfort.

Sans être à l’avant-plan avec des pancartes, il était in‐ téressé de connaître la situa‐ tion des francophon­es. Il était un chanteur qui faisait la promotion de la langue française de façon in‐ croyable.

Il avait animé Ontario Pop

Le chansonnie­r franco-on‐ tarien Claude Butch Bou‐ chard se souvient encore de sa première rencontre avec Jean-Pierre Ferland. Elle est survenue il y a une trentaine d’années à sa participat­ion à une édition du défunt concours Ontario Pop.

Il était venu animer la soi‐ rée de spectacle et il était venu aussi nous donner un atelier. Il nous avait emme‐ nés dans un chic restaurant. Il avait payé la facture et il nous avait apporté une petite surprise de son cru, relate M. Bouchard.

Cette surprise était un vin brûlé aux framboises.

Je m’en souviens bien parce que c’était tellement fort que ça ne goûtait pas tel‐ lement les framboises.

Claude Bouchard, chan‐ sonnier franco-ontarien

Ce dernier a vanté non seulement l’éloquence du disparu mais aussi sa géné‐ rosité. Il se souvient d’une autre anecdote de l’époque d’Ontario Pop.

Jean-Pierre Ferland avait pris le temps de rencontrer individuel­lement les huit ar‐ tistes sur place afin d’en connaître davantage à leur sujet. Il était très à l’écoute, très sensible, relate M. Bou‐ chard.

« Lors de la présentati­on qu’il avait faite de moi [sur scène], il avait parlé de la fo‐ rêt, du bois, du nord de l’On‐ tario et des espaces verts. Je pense que M. Ferland était un adepte de la nature et des grandes verdures. »

Avec les informatio­ns de Félix Pilon et d'Emmanuelle Poisson

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