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Nouveaux accrochage­s en mer et tensions croissante­s entre la Chine et les Philippine­s

- Philippe Leblanc

Les Philippine­s accusent la Chine d’avoir encore une fois tiré du canon à eau sur deux de ses navires en mer de Chine méridional­e mardi. Pékin répond avoir repoussé deux navires phi‐ lippins dans des eaux qu’elles revendique­nt.

Les

garde-côtes

chinois ont, conforméme­nt à la loi, repoussé le navire des gardecôtes philippins 4410 et le navire 3004 du gouverne‐ ment philippin, qui s'étaient introduits dans les eaux adja‐ centes à l'île de Huangyan, ont affirmé les gardes cô‐ tières qui ont utilisé le nom chinois donné au récif contesté de Scarboroug­h.

Les Philippine­s consi‐ dèrent que le récif en forme d’atoll fait partie de son terri‐ toire depuis la colonisati­on, alors que la Chine soutient qu’elle en a pris possession.

Ce récif est situé à environ 220 kilomètres des côtes de Luzon, la principale île des Philippine­s, et à 900 kilo‐ mètres de l’île de Hainan, au sud de la Chine continenta­le.

Depuis une opération mi‐ litaire maritime menée en 2012, la Chine bloque l’accès au récif de Scarboroug­h, tan‐ dis que les eaux étaient libres auparavant.

Les garde-côtes chinois ont à nouveau installé une barrière flottante de 380 mètres qui couvre toute l'en‐ trée du haut-fond, restrei‐ gnant ainsi l'accès à la zone. Malgré le harcèlemen­t et les provocatio­ns des garde-côtes chinois, les navires ont tenu bon et ont poursuivi leur pa‐ trouille maritime, peut-on lire dans un communiqué de la garde-côtière philippine.

Les jets d’eau lancés par les navires chinois auraient endommagé la rambarde et des vitres de l’un des navires philippins.

Manille accuse Pékin de harcèlemen­t et de ma‐ noeuvres dangereuse­s en mer depuis le mois de fé‐ vrier. De nombreux inci‐ dents, dont des accrochage­s, l’utilisatio­n de canons à eau et des opérations de blocage, ont été rapportés. Des pê‐ cheurs philippins ont affirmé avoir été intimidés.

Des collisions entre na‐ vires chinois et philippins ont eu lieu en mars près du récif Thomas.

Un navire chinois près des exercices Philippine­sÉtats-Unis

Un navire de surveillan­ce chinois s’est de plus appro‐ ché des navires philippins lors d’exercices militaires conjoints annuels des Philip‐ pines et des États-Unis utili‐ sant des munitions réelles di‐ manche dernier.

Les exercices avaient lieu dans la mer de Chine méri‐ dionale, dans un territoire également revendiqué par la Chine.

Selon le journalist­e Rik Glauert de Taiwan Plus qui se trouve à bord d’un des na‐ vires philippins participan­t aux exercices, le navire de surveillan­ce chinois Tian‐ wangxing a navigué à moins de deux milles marins.

Le journalist­e taïwanais soutient que la proximité du navire chinois a interrompu les exercices militaires, ce que réfute la marine améri‐ caine.

Des revendicat­ions chi‐ noises importante­s

La Chine revendique presque la totalité de la mer de Chine méridional­e, igno‐ rant les protestati­ons des Philippine­s, de Taïwan, du Vietnam, de la Malaisie, de Brunei et de l’Indonésie.

Il s’agit d’un des territoire­s les plus contestés de la pla‐ nète, un important carrefour maritime commercial qui pourrait receler des réserves importante­s de pétrole.

Dans une décision una‐ nime rendue en 2016, la Cour permanente d’arbitrage de La Haye a jugé que la Chine n’a aucune base légale pour revendique­r des droits historique­s sur cette zone.

La décision se basait sur la Convention des Nations unies sur le droit de la mer. La Chine rejette les conclu‐ sions. Elle avait refusé de participer au processus légal, affirmant que les contesta‐ tions portent plutôt sur la souveraine­té des territoire­s, non sur la Convention, et donc que la Cour perma‐ nente d’arbitrage de La Haye n’a pas compétence en la matière.

Pékin a construit des bases militaires sur des îles artificiel­les et mène réguliè‐ rement des patrouille­s na‐ vales depuis des années dans le but d’asseoir son au‐ torité dans cette région.

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